Les autres ont des habitudes et des comportements un peu casse-pieds, vous ne trouvez pas ? Nous ne comprenons rien à leurs façons de faire. En plus, ils ont le culot de râler contre notre caractère à nous. Il y a des solutions à ces désagréments de la vie ! Le test de personnalité MBTI, par exemple, est un outil de psychologie très puissant. Il dévoile l’origine des conflits et encourage à en sortir. Il relève nos styles, nos goûts. Il met à jour la différence des tempéraments. Il fait admettre la variété des natures psychiques et nous dégage des ornières relationnelles. Nous avons tous des préférences pour telle ou telle manière de fonctionner. L’ambition de cet article ? Vous aider à cerner votre identité et celle de votre entourage.
Le test de personnalité MBTI est né des travaux de C.G. Jung
L’histoire du MBTI commence dans les années 1920 à Zurich, dans le cabinet de Carl Gustav Jung, psychanalyste. Avant tout médecin, ce génie visionnaire s’emploie à soulager les individus tourmentés par l’existence. Mais sa démarche ne s’arrête pas là. Afin de partager son savoir, il théorise les fonctionnements psychiques qu’il observe, et publie Types psychologiques en 1921.
Deux ans plus tard, la traduction de cet ouvrage traverse l’Atlantique et parvient à Katharine Briggs. Elle et sa fille, Isabel Myers, s’attèlent à rendre les travaux de Jung accessibles à tous. La première version du Myers-Briggs Type Indicator sort en 1943 ; la plus récente date de 2019. Actuellement, le MBTI figure parmi les quatre tests de personnalité les plus utilisés dans le monde.
La fonction de perception : sensitifs et intuitifs
Selon la typologie jungienne, il existe deux façons de percevoir le monde qui nous entoure : la sensation (notée S) et l’intuition (notée N). Nous utilisons tous ces deux modes, mais notre préférence va toujours à l’une plutôt qu’à l’autre. En règle générale, les intuitifs ont une pensée plus rapide. En contrepartie, les sensitifs sont plus habiles à intégrer et exploiter les détails.
L’individu « S » observe les données sensorielles qu’il reçoit et les analyse de façon consciente. Il aime le concret et les résultats tangibles. La théorie n’est pas son truc ! Pour apprendre, il a besoin d’avancer pas à pas. Comme il n’est pas versé dans le symbolisme, il utilise les mots pour ce qu’ils désignent.
Pour l’intuitif, le sensitif ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Il le trouve d’un réalisme exagéré, matérialiste, voire franchement cupide ou radin. Son manque de créativité le désespère, et il regrette l’incapacité du « S » à appréhender les phénomènes spirituels.
L’individu « N » perçoit l’information dans sa globalité, l’analyse est inconsciente. Comme son fonctionnement est synthétique, il préfère apprendre en ayant une vision d’ensemble. Il juge les détails ennuyeux, se plaît dans le monde des concepts et le champ des possibles. Les mots sont, pour lui, une manière d’évoquer : c’est un individu « inspiré ».
Aux yeux du sensitif, l’intuitif n’est pas crédible : irréaliste, fumeux, voire d’une dangereuse instabilité. Il est contrarié par l’inconséquence du « N » et méprise ses rêveries inabouties.
La fonction de jugement : les affectifs et les logiques
Dans le cerveau, après l’intégration de l’information vient l’étape de son traitement par la fonction de jugement. Nous exerçons notre intelligence de façon logique (T, pour « think ») ou affective (F, pour « feeling »). Schématiquement, les personnes logiques cherchent à discerner le vrai du faux, alors que les affectifs veulent avant tout distinguer le bien du mal.
Les personnes « T » revendiquent l’objectivité, l’impartialité et le détachement émotionnel. Elles sont attachées à la valeur du contenu : la qualité de la forme est en option ! Dans leurs relations, elles cherchent la clarté, la vérité, la justice et la compréhension intellectuelle.
Leurs proches de type affectif les blâment pour leur fréquente froideur, leur condescendance déroutante, ou leurs critiques acerbes.
À l’opposé, les personnes « F » recherchent l’harmonie, le beau et le bien. Pour elles, y mettre les formes est plus important que la substance du message. Elles souhaitent se connecter aux autres, construire des relations empathiques, et préserver les liens. Leurs collègues logiques les jugent irrationnelles, hypersensibles, un peu trop mielleuses, voire franchement hypocrites.
Préférence pour la fonction de perception ou de jugement : les spontanés et les organisés
Selon le MBTI, les êtres humains envisagent la vie de deux manières distinctes : celle des gens organisés (J, pour jugement) et celle des personnes spontanées (P, pour perception).
Les gens « J » sont du genre proactif : pas question de se laisser déborder ! Ils souhaitent contrôler le plus efficacement possible ce qui leur arrive. Pour cela, ils mettent en place autour d’eux un contexte ordonné, sécurisé et planifié. Le sens du devoir les caractérise plutôt bien.
Ils irritent le « P » qui les juge maniaques, rigides et tatillons. Ils décident trop vite sans se remettre en question. Les figures archétypales des ordres religieux, militaires et bureaucratiques sont des « J ».
« L’embarras est l’angoisse du choix » Albert Brie
Au contraire, les personnes « P » n’aiment pas organiser à l’avance. Elles préfèrent réagir aux données nouvelles et s’y adapter au fur et à mesure. Leur liberté est très importante : elles se sentent enfermées dans une organisation trop rigide. Par conséquent, elles rejettent souvent l’autorité purement hiérarchique.
Le « J » les considère comme irresponsables et brouillons. Ce sont pour lui d’incurables procrastinatrices !
L’attitude de la psyché : introvertis et extravertis
L’introversion et l’extraversion sont des concepts dont il faut se méfier, car on croit savoir, à tort, de quoi il s’agit.
Selon Jung, ces termes renseignent sur l’origine de l’énergie qui fait tourner le moteur du psychisme. Les extravertis (E) la puisent dans le monde qui les entoure. Sans interaction avec l’extérieur, ils s’éteignent. Au contraire, les introvertis (I) possèdent leur propre générateur. Ils ont beaucoup de facilité à l’introspection, et un trop plein de stimulation les étouffe.
L’introversion n’est pas un synonyme de timidité ou d’inhibition. De même, les extravertis ne sont pas tous sociables et expansifs ! Nous avons une tendance naturelle aux a priori. Attention donc à ce que l’on croit savoir, surtout à notre propre sujet.
:idea : Pour aller plus loin : stéréotypes à écarter sur les personnalités introverties
Le test de personnalité dévoile 16 types de caractères
Finalement, ces quatre lettres au choix se combinent entre elles pour donner seize types de personnalités différentes. Le plus souvent, elles sont représentées de la manière suivante :
À chaque case correspond un type de personnalité. Vous trouverez une description détaillée des 16 profils en lien dans les sources. En fonction du contexte, on peut se sentir appartenir à une « case » différente, souvent proche de la sienne.
Bien sûr, les êtres humains possèdent une variété de caractères bien plus grande que les seize proposés. Cela s’explique par le patrimoine génétique, historique et culturel, le vécu, l’éducation, les traumatismes, l’époque et la société dans laquelle chacun évolue, etc. D’une certaine façon, le MBTI n’est qu’une grille de lecture pour comprendre les grandes lignes du comportement. Juste un outil, donc, mais très pertinent !
L’indicateur de Myer-Briggs montre la diversité des intelligences
Nous voici avec des genres d’êtres humains aux caractéristiques toutes différentes. Une des premières réactions est de comparer son profil aux autres. Cette question revient souvent : quel est le type le plus intelligent ?
La réponse est claire : pris individuellement, aucun type ne possède toutes les qualités du modèle de perfection. D’où l’intérêt du groupe et de la complémentarité des qualités (qui pallient les défauts des autres).
Voici par exemple les qualités associés aux membres des quatre « tempéraments » :
- les SJ sont concrets et réalistes ;
- les SP sont débrouillards et sociables ;
- les NT sont visionnaires et curieux ;
- les NF sont idéalistes et empathiques.
Ensuite, le MBTI distingue 8 formes d’intelligence liées à ce que l’on nomme les fonctions orientées. Ces qualités sont présentes de façon beaucoup plus évidente chez certains que chez d’autres :
- L’art de la négociation caractérise les ESP.
- L’esprit de la recherche habite les INJ.
- La facilité de gestion s’exprime chez les ISJ.
- La force créatrice couve chez tous les ENP.
- Le talent de commandement siège chez les ETJ.
- La vertu d’harmonie rayonne des IFP.
- L’habileté à concevoir se matérialise chez les ITP.
- L’instinct de secours anime les EFJ.
Il est possible que vous possédiez plusieurs de ces talents combinés. C’est plutôt bien pour vous et vos proches ! En revanche, vous vous sentez probablement dépourvu d’au moins l’une d’entre elles. C’est là que réside votre faiblesse. Mais pas de panique : en prendre conscience est le point de départ vers la vigilance et l’amélioration.
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Ce qu’il faut retenir :
Le test de personnalité MBTI est un outil de développement personnel et de management très amusant et très utile pour identifier nos composantes psychologiques. Grâce à lui, vous vous comprendrez mieux vous-même et vous verrez sous un autre jour les agaçantes manies des autres. Il vous permettra de gérer intelligemment les conflits ou — pourquoi pas ! — de pimenter vos interactions sociales… Partir à la découverte de son type est une aventure passionnante. Attention cependant à la fiabilité des tests gratuits que l’on trouve sur le web. Un dernier conseil : soyez lucides et ne restez pas figé dans vos interprétations !
Christine Gilles ENTP pour e-writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Anne, tutrice de formation chez FRW
SOURCES :
Les types de personnalités : les comprendre et les utiliser avec le CCTI et le MBTI — Pierre Cauvin et Geneviève Cailloux — esf éditeur, 1994 (Osiris Conseil)
Types psychologiques — Carl Gustav Jung — Librairie de l’Université de Georg et Cie, 5e éd., 1983