Après des décennies d’engagement de ses habitants, l’inscription des îles Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO s’officialise en juillet 2024. À 18 000 km de Paris, cet archipel, de Polynésie française, présente une richesse culturelle et naturelle au milieu de l’océan Pacifique. Mais quelles sont les conditions pour lesquelles la « terre des hommes » appartient à cette liste prestigieuse ? Découvrez tout de suite quels critères ont été retenus et quelles actions sont prévues pour préserver les merveilles de Fatu Hiva, de Tahuata et de leurs îles voisines.

Les îles Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO : les critères d’un bien mixte

La mission de l’UNESCO est de répertorier, de promouvoir et de préserver des biens culturels, naturels ou les deux à la fois. Chaque site doit justifier d’une « valeur universelle exceptionnelle » et satisfaire à au moins un des 10 critères de sélection. Les îles Marquises sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO dans la catégorie des biens mixtes en répondant à 5 d’entre eux !

  • L’archéologie : les sculptures (les tiki) et les plateformes en pierre (les peaepae) démontrent l’occupation et l’adaptation d’une ancienne civilisation.
  • Les valeurs immatérielles : les traditions orales, les chants, les danses et la langue locale sont encore pratiqués aujourd’hui.
  • La beauté authentique : le relief, unique sous les tropiques, est parsemé de crêtes acérées, de pics spectaculaires, de falaises abruptes et de baies profondes.
  • Les processus biologiques : compte tenu de sa biomasse importante et bien sauvegardée, les écosystèmes terrestres et maritimes sont irremplaçables.
  • La conservation des habitats naturels : l’éloignement géographique protège la faune et la flore, comprenant des espèces en danger et endémiques, des activités industrielles.

Culture et nature des Marquises : préservation, respect et valorisation pour l’avenir

L’archipel compte 17 sites archéologiques formellement classés, répartis entre Nuku Hiva, Hiva Oa, en passant par Ua Huka et Ua Pou. Les forêts et les eaux regroupent une biodiversité exceptionnelle :

  • 305 variétés végétales ;
  • 34 familles d’oiseaux régionales ;
  • 26 raies et requins ;
  • 16 types de cétacé (dauphins, orques, baleines…) ;
  • 15 animaux marins en voie de disparition.

Mais comment perpétuer cette diversité ? Avec un plan de gestion détaillé, l’UNESCO aide la population à se réapproprier ses coutumes, les transmettre, restaurer et entretenir les lieux emblématiques. La protection des constructions historiques privilégie l’écotourisme durable, ainsi que la régulation des bêtes divagantes comme les chèvres, les cochons et les chevaux sauvages. Et pour les langoustes ? C’est l’inverse ! Il faut renforcer l’interdiction d’attraper les femelles portant des œufs et les spécimens de moins de 20 cm de longueur. La réglementation des zones de pêche planifie aussi la création de mouillages écologiques. Ces bouées permettent aux bateaux de s’y amarrer et d’éviter de détériorer le fond des mers en y jetant leurs ancres. Quant à la végétation, endiguer la propagation des espèces exotiques envahissantes, comme le miconia, contribue à sa préservation.

Grâce aux 5 critères retenus, la 46e session du comité de l’UNESCO enregistre les îles Marquises comme le 53e site français au patrimoine mondial. Effectivement, ses paysages, ses vestiges, sa culture et sa biodiversité le placent sur la liste des 2 seuls biens mixtes ! À travers des actions définies par un plan de gestion précis, cette inscription assure la reconnaissance internationale, la valorisation et la conservation de ce territoire. C’est d’autant plus une affaire de tous de prendre soin de cet héritage à léguer aux futures générations !

La mise en valeur de milieux naturels à couper le souffle vous fascine ? Vous apprécierez cet article intéressant sur un autre patrimoine d’outre-mer reconnu par l’UNESCO : la Martinique !

Mélodie PIIRAI, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Anne, tuteur de formation chez FRW.

Sources :

www.ofb.gouv.fr
www.unesco.org
www.culture.gouv.fr

Crédit photo : Michelle Raponi (pixabay)