Il vous arrive d’oublier le nom d’une nouvelle connaissance, d’égarer vos clés ou de rater des informations lors d’examens importants ? Les moments d’oubli passagers sont des pannes communes à tout le monde, surtout lorsque la vie est chargée ou que l’on est préoccupé. En revanche, si elles se produisent constamment, il pourrait s’agir de problèmes mémoriels. Ceux-ci peuvent affecter le côté pratique de votre vie ainsi que votre relation avec vos proches, d’où la nécessité de travailler sa mémoire. En effet, il est possible d’user de stratégie pour protéger le cerveau et préserver son acuité. Cela demandera un certain effort et impliquera même de modifier ou de changer radicalement votre routine, mais ces 3 conseils sont infaillibles pour entretenir et booster sa mémoire.
1- Associer des éléments à son imaginaire pour travailler sa mémoire
Il s’agit, en d’autres termes, de vous habituer à penser en images. Cela permet de donner du sens à ce que vous essayez de retenir. Comme l’a si bien dit Napoléon Bonaparte : « Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours. » Il est beaucoup plus facile de se souvenir de dessins que de mots nouveaux et difficiles.
Les avantages du dessin pour la mémoire
Deux études scientifiques ont déjà prouvé que le dessin peut être un médium de mémorisation plus sûr et opérant que l’écriture. La première s’intitule Le dessin comme outil d’encodage : avantages mémoriels chez les jeunes et les adultes plus âgés. La seconde a pour titre L’effet du dessin : preuve de l’existence d’avantages mnésiques fiables et robustes dans le rappel libre. D’après ces études, le dessin s’avère aussi efficace, parce qu’il implique plusieurs façons de représenter la même information :
- visuelle (l’image) ;
- spatiale (la taille et l’espace) ;
- verbale (le mot associé) ;
- sémantique (le sens du mot) ;
- et motrice (l’acte physique de dessiner).
Dans son papier Le croquis : une compétence analogique à l’ère numérique, publié le 1er novembre 2016, Robert M. Dimeo, directeur du NIST Center for Neutron Research (NCNR) explique que les illustrations aident dans la création d’images mentales. Elles stimulent la mémoire sémantique tout en faisant participer le geste et la motricité. De nombreuses parties du cerveau sont donc actives et impliquées dans le stockage de l’information.
D’après les scientifiques, les personnes âgées qui s’adonnent au dessin pourraient même améliorer leur mémoire. Cela constituerait un moyen de faire remparts contre les maladies telles qu’Alzheimer ou la démence. Il n’est pas nécessaire d’être un Léonard de Vinci des temps modernes pour bénéficier de cet avantage. Une bonne nouvelle pour ceux d’entre nous qui n’excellent pas dans les arts plastiques.
Utiliser son imagination pour mémoriser
Sébastien Martinez, champion de France de la mémoire en 2015 et vice-champion du monde en 2018, suggère une astuce pour se souvenir d’un nom. Il suffit de le décomposer en fonction de sa consonance et de transformer chaque syllabe en images mentales. Plus elles sont exagérées et bizarres, mieux c’est.
Voici l’exemple qu’il donne sur son site internet : « …Vous devez mémoriser le nom et le visage du joueur de l’équipe de France de handball, Igor Anic. […] En observant son visage, je trouve son menton relativement carré. Il a un visage très géométrique. Igor : Ça me fait penser à un prénom russe et je visualise bien le Russe avec son chapeau (chapka). Anic : Cela me fait penser à de l’anis, donc ça sera une bouteille de pastis. Maintenant que j’ai créé des images personnelles, en lien avec chaque élément, je n’ai plus qu’à les connecter avec une histoire. Un exemple : j’imagine un homme avec un menton carré, qui a froid au visage. Pour se protéger de la neige, il met sa chapka toute douce qui a plusieurs fonctions. En plus de se réchauffer, il peut l’enlever et s’en servir comme verre pour mettre du pastis. Et ainsi il se revigore de l’intérieur. C’est une image absurde mais très efficace ! »
2- La méthode des loci ou la promenade dans le palais de la mémoire
La méthode des loci encore appelée méthode des lieux, palais mental ou palais de la mémoire est un procédé mnémotechnique qui aurait été créé par le poète Simonide de Céos. Cette stratégie d’amélioration de la mémoire utilise des visualisations d’environnements spatiaux familiers afin de développer le rappel des informations.
La technique du palais de l’esprit
De nombreux champions de concours de mémoire (Sébastien Martinez, Ben Pridmore, Nelson Dellis, Pang Un Sim, etc.) l’exploitent pour se souvenir de visages, de chiffres et de listes de mots. La méthode consiste à mémoriser le plan d’un bâtiment (ou de votre maison), la disposition des magasins dans une rue ou toute entité géographique que vous maîtrisez. Ils doivent être composés d’un certain nombre de pièces ou de lieux distincts. Pour se rappeler un ensemble d’éléments, il vous suffit de vous promener dans ces lieux de votre imagination. Puis, vous associerez une image à chacun d’entre eux. Vous devrez former un lien entre l’élément et toute caractéristique de cet endroit. La récupération des souvenirs se fait en « marchant » à travers les lieux, ce qui permet d’activer les informations souhaitées.
Selon Nelson Dellis, quintuple champion de la mémoire aux États-Unis, pour stocker des informations, il faut penser à un lieu familier et imaginer un chemin mental qui le traverse. Ensuite, il suffit de « coller » une image sur un emplacement le long de ce chemin. En parcourant à nouveau dans votre esprit cette route mentale, vous pouvez aisément récupérer les images que vous y avez laissées.
Les avantages de ce procédé mnémotechnique
Cela vous paraît un peu loufoque ? Notez que ce sont ces techniques qui ont permis aux champions de la mémoire de retenir des milliers d’informations. Cette pratique mnémonique est efficace parce qu’elle enchaîne des séries de souvenirs. L’exercice fait appel à des parties du cerveau plus nombreuses et variées que le simple rappel à court terme (mémoire visuelle, émotionnelle, linguistique, et imaginaire). Pour vous entraîner au voyage mémoriel, commencez avec trois lieux familiers. Sélectionnez ensuite 10 endroits le long de votre parcours mental dans chacun d’eux. Vous pouvez ensuite y stocker vos listes de tâches quotidiennes et de courses pour vous entraîner.
⏩ La méthode GTD pourrait vous aider à gérer vos tâches et gagner en productivité. Lisez aussi : « Un système de gestion des tâches pour mieux s’organiser au travail et à la maison ».
3- Faire des pause ou méditer pour entretenir et booster sa mémoire
Après avoir fourni des efforts d’apprentissage ou de mémorisation, il est recommandé de donner un temps de repos au cerveau afin qu’il se remette. Rappelez-vous que l’utilisation abusive d’un « ordinateur » peut en altérer le bon fonctionnement.
Pratiquer la méditation pour entretenir votre mémoire
Eh oui, pratiquer de la méditation produit des effets positifs sur votre santé à bien des égards. Elle permet de vous décontracter, vous apaiser, réduire le stress et la douleur, abaisser la tension artérielle et… améliorer la mémoire. En fait, elle augmente la matière grise qui contient les corps cellulaires des neurones. Celle-ci décline avec le temps, ce qui a un impact négatif sur la faculté de réminiscence et la cognition.
Les techniques de relaxation et de respiration développent la mémoire à court terme chez les personnes de tous les âges. La méditation n’est pas seulement bonne pour l’organisme, mais aussi pour le cerveau. Sébastien Martinez conseille, d’ailleurs, de trouver des temps de pauses où vous ne devrez RIEN faire. Pas de lecture, pas de réseaux sociaux, pas de visionnage, etc. Ces périodes de non-productivité vous permettront de vous évader, d’alterner des inspirations et des expirations profondes.
Les moments de relâche sont indispensables pour travailler votre mémoire. Michaela Dewar, professeure adjoint et responsable de la recherche à Herriot Watt University au Royaume-Unis, a réalisé une expérience sur le sujet. Une liste de mots à mémoriser est donnée à des personnes, puis on leur confiait une autre tâche immédiatement après. Elle a constaté que 10 minutes plus tard, elles ne se souvenaient que de 14 % des mots initiaux. Par contre, si elles s’asseyaient dans une pièce sombre et ne faisaient rien du tout pendant 15 minutes, leur score grimpait à 49 %. Dewar en a conclu qu’une courte pause, juste après avoir appris quelque chose, est importante. Cela fait une différence dans la quantité d’informations dont on peut se souvenir une semaine plus tard.
Réduire sa consommation de distracteurs
Nelson Dellis explique, quant à lui, qu’il faut prendre le temps de se déconnecter totalement de la technologie (smartphone) et des écrans pendant au moins une heure par jour. En 2018, le Dr Adrian Ward, psychologue cognitif à la McCombs School of Business (Université du Texas à Austin), a co-écrit une étude. Cette dernière montre que la simple présence de smartphones dans un espace d’étude peut réduire les capacités de :
- raisonnement logiques et d’apprentissage ;
- pensée abstraite ;
- résolution de problèmes ;
- et de créativité.
Soyez plus attentif à ce qui vous entoure et vous serez surpris de la puissance de votre mémoire naturelle. Pour Dellis, la présence est importante pour la mémoire.
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Il est vrai que le fait d’oublier constamment peut-être frustrant. Mais dans le même temps, se souvenir de tout peut ne pas être non plus la meilleure solution. Le cerveau humain est la technologie la plus puissante au monde, malheureusement vous n’en avez pas reçu le manuel d’utilisation. Son potentiel est infini si vous savez comment l’utiliser à bon escient. Devenez le prochain champion de la mémoire avec les livres Une mémoire infaillible et La mémoire est un jeu de Sébastien Martinez. N’hésitez pas à nous révéler en commentaire vos astuces ou à nous dire si vous connaissiez ces 3 secrets.
Ganesh GBANKPAN, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Périne Coulleit tuteur de formation chez FRW