360, c’est le nombre de rhinocéros à une corne que comptait le parc de Kaziranga, dans l’État de l’Assam au nord-est de l’Inde, dans les années 1960. Deuxième plus gros mammifère terrestre du monde après l’éléphant d’Afrique, cet animal emblématique du parc est l’une des espèces les plus menacées de la planète ! Découvrez comment les efforts conjoints des associations et des communautés locales ont porté leurs fruits.

Le roi de Kaziranga en péril

Selon une étude publiée dans le Journal of People and Nature, les cornes des rhinocéros rétrécissent. Rien d’étonnant : à la vue du braconnage intensif, nos amis s’adaptent. Malheureusement pour eux, cette évolution se révèle être un handicap face aux prédateurs et lors de l’approche d’éventuels partenaires. À Kaziranga, le braconnage, la chasse et la vente de bois précieux représentent la majorité des ressources des populations locales. La corne unique du roi de Kaziranga est très prisée pour ses soi-disant vertus médicinales et aphrodisiaques. Elle se vend jusqu’à 50 000 € le kilo sur le marché noir asiatique. À cela s’ajoutent la pression démographique, l’industrialisation de masse et la surexploitation des territoires. Préserver la survie de l’espèce devient donc une véritable urgence ! Objectif : faire comprendre aux habitants les effets négatifs de ces pratiques et proposer de nouvelles alternatives solides, attractives et lucratives.

La création d’un nouvel écosystème

C’est dans ce contexte que le département des forêts de l’Assam et l’Agence française de développement (AFD) créent le projet APFBC (Assam Project on Forest and Biodiversity Conservation) en 2012. Ce programme propose 2 axes d’améliorations :

  • Restaurer les écosystèmes forestiers et définir un plan de gestion de ces territoires.
  • Sensibiliser les communautés locales et les former à de nouveaux métiers.

Selon l’AFD, 4 500 villageois ont ainsi été formés à 15 métiers différents (couture, tissage de vêtements, élevage porcin, etc.). Plus de 20 000 hectares ont été reboisés avec l’aide des comités villageois de gestion des forêts. Le parc attire de nouveau les touristes, et les habitants peuvent ainsi vendre leur production. Une nouvelle source de revenus rassurante pour eux, longtemps dépendant des cours du riz et victimes impuissantes des ravages causés par les inondations.

Officiellement, un seul rhinocéros à corne unique a été braconné en 2022 contre une quarantaine en 2014. Plus de 2 500 individus peuplent à nouveau les plaines de cet écrin de vie sauvage, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985. Grâce à l’engagement et à la persévérance des populations locales, hommes et animaux cohabitent en paix, et la biodiversité est préservée.

« Sans les communautés, rien ne serait possible. Elles sont les sentinelles de Kaziranga (…) » (Jatindra Sarma, directeur du parc.)

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Sources :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-reportage-de-la-redaction/le-rhinoceros-a-corne-unique-reprend-du-poil-de-la-bete-en-inde-2195155

https://www.la-croix.com/environnement/COP15-biodiversite-nord-lInde-retour-rhinoceros-corne-2022-12-16-1201246842

https://www.afd.fr/fr/carte-des-projets/restaurer-les-ecosystemes-forestiers-avec-les-habitants-dassam

Clotilde Garreau, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.