Nous entendons de plus en plus parler d’enfant HPI (à haut potentiel intellectuel) ou enfant zèbre, ou encore selon l’appellation officielle, enfant intellectuellement précoce. Si vous vous posez des questions sur la douance de votre enfant, c’est probablement que vous rencontrez certaines difficultés au quotidien. Élever un enfant à haut potentiel n’est pas de tout repos et nécessite parfois quelques conseils. Mais comment savoir si votre enfant est effectivement à haut potentiel intellectuel ? Comment gérer au quotidien ce petit zèbre qui déborde d’émotions, d’énergie et de contradictions et quelles attitudes adoptées ? Quelle scolarité existe-t-il pour un enfant HPI  ? Nous vous expliquons tout dans la suite de cet article.

Qu’est-ce qu’un enfant zèbre ou à haut potentiel ?

Paradoxe

Lorsque l’on pense « à haut potentiel intellectuel », on entend « surdoué ». Et pourtant, c’est bien plus complexe que ça. Un enfant HPI ne va pas forcément surpasser tout le monde à l’école, bien au contraire : 50 % sont en échec scolaire à partir de la 3e. Leur cerveau bouillonne tellement vite qu’ils ont du mal à se fixer sur un apprentissage. Ou alors ils connaissent parfaitement la réponse à un exercice mais sont incapables de la donner, car ils se retrouvent face à un blocage. Ils peuvent aussi n’avoir envie de faire que ce qui les intéresse, ce qui peut les faire passer pour de mauvais élèves. Vous l’aurez compris, ces enfants-là sont rarement premiers de la classe.

Sensibilité et émotions

Les enfants zèbres sont en général hypersensibles. Leurs émotions sont décuplées. Ils sont toujours dans l’excès, que cela concerne une émotion positive ou négative. Ils ont un tempérament explosif et sont très susceptibles. S’ils jugent qu’on leur adresse un mot de travers, ils peuvent entrer dans une crise incontrôlable.

Ils sont atteints de dissynchronie : leur intellect est supérieur à celui d’un enfant du même âge mais leur cortex émotionnel est parfois un peu en retard. Ce grand écart crée un affrontement interne impossible à gérer pour l’enfant et souvent difficile à comprendre pour l’adulte.

Aptitudes cognitives

Ces enfants sont dotés de facilités dans certains domaines et notamment en ce qui concerne le langage. Ils ne parlent pas forcément plus tôt, mais ils parlent tout de suite bien avec un vocabulaire développé pour leur âge et une bonne syntaxe. Ces enfants- là sont très curieux et s’intéressent à des sujets qui étonnent comme la naissance du monde, la mort ou encore le big bang et ça dès leur plus jeune âge. Ils ont une excellente mémoire. Leur pensée en arborescence déstabilise souvent leur entourage, car nous utilisons plus souvent la pensée linéaire, surtout à l’école. Mais, pour eux, les idées se divisent et se subdivisent et ils envisagent toutes les possibilités en même temps. Toutes ces singularités sont un moteur de créativité, ce qui les rend très à l’aise et particulièrement doués dans les domaines artistiques.

Facultés relationnelles

Leur mode de pensée est plus abstrait, plus intuitif. Cela les fait se sentir différents des autres parce que leur raisonnement suscite souvent l’incompréhension de la part de leurs camarades ou des enseignants. Ce n’est pas un hasard s’ils préfèrent la compagnie d’enfants plus âgés ou d’adultes. Les zèbres sont dotés d’une très grande empathie. Ils sont toujours inquiets du sort des plus démunis ou des personnes seules par exemple. Leurs émotions sont décuplées et connectées à l’autre. Ils ne supportent pas l’injustice à leur encontre ou à celle des autres. La hiérarchie ne faisant pas partie de leur système de pensée, ils acceptent difficilement l’autorité. Ils discuteront donc automatiquement toute injonction ou décision, car le principe même de leur donner un ordre leur semble injustifié. Ils seront attentifs à ce que l’équité soit respectée au sein de la fratrie ou entre camarades.

Hyper acuité

Les enfants à haut potentiel intellectuel souffrent souvent d’ennui. Il faut nourrir leur curiosité et leur créativité en permanence sinon ils décrochent vite et ne parviennent pas à fixer leur attention. Ils peuvent, par conséquent, rencontrer des difficultés d’apprentissage. Comme ils sont perfectionnistes, ils supportent difficilement d’être face à un problème qui leur demande des efforts. Ils vont avoir tendance à baisser les bras s’ils ne sont pas capables de tout bien faire tout de suite. Leur esprit critique les fait passer parfois pour des enfants insolents. Ils discutent chaque décision. Ils sont capables de trouver la faille dans le discours de la personne faisant autorité. Ce comportement peut s’avérer très difficile à gérer au quotidien pour les parents.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le précieux site Kidz et Family des psychologues Audrey Callet et Clémence Prompsy.

Quelles attitudes adoptées pour élever un enfant à haut potentiel ?

Bannir l’autorité en tant que telle

Les enfants à haut potentiel ne supportent pas l’autorité. Pour eux, chaque être est à égalité et la hiérarchie parent/enfant n’est pas acceptable. Il faut donc faire preuve d’imagination pour se faire respecter en tant que parents et pour les faire se conformer à certaines règles. Pour éviter la crise, il est judicieux de laisser l’enfant décider dans quel ordre il souhaite faire les choses. Il faut faire en sorte de le prévenir au fur et à mesure du temps qu’il lui reste pour terminer une activité. L’enfant doit sentir qu’il maîtrise ses actes et que personne ne décide à sa place. Il ne supporte pas la frustration, il faut donc toujours essayer d’anticiper toute situation qui pourrait le mettre en état de stress émotionnel. Si on parvient à précéder ses sentiments et à les accompagner, il se sentira en sécurité et acceptera plus facilement une éventuelle déception.

Privilégier le « pourquoi » au « comment »

La clé pour prévenir une crise due à quelque chose que le parent souhaiterait imposer, c’est d’expliquer ! Certes cela peut paraître fastidieux, nous n’avons pas toujours le temps et l’envie de rentrer dans des explications pour tout et n’importe quoi comme se laver les dents ou mettre des chaussettes… Et pourtant, si l’on prend cette habitude, cela peut éviter bien des conflits. L’enfant précoce a besoin de comprendre pourquoi il doit faire les choses qu’on lui demande, quel intérêt cela a pour lui, et quels bénéfices il va en tirer. Sans cette compréhension, le petit zèbre décidera simplement qu’il n’a aucune raison de faire ce qu’on lui impose. Il faut en permanence essayer de se mettre à sa place, c’est-à-dire d’imaginer que l’on a en face de nous quelqu’un qui voudrait nous dicter sa loi. Nous ne serions probablement pas d’accord non plus pour nous y plier sans broncher !

Quelle scolarité pour un enfant HPI ?

Si l’enfant ne souffre pas de troubles de sociabilité, il est plutôt recommandé de le laisser suivre une scolarité classique. Il est important d’informer et d’échanger avec l’enseignant de l’enfant et le chef d’établissement sur sa précocité et sur les aménagements qui peuvent être mis en place pour l’aider. Surtout si l’élève rencontre des difficultés d’apprentissage et/ou des troubles de l’attention ! Plus le diagnostic de précocité est posé tôt, plus il est facile d’accompagner l’enfant pour qu’il s’épanouisse au mieux dans sa scolarité. L’éducation nationale dispose d’un référent EIP dans chaque académie. Il est possible de faire appel à lui afin de mettre en place un parcours dédié comme un saut de classe ou des méthodes d’apprentissage plus adaptées.

Il existe également des établissements spécialisés. Ils peuvent s’avérer bénéfiques pour les élèves qui se sentent malheureux et incompris dans le milieu classique, mais ils ont l’inconvénient de créer des microcosmes. L’enfant à haut potentiel n’apprendra pas à s’adapter au monde qui l’entoure et pourra éprouver à nouveau les mêmes difficultés à l’âge adulte, lorsqu’il sera confronté au monde du travail.

Bien sûr, chaque enfant précoce est différent et il convient d’envisager pour chacun la solution la plus adaptée afin qu’il s’épanouisse au mieux au sein de l’école.

Pour plus d’informations, le gouvernement met à votre disposition quelques outils.

Élever un enfant à haut potentiel n’est donc pas un long fleuve tranquille. Le chemin vers la sérénité et l’entente familiale est semé d’embûches. Mais lorsque nous parvenons à franchir ces obstacles, nous sortons grandit de vivre auprès de ces petits êtres qui ont tellement de choses à nous apprendre et à nous faire découvrir.

Stéphanie Benod, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW

Article relu et corrigé par Océane, tuteur de formation chez FRW

Sources utilisées : https://kidzetfamily.fr

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32770

https://mallettedesparents.education.gouv.fr/parents/ID221/les-enfants-a-haut-potentiel