Aux portes des Pyrénées, le village de Rennes-le-Château domine la vallée du Razès, dans le département de l’Aude en Occitanie. Tout a commencé en 1885, à l’arrivée d’un jeune curé de campagne : François Bérenger Saunière, appelé l’abbé Saunière, est devenu le personnage emblématique d’une énigme. Beaucoup de théories et de rumeurs ont circulé au sujet d’un trésor qu’aurait découvert ce prêtre, et qui expliquerait son train de vie fastueux pour un curé, en cette fin du XIXe siècle. L’ombre des Romains, des Cathares et des templiers plane autour de ces polémiques. Quel est donc le secret occulte que cache ce prêtre aussi charismatique que mystérieux ? C’est ce que je vous invite à découvrir à travers cette petite enquête ; nous essaierons de comprendre cette affaire tentaculaire : le mystère de Rennes-le-Château.
L’abbé Saunière, l’énigmatique prêtre du Razès
« Mes biens chers frères, nous sommes appelés par la République à élire nos représentants, ne laissons pas échapper une si belle occasion de nous débarrasser de cette infâme institution avec les armes qu’elle nous offre. Pour abattre ce régime impie, tous les moyens sont bons, même légaux ! La République est l’œuvre du diable, les républicains ont sur leurs mains le sang de nos rois… ».
C’est par ces mots que Bérenger Saunière haranguait ses fidèles, principalement des femmes. Il était bel homme, intelligent et instruit ; nul doute que son charisme a su conquérir l’adhésion et la sympathie de son auditoire. Mais le maire du village et le Préfet de l’Aude ne pouvaient pas tolérer un tel comportement de la part d’un homme d’Église.
Les dépenses extravagantes
Né le 11 avril 1852 à Montazels, petit village près de Rennes-le-Château, Bérenger Saunière est l’aîné d’une famille de sept enfants. Il est ordonné prêtre le 7 juin 1879 et devient curé de Rennes-le-Château le 1er juin 1885 à 33 ans. Son arrivée au village marque très vite les esprits, il est royaliste, et par ses positions politiques, n’hésite pas à donner des consignes de votes anti-républicaines pendant ses sermons. Après une plainte déposée par le Préfet de l’Aude, l’abbé Saunière sera privé de tout revenu pendant six mois et recevra l’aide de l’évêque de Carcassonne, Mgr Billard, royaliste lui aussi. De retour à Rennes-le-Château après six mois d’exil, en 1896, L’abbé Saunière va se lancer dans une série de travaux coûteux.
Habitué à mener une vie modeste, il dépensera une fortune dans des travaux de rénovation et de construction. Ce changement de train de vie suscitera immanquablement beaucoup d’interrogations. Certains ont avancé l’hypothèse que L’abbé Saunière se livrait à des trafics de messes, mais cela n’aurait jamais pu suffire à couvrir l’ensemble des dépenses engagées. En plus des rénovations, il fit construire un domaine composé de la villa Béthanie, de la tour Magdala, de l’orangerie, etc.
Il commença par rénover l’église Sainte Marie-Madeleine et le presbytère qui étaient dans un état de délabrement avancé. Bérenger Saunière décide de remplacer le maître-autel dont l’un des piliers est d’époque carolingienne, c’est là que l’aventure commence. Le prêtre aurait découvert des parchemins dans le creux d’un pilier de l’autel. L’un portait la marque de Blanche de Castille et était daté de 1243, un autre a fait couler beaucoup d’encre, il contenait le texte dit du « grand parchemin » sur son recto, que bon nombre de passionnés d’ésotérisme cherchent à déchiffrer :
« Bergère pas de tentation, que Poussin Teniers gardent la clef, pax DCLXXXI par la croix et ce cheval de Dieu j’achève ce daemon de gardien à midi pommes bleues »
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La relation avec Marie Denarnaud
L’abbé Saunière a choqué quelques paroissiens en engageant une jeune servante de dix-huit ans : Marie Denarnaud. Née le 12 août 1868, elle fut sa confidente et sa complice durant sa vie entière à Rennes-le-Château, il apparaît clairement qu’elle connaissait le secret de Bérenger Saunière. Cette complicité naîtra dès les premières découvertes dans l’église Sainte Marie-Madeleine ; un villageois aurait observé pendant plusieurs nuits Marie Denarnaud et Bérenger Saunière, occupés à faire des fouilles dans le cimetière et dans l’église du village.
Que cherchaient-ils ? C’est la question que tout le monde se posait et personne n’avait la réponse, ce qui ne manquait pas de générer beaucoup de théories autour de ces événements. Toute la famille Denarnaud s’installa au presbytère et, en 1899, Saunière acheta six terrains au nom de sa jeune servante et fit d’elle sa seule légataire universelle. En 1906, toutes les possessions de l’abbé Saunière furent revendues à Marie Denarnaud pour un prix symbolique. Son objectif était de ne rien posséder en son nom tout en gardant l’usufruit des biens, par l’intermédiaire d’un testament mutuel.
La vie mondaine était devenue le quotidien de l’abbé Saunière, il recevait régulièrement des personnalités aristocratiques et sa servante était vêtue des plus beaux vêtements de l’époque. Malgré les jalousies que cela suscitait de la part des autres femmes du village, Marie Denarnaud a su gagner leur respect grâce à la fidélité qu’elle témoigna envers l’abbé Saunière, même durant les épreuves.
Les autres personnages dans l’ombre de l’abbé Saunière
Parmi les protagonistes qui gravitent autour de l’affaire de Rennes-le-Château, nous pouvons citer l’abbé Boudet, un autre prêtre atypique, par sa vie et ses comportements étranges. Royaliste convaincu comme beaucoup de prêtres de cette époque, l’abbé Boudet semblait lui aussi posséder des richesses inhabituelles pour un curé de campagne. Il exerçait à Rennes-les-Bains et aurait laissé des signes cryptés dans le cimetière. Autre personnage incontournable, l’abbé Antoine Gélis, curé de Coustaussa à quelques kilomètres de Rennes-le-Château. L’abbé Gélis fut violemment assassiné et l’affaire n’a jamais été élucidée ; des pièces d’or ont été retrouvées dans son presbytère. Il emporta son secret dans la tombe, et de manière inexpliquée, les prêtres Saunière, Boudet et Gélis étaient riches tous les trois.
L’abbé Rivière figure aussi parmi les sulfureux prêtres du Razès, curé de Esperaza, il confessa Bérenger Saunière qui était mourant, pendant l’après-midi du 21 janvier 1917. Il sortit précipitamment de la chambre, l’air horrifié et refusa d’accorder les derniers sacrements à l’abbé Saunière, il serait par la suite tombé dans une profonde dépression. Quelle révélation a pu dévoiler l’abbé Saunière pour déclencher une réaction aussi violente ? Là aussi, beaucoup d’hypothèses ont été avancées, cela avait-il un lien avec l’assassinat de l’abbé Gélis ? S’agissait-il de révélations liées au contenu des parchemins ? Nul ne le sait. Nous pouvons aussi citer la célèbre cantatrice de l’époque, Emma Calvé, connue pour sa passion de l’ésotérisme. Certaines rumeurs parlent de liaison amoureuse avec l’abbé Saunière lors d’un voyage à Paris, mais à ce jour, aucune preuve n’est venue étayer cette histoire.
👉 Voir aussi : Le Mystère de Rennes-le-Château – Avec André Douzet
Les théories sur le mystère de Rennes-le-Château
« Terribilis est locus iste » « Ce lieu est terrible »
C’est l’inscription au-dessus de la porte d’entrée de l’église Sainte Marie-Madeleine. Quand vous pénétrez dans l’église, vous êtes d’abord accueilli par le Diable Asmodée qui soutient le bénitier, vous ressentez que vous êtes dans un lieu hors du commun. Qu’ont donc découvert l’abbé Saunière et Marie Denarnaud ? Outre les divers parchemins en lien avec les époques des cathares et des templiers, il semble que la piste de la découverte d’un trésor ne puisse pas être écartée.
Voici les hypothèses les plus souvent évoquées :
- Le trésor des Celtes Volques Tectosages, le proconsul romain Quintus Servilius Caepio aurait rapporté le trésor d’Apollon de Delphes à Rome en -279 Av. J.C. Ce dernier aurait été enterré dans la région de Rennes-le-Château.
- Le trésor des Wisigoths, ceux-ci après avoir pillé la ville de Rome en l’an 410, auraient ramené à Toulouse des richesses, dont la Table de Salomon. Ce trésor serait également caché dans le Razès.
- Le trésor de Blanche de Castille, elle serait venue à Rhedae (Rennes-le-Château) en 1251, pour y cacher le trésor royal, suite à une insurrection populaire.
- Le trésor des templiers, lorsque cet ordre a été dissous par Philippe le Bel en 1307, ces derniers avaient des commanderies dans la région.
- Le trésor des Cathares, lors de la prise du château Cathare de Montségur en 1244, quatre Cathares auraient réussi à s’échapper avec le trésor, et à le mettre en lieu sûr.
On ne peut pas parler de Rennes-le-Château sans évoquer ses racines historiques, en rapport avec la dynastie Mérovingienne. Selon des passionnés, certains éléments de décoration de l’église Marie-Madeleine symboliseraient la survivance de la lignée de Clovis. Comme vous pouvez le constater, au-delà des richesses sonnantes et trébuchantes, le mystère de Rennes-le-Château revêt bien d’autres aspects.
👉 Pour aller plus loin : Rennes-le-Château | Mais qu’à découvert l’abbé Saunière ?
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Aujourd’hui encore, Rennes-le-Château continue de fasciner et d’attirer de nombreux passionnés d’histoire et d’ésotérisme. L’histoire du village, ses légendes et la splendeur de ses paysages, entraînent les visiteurs venus du monde entier, dans un tourbillon d’émotions et d’émerveillements. Le romancier Dan Brown s’est inspiré de ce sujet pour son best-seller « Da Vinci Code », adapté ensuite pour le cinéma en 2006.
Renne-le-Château se situe à 45 km de Carcassonne, suivre Limoux puis Couiza/Quillan.
À la sortie de Couiza prendre à gauche en direction de Rennes le Château.
Les horaires et dates d’ouverture du Musée Domaine de l’abbé Saunière sont les suivants : Mars à mai : de 10h30 à 13h et de 13h30 à 18h – Juin et septembre : de 10h30 à 13h et de 13h30 à 18h30
Juillet et août : de 10h à 19h – Octobre jusqu’à la mi novembre et vacances de Noël : de 10h30 à 13h et de 13h30 à 17h30
Les tarifs sont les suivants : Tarif plein : 6 €. Tarif réduit : 5 €. Gratuit pour les moins de 10 ans.
Vous aussi, laissez-vous transporter par l’aventure en ces terres occitanes, en plein cœur du pays Cathare et qui sait, vous y trouverez peut-être votre trésor caché.
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Bruno Ponsonnaille, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Océane, tutrice de formation chez FRW.
Sources: