À partir du 1er janvier 2025, les fabricants sont obligés d’informer les consommatrices sur la composition détaillée des protections intimes. Présence de substances chimiques, choc toxique menstruel : on a tout entendu ces dernières années. Dangerosité, nouvelles recommandations : on fait le point.
Syndrome de choc toxique, substances chimiques
La rumeur est arrivée jusqu’à vos oreilles : les protections intimes ne sont pas sécures. Bourrées de polluants, elles pourraient même engendrer des chocs toxiques graves.
Des substances chimiques nocives dans les protections intimes
En 2017, les journalistes de 60 millions de consommateurs investiguent et publient la liste des matières chimiques retrouvées dans des protections intimes. De quoi faire froid dans le dos !
- subtances cancérigènes ;
- subtances reprotoxiques ;
- allergisants ;
- pesticides, comme le glyphosate.
Certains pesticides sont même interdits d’usage dans l’Union européenne (lindane, quintozène, hexachlorobenzène).
Le Syndrome Choc Toxique menstruel (SCT) : mythe ou réalité ?
Lié au port de tampons et aux coupes menstruelles, le risque de SCT est malheureusement bien réel. En cause : une bactérie, le staphylocoque doré. En moyenne, 100 cas par an en France. Les premiers symptômes sont de type grippal. Ils apparaissent dans un délai de 3 à 5 jours après exposition. La toxine se diffuse dans le corps via la circulation sanguine, atteignant ensuite différents organes.
La réaction des pouvoirs publics
Pour l’ANSES, le seuil toxicologique reste inatteignable : sans danger pour la santé. Néanmoins, elle réclame un cadre réglementaire plus restrictif au niveau européen. Les protections intimes sont considérées comme des produits de consommation. Elles dépendent de la directive générale de sécurité des produits. Aux États-Unis, les protections féminines répondent à la législation des dispositifs médicaux. Le décret du 30 décembre 2023 est la première avancée dans cette direction.
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Protections intimes : que dit le décret ?
Le décret oblige les fabricants à plus de transparence sur la composition et les modalités d’utilisation des protections féminines. Ils avaient jusqu’à fin 2024 pour écouler leurs stocks et répondre aux exigences de cette nouvelle réglementation.
La liste des ingrédients et le pays d’origine
Les emballages des protections intimes (tampons, serviettes, coupes menstruelles, protège-slips, etc.) doivent afficher des informations détaillées sur leur composition. Les ingrédients apparaîtront par ordre décroissant, en fonction de leur importance pondérable dans le produit final. Une dénomination unique, internationale. De même, en cas d’importation hors Union européenne des matières premières, la mention des pays d’origine est obligatoire.
Précautions d’emploi
L’utilisation prolongée des tampons et coupes menstruelles augmenterait la multiplication des bactéries dans le vagin et donc le risque de choc toxique. Les recommandations de l’ANSES seront maintenant visibles sur la notice des protections intimes. En voici un petit florilège :
- changez votre tampon toutes les 4 à 6 heures maximum ;
- videz votre coupe toutes les 4 à 6 heures maximum ;
- privilégiez les serviettes hygiéniques pour la nuit.
Durabilité et durée d’utilisation, effets indésirables
La durabilité : c’est la durée maximale jusqu’à laquelle le produit continue à remplir sa fonction initiale. Tout en restant sûr pour l’utilisateur. La notice indiquera également la durée d’utilisation après ouverture. Pour finir, les possibles effets indésirables : irritations, intolérances, allergies, syndrome de choc toxique menstruel.
Les pouvoirs publics se sont enfin emparés du problème de transparence des fabricants de protections intimes. Il était temps, ces produits sont de première nécessité ! Devrions-nous suivre l’exemple des États-Unis, les considérer comme dispositifs médicaux ? En attendant, c’est un premier pas dans la prise en compte de cet enjeu de santé mondial. Et pour le congé menstruel en France, c’est pour quand ?
Article rédigé par Marianne S. pour e-Writers
Article relu par Anne Le Tarnec, tutrice de formation chez FRW
https://www.60millions-mag.com/2016/03/01/test-de-tampons-et-protections-feminines-10206
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000048737538
https://www.anses.fr/fr/content/les-protections-intimes-sont-elles-sans-danger-pour-les-femmes
Source photo : Pixabay
