Le domaine du bâtiment doit encore progresser en matière d’écologie. En effet, 30 % des émissions mondiales de CO2 proviennent de ce secteur, dont 8 % des gaz à effet de serre sont engendrés par la fabrication du ciment. C’est le défi qu’a décidé de relever cette jeune et dynamique entreprise.

Materrup, une start-up authentique qui ne surfe pas sur le greenwashing

Le « béton vert » dispose d’un bel avenir devant lui. De nombreuses sociétés l’ont compris et certaines ont tenté de se faire une place dans ce domaine par le biais d’une pratique douteuse. Cette technique vise à simuler une baisse du taux d’émission de dioxyde de carbone, en omettant d’inclure certains gaz à effet de serre.

Mathieu Neuville, président et créateur de Materrup, docteur en chimie des matériaux, a souhaité élaborer un ciment d’argile qui répondrait aux enjeux climatiques. En effet, il ne connaît que trop bien l’impact environnemental de la fabrication du béton conventionnel. Cette matière requiert une chauffe à 1 400 °C. À cela s’ajoute le rejet naturel de CO2 du calcaire lors de telles montées en température.

C’est en 2018 que Mathieu et Charles Neuville, frères et associés, ont conçu leur société. Dès 2022, ils obtiennent la permission d’introduire sur le marché leur audacieuse innovation. Ils remportent à la même date le prix de la start-up de l’année. Cette entreprise prometteuse a par ailleurs protégé son invention par pas moins de 35 brevets.

Une société qui réduit de 75 % sa production de dioxyde de carbone et qui favorise l’économie circulaire

L’absence de chauffe pour la fabrication de ce ciment permet une réduction de 50 % d’émission de CO2 par rapport à la version traditionnelle. Ceci en fait un matériau de choix pour l’écologie. L’énergie nécessaire demeure uniquement électrique et est approvisionnée à 25 % par des panneaux solaires. La glaise crue est alors transformée par l’ajout d’un activateur d’origine minérale.

Les associés de Materrup ambitionnent d’employer de l’argile recyclée et locale afin de ne pas avoir à l’extraire. Ils projettent la création d’une dizaine d’usines dans les années à venir, tout en gardant bien sûr leur objectif d’économie circulaire.

L’utilisation du ciment d’argile concerne 80 % du marché du bâtiment. Son atout majeur ? Il est compatible avec les diverses techniques d’édification, les différents outils et engins de la construction. Son prix est pour l’instant légèrement plus élevé que le béton traditionnel et se place au niveau d’un ciment de spécialité. Mais ce montant est amené à baisser. L’absence de chauffe au moment de sa fabrication favorise effectivement un tarif plus compétitif.

Le domaine de l’ouvrage figure parmi les problématiques les plus importantes face aux enjeux climatiques. Chaque semaine, dans le monde, on construit l’équivalent de la surface de la ville de Paris. Devant ce défi, le ciment d’argile, utilisable à l’échelle de grands bâtiments, se révèle très attractif. Son pouvoir rafraîchissant pourrait bien apparaître aussi comme un argument en sa faveur pour les périodes de forte chaleur. Sa couleur ocre lui confère un aspect esthétique et naturel, beaucoup plus élégant que la grisaille fade du béton. Enfin, il reste moins cher que les différentes techniques qui utilisent de l’argile à 100 %, dont la maîtrise du procédé n’est plus très répandue.

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Anne-Laure Sicé, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Périne Coulleit, tuteur de formation chez FRW.

 

Sources :

carrières

construction et performance environnementale du bâtiment

engagements en matière de consommation énergétique de la France pour le bâtiment au niveau international

réglementation environnementale RE2020

Insee statistiques

l’économie circulaire