Plus de 2 000 femmes âgées de 64 ans minimum, membres de l’association « Les Aînées pour le climat », viennent de remporter une victoire historique. Après de multiples rejets de leurs plaintes en Suisse contre des mesures environnementales insuffisantes, elles ont finalement été entendues. Le 9 avril 2024, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a rendu son verdict. Grâce aux Aînées, la Suisse est condamnée pour inaction climatique. Voici ce que vous devez retenir de cet évènement inédit.
Les Aînées font condamner la Suisse pour inaction climatique : des arguments incontestables
Cette association milite depuis 2016 pour que la Suisse agisse pour limiter les impacts du réchauffement climatique. Elle met en lumière les problématiques rencontrées par les personnes âgées face à la montée des températures.
Les conséquences dramatiques du changement climatique ne sont plus à prouver. En tant que femmes âgées, elles se sentent encore plus vulnérables. Gisèle Sallin, 73 ans (membre des Aînées), explique les difficultés causées par ces dérèglements :
« Les femmes âgées ont des problèmes avec les pics de chaleur. Elles ne sentent pas la soif donc elles ne s’hydratent pas assez. Elles ne transpirent pas. Donc, le refroidissement de leur corps ne fonctionne pas. »
Pour les Aînées, la Suisse ne remplit pas son devoir de protection envers la population. Après plusieurs plaintes rejetées au niveau national, elles en viennent à saisir la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). Fortes de leurs convictions, ces activistes réclament que le pays prenne ses responsabilités : la Suisse doit se conformer aux objectifs du réchauffement fixés à 1,5 degré par la COP21. Elles s’appuient sur les Accords de Paris et le respect des droits fondamentaux liés à la santé et à la vie.
Une victoire qui résonne à l’échelle européenne : un cas de jurisprudence
Le 9 avril 2024, la Cour rend sa décision et se prononce en faveur de l’association. La Suisse est reconnue coupable de violation des droits de l’Homme sur le plan environnemental. C’est la première fois dans l’Histoire de la CEDH qu’un État membre est condamné pour l’insuffisance de ses mesures liées au climat.
D’autres affaires semblables ont été présentées à la Cour mais n’ont pas été reçues favorablement. Le dossier de Damien Carême, maire de Grande-Synthe, a été débouté. Contre la France, face aux dangers de submersion marine, il a porté l’affaire en son nom. N’habitant plus la commune, sa demande a été rejetée. Simultanément, six citoyens portugais ont saisi la Cour, attaquant 32 pays. La CEDH s’y est opposée au motif qu’ils n’avaient pas épuisé tous les moyens de recours nationaux.
La Cour ne prétend donc pas donner raison à chaque individu qui s’impliquerait à titre personnel dans la crise écologique. Cependant, en condamnant la Suisse pour violation de l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale), elle ouvre un chemin aux associations. Grâce à la victoire de nos aînées suisses, d’autres collectifs pourraient s’y référer pour obtenir justice.
C’est un message fort que ces femmes envoient à toutes les générations. En remportant cette bataille, elles ont prouvé qu’il n’y a pas d’âge pour s’engager. Chaque être humain a le droit de vivre le plus longtemps possible en bonne santé. Les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités et agir concrètement pour l’environnement. L’immobilisme écologique peut désormais faire l’objet d’une condamnation. Et c’est une vraie bonne nouvelle !
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Sources:
wedmain.fr : La Suisse, premier pays condamné pour inaction climatique
Elodie Martins Da Silva pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction Web chez FRW.
Article relu par Andrée Halçaren, tutrice de formation chez FRW.