Le blues post-voyage est un sentiment de nostalgie, de vide, voire de mélancolie que l’on peut ressentir après un périple marquant. Nombre de voyageurs sous-estiment cette période de réadaptation, pourtant essentielle ! Après l’euphorie des découvertes et de la liberté, on se réjouit bien évidemment de rentrer et de retrouver nos proches. Mais on ne s’attend pas à subir une forte perte de repères. Viennent ensuite les doutes, puis les regrets… que l’on n’avait pas vus venir. Il existe heureusement plusieurs méthodes pour rendre cette transition plus douce. Voici donc le mode d’emploi en 5 étapes pour éviter un retour brutal à la réalité et reprendre ses anciennes habitudes dans la joie et la bonne humeur !
1 ) Bien comprendre les émotions provoquées par un long voyage
Pour mieux comprendre le processus, imaginez votre retour en trois phases. Voyons lesquelles !
Le cap du premier choc culturel
Après de longs mois passés à l’étranger, vous avez forcément côtoyé des personnes pratiquant des coutumes différentes de votre pays d’origine. De nouvelles valeurs vous ont été transmises de manière inconsciente et ont modifié votre zone de confort. Heureusement, grâce à vos désirs d’exploration et de changement, vous avez réussi à surmonter vos difficultés.
La joie des retrouvailles
Une fois que vous êtes revenu(e), on s’intéresse à tout ce que vous avez pu faire durant votre voyage. Vous racontez alors avec plaisir tout un tas d’anecdotes qui vous replongent dans vos expériences. Or pendant que vous étiez ailleurs, les autres poursuivaient leur train-train quotidien. Ils considèrent peu à peu que vous êtes rentré(e) et passent à autre chose. Mais comme disait Paulo Coelho : « Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine…. Elle est mortelle ! ». Vous avez en effet perdu l’habitude de cette monotonie, qui vous semble à présent très ennuyeuse en comparaison avec votre dépaysement précédent.
Le choc culturel inversé
À ce moment, vous ne pensez qu’à repartir ; vous n’êtes plus au diapason avec un mode de vie sédentaire, et peut-être même avec les mentalités qui vous entourent ! C’est d’autant plus le cas lorsqu’elle vous prend au dépourvu. Cela vous donne alors la sensation d’un décalage permanent avec votre environnement social. Mal gérée, elle conduit inexorablement vers une frustration chronique. Dans certains cas, elle se transforme même en dépression.
2) Anticiper une réintégration post-voyage pour ne pas avoir le moral en berne
Plusieurs stratégies peuvent transformer ce choc du retour en opportunité de renouveau. Pour cela, deux étapes sont fondamentales :
Structurer son quotidien professionnel et personnel
Certains questionnements permettent d’envisager la suite de son quotidien avec sérénité. En voici quelques exemples simples :
- Combien d’économies me reste-t-il ?
- Où vais-je habiter ?
- Vais-je devoir trouver un nouvel emploi ?
- Suis-je obligé(e) de travailler à temps plein ?
De cette façon, vous anticipez les difficultés avant d’atterrir. Sans cette préparation, on peut vite se sentir dépassé et provoquer un autre départ précipité pour de mauvaises raisons. Une réflexion préalable vous oblige au contraire à faire une pause mentale pour appréhender cette nouvelle phase, souvent remplie de doutes sur l’évolution de son identité.
Entretenir et renouveler ses rencontres
Vient alors le moment de l’acceptation au cours duquel il ne faut surtout pas paniquer et se concentrer sur d’autres perspectives. Un blues post-voyage n’est pas toujours détecté ni compris par l’entourage proche, car le mode de vie du voyageur est perçu comme différent. C’est donc l’occasion de renouveler vos relations en vous rapprochant d’autres personnes qui ont déjà fait le même apprentissage. Vous ressentirez ainsi davantage de reconnaissance à l’égard de ce que vous éprouvez. Cela vous aidera dans votre reconstruction personnelle. Et si le feeling passe bien, pourquoi ne pas planifier ensemble vos prochaines aventures ?
3) Réintroduire l’aventure au quotidien pour échapper à la brutalité routinière
Vous avez goûté à la liberté et il vous faut maintenant faire preuve de résilience. Face à l’ennui qui peut apparaître à tout moment, vous serez tenté(e) de garder le cap vers l’exploration et la découverte.
Revivre ses souvenirs et les partager
Au début, replonger dans votre précédent voyage est sans doute le seul moyen que vous trouverez pour affronter votre routine sans craquer. Le fait de visualiser ces souvenirs vivants peut paraître en effet salvateur. Mais le risque est d’entraîner un repli sur soi définitif. La solution consiste donc plutôt à partager vos souvenirs en restant positif(ve). Entourez-vous également de personnes bienveillantes. En procédant ainsi, vous créerez une stimulation éphémère vers vos précédentes aventures sans vous sentir seul(e). Cela vous aidera à garder le moral.
Partir en week-end prolongé
Dans la plupart des cas, l’envie de redécouverte s’installe assez rapidement avec la perspective d’un prochain voyage. Mais vous aurez probablement repris un travail avec des horaires à respecter. Dans ce cas, commencez par planifier quelques week-ends prolongés à intervalles réguliers, en fonction de vos possibilités. Vous entreprendrez une transition en douceur et aurez la sensation de maîtriser votre avenir.
4) Se laisser un temps propice aux découvertes pour mieux repartir
Certaines activités vous permettront de renouveler vos explorations sans voyager. Vous devriez aussi prendre du temps pour vous et apprendre à mieux gérer cette phase d’adaptation.
Profiter de cette occasion pour se ressourcer
Le blues post-voyage est une dépression accompagnée de nombreux doutes. Il est donc crucial de se reconnecter à soi. Aménager des moments totalement vides impose une réflexion approfondie. On peut ainsi mettre des mots sur ce qu’on ressent, définir ce qu’est sa propre liberté, se recentrer et se reconstruire. De simples promenades en pleine nature sont suffisantes pour rééquilibrer vos émotions. Il est également important de déterminer ce qu’on ne peut pas maîtriser et travailler le lâcher-prise. Pour cela, rien de tel que de pratiquer régulièrement le yoga ou la méditation.
Trouver des activités inspirées du voyage
Vos envies d’évasion sont encore trop fortes pour vous en débarrasser totalement. Vous pouvez toutefois les rendre compatibles à votre nouvelle vie, par la création d’expériences immersives en lien avec vos passions. Par exemple, si vous aimez cuisiner, n’hésitez pas à tester des recettes traditionnelles venues d’autres pays ! Dénichez des restaurants de cuisine fusion autour de chez vous et notez toutes vos trouvailles dans un carnet. L’écriture est un formidable allié pour libérer ses émotions et développer sa créativité. Vous pouvez également débuter une activité artistique (danse, peinture …) que vous n’aviez jamais pratiquée auparavant. Qui sait, cet apprentissage deviendra peut-être une révélation pour vous !
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5) Retrouver des projets pour surmonter la nostalgie de son roadtrip
Lorsqu’on a le blues post-voyage, il est important de se focaliser sur le positif. Mais ce n’est pas toujours évident. La projection d’actions futures peut alors s’avérer être un levier efficace.
Fixer de nouveaux objectifs
Un atterrissage doit être synonyme de renouveau. Investissez à présent votre énergie dans une initiative qui vous donne du sens : un changement de carrière, un déménagement, la réalisation d’un projet créatif… Osez envisager votre avenir en grand ! Des objectifs posés par écrit vous engageront encore plus dans des actions concrètes et vous observerez plus facilement votre propre évolution. Vous pouvez par ailleurs créer une bucket-list. Il s’agit d’écrire toutes les envies qu’on souhaite accomplir au moins une fois dans vie. Profitez-en pour jeter toutes les idées les plus farfelues qui vous ont un jour traversé l’esprit.
Planifier son prochain voyage
Rien de plus motivant que de programmer un futur long voyage pour ranimer la flamme de l’exploration ! Même si l’idée reste à l’état de projet, vous orienterez vos pensées vers l’avenir plutôt que de ressasser le passé. Vous pourrez vous organiser progressivement en fonction de vos disponibilités et de vos envies, seul(e) ou en groupe. Entre le choix de la destination, de la durée, de la période, des activités… La perspective de ces nouvelles découvertes favorisera votre capacité de résilience.
Mieux rebondir après un blues post-voyage : votre feuille de route
Comme nous venons de le voir, le retour après un long voyage peut représenter une transition plus éprouvante qu’on ne l’imagine. Les étapes évoquées précédemment sont essentielles pour se reconstruire, puis prendre un nouveau départ dans les meilleures conditions. Vous pouvez les faire dans l’ordre que vous le souhaitez, mais je vous conseille de les écrire de façon détaillée avant votre décollage. Ces notes constitueront votre feuille de route personnelle et vous dirigeront plus facilement vers votre propre équilibre. Pour résumer, il faut surtout retenir les éléments suivants :
- Fréquentez des personnes positives pour surmonter les premiers jours après l’atterrissage
- Aménagez dans votre planning des moments de calme pour être apaisé(e) et favoriser la sérénité dans votre quotidien
- Cassez votre routine avec la pratique d’activités insolites et la mise en œuvre de projets pour vous réinventer
Lorsque vous rentrez chez vous, il faut absolument que vous ayez la sensation de commencer une nouvelle vie. C’est ce qui tissera le fil conducteur entre vos habitudes de voyageur(se) et celles que vous aviez dans votre localité d’origine.
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Si vous avez respecté scrupuleusement ces différentes étapes, votre blues post-voyage ne sera que passager. Ce retour à la réalité, bien que déstabilisant au début, peut devenir une opportunité précieuse de développement personnel. En effet, vous réaliserez que votre expérience en tant que baroudeur(se) aura renforcé votre pouvoir de résilience. Vous apprendrez avec le temps à en tirer un avantage inestimable. Alors faites-vous confiance et accueillez cette transition avec bienveillance. Le retour ne doit pas représenter la fin de l’aventure, mais plutôt le début d’un nouveau chapitre.
Pour celles et ceux qui ont déjà vécu une dépression après un long voyage, nous serions ravis d’avoir votre retour d’expérience dans les commentaires !
Lucie Demaison, pour e-Writers.
🌍 Vous pouvez aussi retrouver Lucie sur son blog voyage : Empreintes du Monde !
Sources :
Livre : Fernandez B., Identité nomade, Paris, Anthropos, 2002.
Articles :
Pascale Hubert, Le « blues » du retour des vacances, Association canadienne pour la santé mentale
Déprime post-vacances : les 5 bons réflexes pour la chasser, Hellocare Patient, 23 juillet 2024
Source de l’image : Lucie Demaison