Les troubles dys réduisent souvent leurs porteurs à leurs handicaps. Mais il est tout aussi important de valoriser leurs qualités. Tout d’abord, c’est quoi un trouble dys ? C’est un trouble cognitif, autrement dit des difficultés d’apprentissage dans un ou plusieurs domaines. Il est primordial de donner une vision positive de ces différences dès l’école. On les qualifie de dysfonctionnements, mais c’est à nous d’en faire un atout. La Fédération Française des Dys estime que 6 à 8 % d’une classe sont des dys. La dyslexie représenterait 4 à 5 %, la dyspraxie 3 % et la dysphasie 2 %. Il ne faut donc pas les négliger. Les pourcentages concernant la dyscalculie, la dysorthographie, le TDA(H) ou encore le HPI n’ont pas été chiffrés. Parlons de leurs forces à présent.
1 – La persévérance : un atout commun à tous les handicaps et notamment chez les dix dys
Un porteur de handicaps va être confronté à des obstacles, et c’est là que la persévérance va jouer un rôle majeur. C’est valable pour tous les types de handicap. Les dys en font partie. Leur cerveau fonctionne différemment. Ils vont donc devoir user de stratagèmes pour s’adapter. Certaines clés seront apportées par l’environnement direct comme la famille, l’école ou les spécialistes, les orthophonistes par exemple. Mais pour que cet apprentissage soit possible, il va falloir beaucoup de motivation et de volonté. Ne pas renoncer à la première embûche. De la patience, jeune Padawan.
La persévérance n’est pas innée, nous devons l’encourager. Pour cela, rien de mieux que d’utiliser les bases de l’éducation positive et leur faire gagner confiance en eux. La recherche de solution est toujours à privilégier. Ce mode de pensée une fois acquis, plus rien ne pourra empêcher les dys de conquérir le monde.
D’ailleurs, une étude au Royaume-Uni a montré un pourcentage plus élevé de dyslexiques chez les chefs d’entreprise que dans la population en général. Cela démontre parfaitement leur qualité d’adaptation et leur ténacité à faire de leur différence un véritable atout.
2 – La logique : un cerveau différent qui a des conséquences positives pour les porteurs de troubles dys
Encore aujourd’hui, beaucoup font l’amalgame entre un trouble dys et une déficience intellectuelle. Les dys sont intelligents. Ils sont tout à fait capables de réaliser les mêmes tâches que les personnes dites « normales ». Ils auront toutefois peut-être besoin d’aménagements ou d’autres outils pédagogiques selon les situations.
Les recherches sur leurs compétences sont rares, en particulier en France. Les médecins se concentrent essentiellement sur les causes des troubles dys. Cependant, il a été constaté que l’hémisphère droit du cerveau des dyslexiques a des zones plus actives que la moyenne. Cela démontrerait de façon scientifique leur grande faculté à résoudre des problèmes. Ils possèdent une logique qui devient même de plus en plus prisée dans certaines entreprises. Il paraîtrait d’ailleurs qu’Albert Einstein était dyslexique, voire dysphasique. Mais attention, étant donné l’époque, il est difficile de savoir si ces informations sont justes.
Il faut donc voir ces troubles avec bienveillance. L’inclusion est une bonne façon pour accompagner les enfants dys ou autistes vers une société plus diversifiée et plus compréhensive. Il y a encore beaucoup d’inconnus dans ces dysfonctionnements cognitifs, ne fermons pas les portes trop vite.
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« Tous les enfants ont du génie, le tout est de le faire apparaître. » Charlie Chaplin
3 – L’imagination : une force de l’esprit à encourager chez les enfants dys à l’école comme à la maison
Avez-vous déjà entendu ces phrases « redescends sur terre » ou « arrête de rêvasser » ? Sans doute. Elles sont monnaie courante pour les porteurs de troubles dys. Malheureusement, cette capacité à s’immerger dans un monde imaginaire renvoie souvent une image négative pendant la scolarité. Les enseignants parleront d’un enfant rêveur, qui ne s’intéresse pas, voire dans des cas extrêmes d’un fainéant. Il faut dire stop à ces stéréotypes.
Les dix dys ont une grande imagination. C’est d’autant plus vrai pour ceux qui ont des difficultés à communiquer comme les dysphasiques ou bien pour les TDA(H), Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité. Ils ont une facilité pour créer leur univers. En devenant adultes, ils pourront le partager avec le monde extérieur. C’est pourquoi il existe de nombreux artistes dys célèbres. En voici quelques-uns :
- Daniel Radcliff, acteur interprétant Harry Potter ;
- Steven Spielberg, réalisateur de Jurassic Park ;
- Orlando Bloom, acteur dans Pirate des Caraïbes ;
- Robin Williams, acteur américain très connu pour son rôle dans Madame Doubtfire ;
- Mika, chanteur d’origine libanaise ;
- Pablo Picasso, célèbre peintre du tableau Guernica ;
- Harrison Ford, interprète de Han Solo, personnage emblématique de Star Wars.
Que serait notre vie actuelle sans tous ces talents artistiques ?
L’imagination est un don qu’il faut entretenir. La pédagogie et la tolérance doivent devenir les maîtres mots. Un enfant ou un adolescent qui va se perdre dans ses pensées ne veut pas dire qu’il ne veut pas travailler. Son cerveau a pris un chemin plus atypique tout simplement. Il faut parfois savoir sortir des voies toutes tracées pour avancer et grandir. L’école doit être un soutien, mais la famille a également son rôle à jouer. Alors pourquoi ne pas pratiquer une activité créative, elle a de nombreux effets positifs que l’on soit dys ou non. C’est une excellente façon de valoriser son inventivité.
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4 – L’empathie : une intelligence émotionnelle qui se manifeste particulièrement chez tous les dys
Il est facile de remarquer cette qualité chez les porteurs de troubles de dys. Ils sont très à l’écoute des émotions des autres. Ils ont, eux-mêmes, énormément de sentiments qui tourbillonnent en eux et ils mettent du temps à les identifier. C’est pourquoi ils sont sensibles aux gens qui les entourent. Ils vont vouloir aider et rassurer comme on l’a fait pour eux.
On parle de plus en plus des HPI (Haut Potentiel Intellectuel). Ces personnes sont le parfait exemple de l’hypersensibilité, devenant un atout incomparable dans les relations humaines. L’intégration ne se fait pas du jour au lendemain. Il va falloir travailler dessus pour ne pas sombrer du côté obscur de la Force. Lorsque le diagnostic est posé, le psychomotricien va pouvoir apporter des éléments essentiels dans cet apprentissage.
L’empathie, c’est d’abord comprendre les émotions pour comprendre l’autre. Cette idée expliquerait aussi que de nombreux acteurs soient des dys. En tant que parent, on peut être un peu perdu avec tout cela. Il est important d’être accompagné, que ce soit de façon médicale, avec le CRTLA (Centre Référent des Troubles du Langage et des Apprentissages) ou grâce à une association. Il en existe partout en France.
Être porteur de troubles dys peut être une véritable chance. Un cerveau qui fonctionne différemment va apporter des points de vue originaux, avec de nouvelles solutions. Il faut prendre en compte les difficultés sans oublier de mettre en avant les nombreuses qualités des dys.
Audrey Soudant, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Périne, tuteur de formation chez FRW
Sources :
https://www.dys-positif.fr/les-troubles-dys-une-facon-de-penser-interessante-en-entreprise/
https://fantadys.com/2014/06/04/les-forces-de-nos-dys-en-carte-mentale/