Depuis que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré une stratégie des médecines traditionnelles, l’intérêt pour l’ayurveda ne cesse de croître dans le monde, notamment en France. Originaire d’Inde, cette discipline propose ses massages au spa, investit le rayon cosmétique et préconise même des tisanes pour dosha, vata, pitta, kapha. Dans sa langue d’origine le sanskrit, veda veut dire science et ayus vie. Vous souhaitez en savoir plus sur cette médecine de la longévité et être initié aux rudiments ayurvédiques ? Découvrez dans cet article les bases de l’ayurveda : son concept ancestral et sa pratique actuelle.
Bases de l’ayurveda : le concept
L’ayurveda est le système de santé le plus vieux et le plus complexe au monde. Au-delà d’être une pratique médicale, c’est une connaissance et une interprétation de l’équilibre de l’univers, de l’esprit et de la matière.
Les origines de l’ayurveda : une science venue de loin
Tout a commencé, il y a 5 000 ans sur les rives du fleuve Indus. Les Rishis, sages influents, ont formulé en sanskrit, dans des écrits nommés vedas, un système thérapeutique théorique et pratique pour préserver ou retrouver la santé. La médecine ayurvédique prend en compte le patient dans sa globalité, physique, psychique et spirituelle. Cette façon de prendre soin, différente de la thérapie moderne occidentale, s’apparente à une hygiène de vie préventive et protectrice.
Le fondement de l’ayurveda : 4 énergies et 5 éléments
Son principe est que l’infiniment petit, auquel appartient l’espèce humaine, est le reflet du cosmos. Au commencement, la création de l’univers engendra 4 formes d’énergie :
- prana, l’énergie vitale ;
- sattva, l’énergie dite potentielle ;
- rajas, l’énergie du mouvement ;
- tama, l’énergie de la préservation.
Celles-ci créèrent les 5 éléments socles du monde : l’eau, la terre, le feu, l’air et l’éther.
Les 3 doshas, piliers biologiques des êtres humains
Les doshas, au nombre de 3, nommés vata, pitta, kapha, représentent les constitutions biologiques des humains. Ils sont composés des 5 éléments :
- vata associe l’air et l’éther ;
- pitta est uniquement formé du feu ;
- kapha combine l’eau et la terre.
Des critères précis (physiques, psychiques, comportementaux… ) permettent de décrire chaque dosha. Tout humain est constitué de sa propre combinaison de doshas – également appelées humeurs -, le plus souvent de 2 doshas, dont l’un est prédominant ; plus rarement, d’un dosha unique ou du trio. La constitution reçue à la naissance s’appelle pakriti. Au fur et à mesure de la vie, de l’âge ou des saisons, elle évolue naturellement, mais elle peut aussi se déséquilibrer si elle est malmenée par l’existence. Que se passe-t-il alors ?
Doshas déséquilibrés et problèmes de santé
Le corps comprend 7 centres énergétiques ou chakras, reliés au physique via les organes et au psychisme par le mental et les émotions. Le déséquilibre des doshas entraine le blocage des énergies. L’organisme est perturbé car le corps accumule de l’ama ou toxines, à l’origine des problèmes de santé. C’est là que la pratique intervient pour entretenir ou rééquilibrer la constitution ayurvédique.
La route ayurvédique vers une bonne santé comporte 2 étapes simples : faire moins et être plus. Shubhra Krishan
Rudiments ayurvédiques : la pratique
De nos jours, il est compliqué d’appliquer de façon puriste cette médecine traditionnelle à Paris mais aussi à New Delhi. Cependant, l’ayurveda perdure en Inde, particulièrement dans les zones rurales éloignées des centres médicaux modernes.
Un préliminaire : connaître sa constitution ayurvédique
On peut consulter un praticien ayurvédique diplômé pour connaître sa constitution ou réaliser un test. Un rendez-vous est bénéfique car la prise du pouls et l’observation du patient sont très importantes dans le diagnostic. Malheureusement, la consultation n’est pas remboursée par la Sécurité sociale ! Pour aller à l’essentiel, les profils à dominante :
- vata sont vifs, créatifs, en mouvement, ont tendance à se disperser, à manquer de concentration et à être anxieux ;
- pitta montrent de l’enthousiasme, de la loyauté, de la détermination et un tempérament soupe au lait ;
- kapha ont de la stabilité, du calme, de la minutie, sont réfléchis mais rancuniers et réticents au changement.
Sans le prendre au pied de la lettre, le profil ayurvédique est parfois troublant de ressemblance avec soi. C’est une aide pour se connaitre. Par exemple, un profil pitta est le pendant du tempérament de type A, décrit en occident par le cardiologue Meyer Friedmann. Chaque constitution comporte ses fragilités et risques pour la santé. Afin de maintenir ou retrouver l’équilibre, le praticien fournira une ordonnance ayurvédique individualisée et les tests des pistes génériques, à suivre selon sa constitution.
L’ordonnance ayurvédique : une prescription holistique pour le corps et l’esprit
Une ordonnance ayurvédique va prendre en compte la constitution du patient dans sa globalité. En Occident, certaines recommandations sont adoptées au cas par cas. D’autres préconisations sont beaucoup plus difficiles à appliquer.
Les plus familières :
- Le yoga harmonise le corps et l’esprit, prévient certaines pathologies et accompagne leur traitement.
- La méditation aide à lutter contre le stress, à se recentrer et lâcher prise.
- La respiration oxygène le sang, stimule les énergies et améliore le fonctionnement de l’organisme.
- Les massages participent à l’élimination des toxines et soulagent les tensions physiques ou mentales.
Les moins faciles à mettre en oeuvre :
- La diététique, capitale en ayurveda, entretient l’agni, le feu digestif. Elle est très rigoureuse (types d’aliments et d’épices, associations de 7 saveurs, horaires des repas en fonction du soleil) et difficile à suivre au quotidien.
- Les cures ou panchakarma purifient et détoxifient l’organisme. Des méthodes plus agréables et adaptées à la vie actuelle ont remplacé ces cures traditionnelles éprouvantes et peu ragoûtantes. Citons l’activité physique, les techniques de respiration ou le triphala, mélange de 3 fruits détox, et le kitchari, un plat monodiète bien digeste (recette à essayer😋). Cependant, certains pratiquants n’hésitent pas à faire le voyage en Inde pour une purification à l’ancienne. Ils en reviennent soit enchantés, soit écœurés.
- L’hygiène de vie pour maintenir l’équilibre du dosha est très précise et un brin contraignante (où partir en vacances, sports et activités à privilégier, type de travail approprié, organisation de la journée, etc.) mais elle peut inspirer quelques recadrages.
- La routine du matin ou dinacharya stimule les sens et nettoie les toxines de la nuit. Se gratter la langue, se laver le nez ou faire un bain de bouche ne sont pas toujours compatibles avec l’urgence matinale ! Il existe aussi un rituel du soir pour trouver le sommeil.
- Les remèdes de plantes prescrits sont parfois difficiles à trouver ou de provenances douteuses. Complémentaires à la médecine moderne, ils ne remplacent pas les thérapies.
L’ayurveda, ancêtre indienne de la naturopathie, encourage l’individu à prendre soin de sa santé et à la préserver. Une fois les bases de l’ayurveda assimilées, il est naturel de s’interroger sur le concept et la pratique avant de les appliquer. Pour aller plus loin, testez votre profil ayurvédique. Appropriez-vous ce qui vous convient et prenez bien soin de vous. Il y a aussi du sens commun en ayurveda. C’est une recette de grand-mère universelle !
Sources :
Maladies et médecine en Inde selon l’ayurveda
Magazine papier Les Grandes Traditions Santé, l’ayurveda, novembre-décembre 2021
Anne Zavan, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Malorie, coach tuteur formateur FRW