« Le cheval est la plus noble conquête de l’Homme », comme le dit un vieil adage, mais si en plus d’être notre plus belle conquête, les chevaux étaient aussi nos psychologues ? C’est ce que propose l’équithérapie en mettant en relation l’animal et les humains souffrant physiquement ou psychiquement.
Voici 5 points pour tout comprendre.
1 — Qu’est-ce que l’équithérapie ?
C’est un soin psychique, fondé sur la présence du cheval. Certains disent que les équidés sont le miroir de nos émotions. Ils ont cette faculté de percevoir nos états psychologiques, ils savent décoder notre langage corporel et adaptent leur attitude en fonction de la personne qu’ils ont en face d’eux. C’est donc avec ces éléments-là que l’on va pouvoir travailler sur les difficultés du patient.
Le cheval est le médiateur permettant l’ouverture psychologique de la personne en difficulté. Suivant la façon dont il se comporte, l’équithérapeute va pouvoir axer la séance pour aider cette dernière. Les sensations au contact du corps de la bête offrent un sentiment de sécurité et de refuge qui invitent au lâcher-prise. Les échanges avec l’animal sont kinesthésiques, psychomoteurs et entraînent des résonances émotionnelles et affectives.
« Le cheval est un bon maître, non seulement pour le corps, mais aussi pour l’esprit et pour le cœur » Xénophon, philosophe grec, auteur du 1er traité d’équitation.
2 — À qui s’adresse cette thérapie équestre et quels en sont les bienfaits ?
Les séances de soins peuvent s’avérer bénéfiques pour les enfants ou les adultes souffrant de troubles relationnels, de stress post-traumatique, mais aussi d’addiction.
Elles sont aussi recommandées pour les personnes en situation de handicap physique ou mental.
Troubles relationnels et psychologiques
Pour les personnes souffrant d’autisme ou qui n’arrivent pas à communiquer pour diverses raisons, l’équithérapie donne de bons résultats.
La possibilité de nouer des relations étroites avec un animal constitue une base solide pour de futures interactions sociales. Le patient va devoir apprendre à s’occuper du cheval et va comprendre qu’en prenant soin des autres, on peut éprouver du plaisir et développer une plus grande estime de soi. Le calme et la douceur des chevaux incitent à une communication non verbale dans un premier temps. Devoir gagner sa confiance en ayant un état d’esprit serein permet de travailler la gestion des émotions (colère, anxiété, hyperactivité…) et d’être plus facilement ouvert aux autres.
Les bienfaits de ces séances entraînent une ouverture relationnelle qui s’applique dans la vie de tous les jours (tensions dans le couple, relation parents-enfants, respect de la hiérarchie ou intégration dans un groupe).
Troubles psychomoteurs
Pour les personnes atteintes de troubles psychomoteurs, la pratique de l’équithérapie permet de renforcer les muscles du dos, d’assouplir les jambes et de retrouver de l’agilité dans les mains. C’est sous forme d’exercices ludiques en compagnie du cheval que se déroule la séance. Pour bon nombre de patients, c’est une excellente complémentarité aux séances de kinésithérapie et autres manipulations, car elles n’ont pas l’impression de se forcer. Leur motivation étant d’améliorer la relation avec l’animal au travers des postures.
Au contact du cheval, tous les sens sont en éveil, et les sensations éprouvées sur son dos permettent de se reconnecter à son corps, mais aussi de pouvoir se situer dans l’espace.
3 — Comment se déroule une séance de soins avec les chevaux ?
Généralement les séances durent entre 1 heure et 1 heure et demie, elles sont encadrées par un équithérapeute qui peut être assisté d’un psychologue. Avant d’entrer en contact avec son partenaire équestre, la personne qui vient pour la séance est invitée à découvrir l’univers de ce dernier. Des actions simples telles que le pansage, le nettoyage du box ou simplement l’observation de l’ambiance qui règne dans les écuries, permettent de s’y familiariser.
Une fois mis en confiance, le patient va pouvoir rencontrer le cheval qui lui est attribué et commencer à établir un premier contact en lui mettant le licol et en le faisant marcher. Monter sur son dos n’est pas indispensable, les premières séances peuvent se faire à pied, avec des caresses comme unique contact. Plus la relation va s’établir entre les deux partenaires et plus l’envie de se rapprocher va se faire sentir.
L’équithérapie se pratique sur plusieurs séances en groupe ou bien individuelles. Cela dépend des personnes, mais il faut compter quelques mois, voire une année pour obtenir et maintenir les bénéfices apportés.
4 — Les séances sont-elles prises en charge par la sécurité sociale ?
De plus en plus de praticiens prescrivent à leurs patients des séances de médiation équestre. Pour l’instant cette pratique n’est pas remboursée par la sécurité sociale, car elle est considérée comme une médecine alternative. Certaines mutuelles peuvent en prendre en charge une partie. Pour les personnes souffrant d’un handicap reconnu par la Maison Départementale du Handicap, les sessions peuvent être intégralement remboursées.
5 — Où pratiquer une session avec un équithérapeute ?
De nombreux centres équestres mettent à disposition leurs infrastructures, plusieurs fois par semaine. Les séances se déroulent en dehors des heures d’équitation classique afin de pouvoir travailler dans un environnement calme. Il s’agira donc de sessions en matinée ou en fin de journée.
Il existe aussi des associations qui disposent de leurs propres centres et dispensent des soins tous les jours.
Vous trouverez la liste des clubs et associations près de chez vous sur ce site : https://annuaire-equestre.com/annuaire/france/chevaux-poneys/sante-et-soins-du-cheval/equitherapie
La méditation par les chevaux est de plus en plus reconnue par les personnels soignants et spécialistes. Plusieurs études ont montré les bénéfices qu’elle peut avoir sur le corps et l’esprit.
Si vous êtes en recherche d’une aide psychologique ou psychomotrice pour vous ou l’un de vos proches, l’équithérapie est à essayer.
Il existe de nombreux soins qui mettent en relation les patients avec des éléments extérieurs. Nous pouvons citer parmi ceux-ci la sylvothérapie, la musicothérapie ainsi que la bibliothérapie. À vous de choisir celui qui vous conviendra le plus.
Sources :
=> cairn.info
Aurélie Dupel pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Anne, tutrice de formation chez FRW.