L’orchestre Démos propose aux enfants géographiquement et socialement éloignés des structures académiques un apprentissage de la musique. Créé en 2010 par la Philharmonie de Paris et financé par les collectivités locales, des mécènes et des fondations, le projet ne cesse de prendre de l’ampleur. Maintenant, une cinquantaine d’orchestres inclusifs se déploient sur le territoire français et ultramarin. Découvrez comment la culture et le champ social avancent vers un objectif commun ? Coup de projecteur sur cet ensemble qui rend le monde meilleur !

Démos : l’orchestre inclusif qui bouscule les déterminismes sociaux, culturels et sanitaires

Au sein de l’orchestre Démos (Dispositif d’éducation musicale et orchestrale à vocation sociale), musiciens et éducateurs prennent en charge des enfants de 7 à 12 ans issus des quartiers défavorisés ou des zones rurales excentrées. Concrètement, pendant trois ans, ces élèves encadrés par des professionnels chevronnés participent chaque semaine à 3 h 30 d’atelier. Dans un premier temps, ils apprennent le chant et la danse. Ensuite, ils choisissent leur instrument. Peu à peu, ils accèdent à l’ensemble du répertoire baroque, classique, romantique et contemporain. Au terme de chaque année scolaire, les orchestres se produisent dans la prestigieuse salle Philharmonie de Paris ou dans les grandes salles de province.

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Depuis septembre 2022, l’orchestre Démos Grand Paris-Grand-Est va encore plus loin dans l’inclusion et fait une place aux enfants porteurs de handicap. En effet, 6 petits musiciens atteints du trouble du spectre autistique ont intégré le dispositif. Pour ce faire, les enseignants leur choisissent des instruments adaptés, élaborent un apprentissage progressif et mettent en place des aménagements à la pratique collective. Ainsi, Estelle Wolf, professeure de cuivres, se réjouit de l’impact de ce projet sur le vivre-ensemble :

« Cela permet de changer les regards, de susciter l’entraide, de banaliser la différence. »

Un orchestre philharmonique qui allie ouverture et exigence

Le projet Démos est remarquable parce qu’il concilie inclusion et excellence. Les acteurs et encadrants sont des musiciens très qualifiés, mais également formés aux spécificités de cet enseignement. En outre, chaque enfant est accompagné d’un référent social. Depuis la création de cette expérimentation, différents organismes de recherche et cabinets d’études français et européens évaluent régulièrement le dispositif. De fait, les résultats sont extrêmement encourageants. On observe de réels bénéfices cognitifs chez les enfants :

  • des interactions sociales plus sereines ;
  • des apprentissages plus efficaces ;
  • un développement des émotions esthétiques ;
  • davantage d’estime de soi.

Au terme des trois ans d’apprentissage, les enfants peuvent continuer, ou non, leur chemin musical. Finalement, un élève sur deux poursuit sa pratique et certains intègrent l’un des orchestres de « niveau avancé ». Ces onze formations, réparties sur le territoire, mélangent élèves de la voie académique et bénéficiaires du dispositif Démos. Dans ces ensembles de haut niveau, les musiciens sont suivis, évalués et accompagnés tout au long de leur parcours. Ainsi, Démos fait le pari de miser sur le travail, la persévérance, la curiosité et la régularité.

Le dispositif a mis la musique symphonique à la portée des jeunes qui en étaient le plus éloignés, tout en gardant l’exigence inhérente à cette pratique. Lisez cet article qui rappelle les vertus de la musique classique pour ceux qui l’écoutent. Soutenez Démos qui démontre aussi ses bienfaits pour ceux qui la jouent. Ce projet se sert d’une discipline élitiste comme un levier auprès des populations les moins favorisées. Sans aucun doute, c’est la mise en œuvre de l’art au service de l’inclusion !

Marie Jacob, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW. Article relu par Océane, tutrice de formation chez FRW.

Sources :