Si vous souffrez d’entomophobie (peur des insectes), cet article va vous donner des frissons positifs ! Après les chiens de race Beagle, les scientifiques mettent en place une nouvelle méthode pour détecter un cancer avec des fourmis. Ces études sont réalisées par l’équipe de Baptiste Piqueret à l’Université Sorbonne Paris Nord, en partenariat avec le CNRS, l’Institut Curie et l’Inserm. L’expérience tourne autour d’une espèce très commune dans l’hémisphère Nord, Formica fusca. Ces hyménoptères s’entraînent à distinguer les cellules humaines saines des cellules cancéreuses. Et les résultats sont édifiants.

Avec ces insectes, le diagnostic des cancers deviendrait économique et efficace

D’après les données de Cancer Environnement, le cancer de l’ovaire se classe en 9e position parmi les tumeurs chez la femme. Tandis que celui du sein reste, sans surprise, le plus fréquent et le plus meurtrier (Institut National du Cancer). Même si les traitements et le taux de survie s’améliorent d’année en année, trop de personnes continuent d’y succomber.

Les techniques médicales modernes, comme l’IRM ou la mammographie, peuvent être contraignantes pour les patientes. Rester allongée et immobile dans un tunnel pendant des heures, ou sentir son sein comprimé, ne constituent pas des expériences très réjouissantes !

Voilà pourquoi les chercheurs se tournent vers des méthodes alternatives de dépistage, avec des animaux à l’odorat développé. En effet, certaines tumeurs émettent des composés organiques volatils (COV) qui sont indétectables pour un nez humain. Or, comme le rappelle Baptiste Piqueret, il est long et coûteux d’entraîner un chien pour qu’il puisse repérer ces molécules pathologiques. Comptez entre six mois et un an, ainsi que des dizaines de milliers d’euros !

La méthode pour détecter un cancer avec des fourmis

Le protocole s’effectue en deux temps.

La première étape consiste à laisser la fourmi se promener dans une petite arène, jusqu’à tomber par hasard sur de l’eau sucrée. Or, les éthologues ont placé à côté de cette récompense une culture de cellules tumorales, issues d’un cancer de l’ovaire humain. Pendant que l’insecte s’abreuve, il perçoit et associe l’odeur particulière des COV à cette source de plaisir.

Dans un second temps, on parachute la Formica fusca dans une autre boîte. Il n’y a plus de petite douceur disponible, mais elle doit choisir entre l’effluve de la maladie et une senteur normale. Les graphiques démontrent que l’hyménoptère choisit spontanément la première option, en quête de son su-sucre !

L’expérience ne s’arrête pas là puisque, au bout de trois entraînements d’une heure, les fourmis sont capables de différencier deux types de cancer du sein. Cette distinction se fait à partir d’échantillons d’urine, provenant de souris sur lesquelles sont transplantées des cellules humaines cancéreuses. Si cela est possible avec le liquide rénal, nos ouvrières à six pattes pourraient capter les molécules cancéreuses dans d’autres sécrétions (sueur ou salive).

 

Cette technique est extrêmement simple et peu onéreuse. Cependant, afin que les médecins puissent l’utiliser dans un cadre préventif, elle doit encore être validée sur de l’urine humaine. En effet, l’odeur de cette sécrétion dépend de plusieurs facteurs : âge, sexe, régime alimentaire, etc. Et les scientifiques ne savent pas encore si les fourmis risquent d’être submergées par trop d’odeurs, ou non. Néanmoins, elles savent partager leurs connaissances avec le plus grand nombre. De quoi donner le sourire à notre ami, Bernard Werber !

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Sources :

Philippe Zuzlewski, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW.