À l’heure où des avancées médicales révolutionnent chaque jour la médecine, des régions voient leur offre de soins se raréfier. De nombreux Français se rendent à des kilomètres de chez eux pour consulter un professionnel de santé. Quand certaines femmes enceintes doivent parcourir 3 h aller-retour pour leur suivi obstétrical, ça devient mission impossible ! Le CH de Clermont-Ferrand expérimente Opti’soins, un service mobile dédié au suivi de grossesse. Découvrez ce bus des sages-femmes en Auvergne qui va à la rencontre des futures mamans dans les déserts médicaux. Une nouvelle perspective de soins dans ces villages loin des grandes maternités urbaines ?
UN PROJET NOVATEUR POUR PALLIER LES ZONES QUI MANQUENT DE STRUCTURES DE SOINS EN OBSTÉTRIQUE
Si vous sillonnez les routes d’Auvergne, vous avez pu croiser un bus étrange. À son volant, 3 sages-femmes révolutionnent la prise en charge des patientes isolées géographiquement. C’est un mini-hôpital sur roues qui offre tout le matériel pour permettre aux futures mamans d’être suivies comme il se doit durant leur grossesse. Tout y est : une zone d’accueil et d’admission où l’on échange autour du dossier médical et une salle d’examen munie d’un monitoring et d’un échographe.
Le Réseau de santé en périnatalité d’Auvergne et le CHU de Clermont-Ferrand testent pendant 2 ans ce dispositif de suivi obstétrique ambulant. Financée par le ministère de la Santé et la région Auvergne-Rhône-Alpes, cette expérience innovante va à la rencontre des femmes enceintes vivant loin des maternités et des centres de périnatalité. 200 villages, soit 400 patientes sont concernés par cette initiative. Elles ne seront en réalité « que » 110 à bénéficier d’auscultations par les sages-femmes itinérantes. Les autres seront soumises à un questionnaire sur leur parcours de soins et serviront de « témoins » pour cette expérimentation.
LE BUS DES SAGES-FEMMES EN AUVERGNE : UNE INSPIRATION EN TERMES DE SOINS DE PROXIMITÉ ?
UN DISPOSITIF POUR COMPENSER L’APPAUVRISSEMENT DE L’OFFRE MÉDICALE
La part des femmes en âge de procréer et vivant à plus de 30 min d’une structure de santé s’est fortement accrue selon une étude de la DREES. La fermeture des petites maternités de secteur explique le phénomène. Et c’est ce qui a été mis en évidence sur les 4 départements de l’ex-région Auvergne. D’après Isabelle Raimbault, sage-femme du projet, l’état de santé des femmes y est plus dégradé que dans la population générale. Elles ont souvent un suivi gynécologique plus décousu, car elles ne trouvent pas de praticien. Voilà l’essence même d’Opti’soins : éviter un isolement médical à ces futures mamans.
UNE PRISE EN CHARGE DE QUALITÉ PAR LES SAGES-FEMMES DU BUS AUVERGNAT
À l’instar d’une maternité en dur, on peut y bénéficier d’un suivi de grossesse avec échographies, prises de sang, conseils et cours de préparation à l’accouchement. Les praticiennes de l’unité mobile travaillent aussi en complémentarité avec les professionnels de santé du territoire. Il n’est pas rare pour les sages-femmes de proximité de passer 1 h 30 auprès de leurs patientes. De quoi ravir les futures mamans qui gagnent en qualité de soins par rapport à une structure traditionnelle ! Elles sont conquises par cette proximité et l’économie de temps que cela représente dans leur quotidien. Elles se chargent d’ailleurs du bouche-à-oreille pour que chaque nouvelle femme enceinte puisse bénéficier de l’initiative, aussi éloignée soit-elle. Cette démarche rassura certainement beaucoup de familles pour qui choisir de vivre à la campagne avec ses enfants pour gagner en qualité de vie, est primordial.
Depuis la mise en place du dispositif, 3 bébés sont nés. Les futures mamans qui vivent loin des centres de soins ne sont plus isolées dans leur parcours de grossesse et sont ainsi rassurées. Les sages-femmes, qui ne voient que du positif dans cette expérience, sont convaincues que cette unité mobile est représentative de l’avenir de la médecine de proximité. Ne reste qu’à attendre l’évaluation à l’issue des 2 ans pour savoir si le bus Opti’soins sera pérennisé.
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Sources :
Victor Dhollande, France Inter. « En Auvergne, un bus obstétrical lutte contre les déserts médicaux » [en ligne] (consulté en avril 2023).
Camille Bordenet, Le Monde. « Un “petit hôpital sur roues” sillonne les villages d’Auvergne pour accompagner les femmes enceintes » [en ligne] (consulté en avril 2023).
Brut. « En Auvergne, « Opti’soins apporte un suivi médical aux femmes enceintes isolées » [vidéo en ligne], 1 mars 2023 (consulté en avril 2023).
La rédaction, Vie-publique.fr. « De plus en plus de femmes sont éloignées d’une maternité » [en ligne] (consulté en avril 2023).
Gaëlle Lambert-Coucot, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.