Jusqu’à présent, quand on pensait sobriété dans nos maisons, on songeait surtout aux économies d’électricité et de chauffage. Mais avec les canicules de plus en plus fréquentes, la protection contre le soleil devient essentielle, quelle que soit la région où l’on habite. L’objectif ? Ne pas avoir besoin de climatisation : elle consomme de l’énergie, et émet des gaz à effet de serre. En voulant rafraîchir un logement étouffant, on participe donc à… aggraver le dérèglement climatique. Comment s’en passer sans renoncer au confort ? Comment protéger sa maison de la chaleur pour éviter la surchauffe ? Travaux d’isolation, volets, végétation… On vous donne 6 astuces pour rafraîchir votre maison pendant une vague de chaleur.
1. Isoler sa maison pour empêcher la chaleur d’entrer
L’isolation de votre logement empêche la chaleur de sortir en hiver… et d’entrer en été. En un mot, elle augmente l’inertie de la maison. Grâce à elle, le bâtiment se réchauffe et se refroidit plus lentement. On parle de déphasage thermique : le temps que met la chaleur à traverser l’épaisseur de la paroi isolée. Si ce temps est assez long, la chaleur n’atteint l’intérieur que la nuit, quand l’air extérieur est plus frais et qu’on rafraîchit en ouvrant.
L’idéal ? Utiliser des isolants biosourcés : ouate de cellulose, laine de bois. Leur durée de déphasage est plus longue que celle des laines minérales. Et en plus, ils sont sains !
L’isolation est l’un des points développés parmi nos 7 actions pour une maison plus écologique. L’ADEME recommande d’isoler en priorité la toiture, puis les murs (à isoler par l’intérieur ou l’extérieur selon le logement). Ensuite, on remplace les menuiseries par du double voire triple vitrage. Enfin, on s’occupe des sols.
2. Protéger du soleil les surfaces vitrées du bâtiment
Le mieux, pour éviter la surchauffe, c’est d’empêcher les rayons du soleil d’atteindre les vitres de vos fenêtres, portes ou baies vitrées. Surtout celles exposées au sud et à l’ouest. Sinon, gare à l’effet de serre ! Si vous avez des volets, c’est l’idéal : fermez-les.
Pour empêcher la chaleur d’entrer sans volets, plusieurs solutions :
- Installer un auvent, une casquette ou même une voile d’ombrage au-dessus des surfaces vitrées. Cela peut diminuer la chaleur dans la maison de plusieurs degrés.
- Poser des brise-soleil orientables. Autre avantage : ils permettent en plus de laisser sans crainte les fenêtres ouvertes la nuit.
- À défaut de protections extérieures, fixer des stores intérieurs ou des rideaux thermiques.
Quand on vit en ville, en copropriété, pas facile protéger son appartement de la chaleur… L’ADEME rappelle la règle :
Pour installer des volets ou des stores extérieurs, le règlement de copropriété vous indiquera ce qui est réalisable et ce qui ne l’est pas. Si vos voisins ont le même projet, il sera intéressant de faire appel à un spécialiste pour examiner une solution collective de protection solaire pour tout l’immeuble.
Si vous n’arrivez pas à convaincre votre propriétaire, que mettre sur les vitres pour se protéger de la chaleur ? Vous pourrez toujours y coller un film de protection solaire. Ou même, système D ultra-économique, fixer du papier aluminium ou des serviettes humides sur vos fenêtres !
🏡 L’écologie dans la maison vous intéresse ? Lisez notre article sur la slow déco.
3. Limiter les apports internes de chaleur dans la maison
Ne pas laisser entrer la chaleur, c’est bien. Ne pas en produire au-dedans, c’est encore mieux !
Nos conseils :
- manger des aliments crus ;
- cuire à l’extérieur (barbecue, plancha…) ;
- manger froid pour éviter d’allumer la plaque de cuisson ;
- limiter l’usage des appareils électroménagers ;
- débrancher les appareils en veille ;
- dégivrer frigo et congélateur pour qu’ils dégagent moins de chaleur ;
- ne pas réunir un grand nombre de personnes dans un petit espace (attention à la chaleur humaine !) ;
- ne pas utiliser le sèche-linge, mais laisser sécher le linge à l’intérieur. Double effet positif : on évite la chaleur de la machine, et le linge dégagera de l’humidité qui rafraîchira l’air ambiant.
Grâce à tous ces petits gestes, vous pourrez vous passer de climatisation ! Et tant que vous y êtes, adoptez d’autres habitudes grâce à notre article sur les écogestes.
Pensez aussi à fermer toutes les portes intérieures : vous empêcherez la chaleur de circuler, et garderez fraîches les pièces exposées au nord.
4. Rafraîchir son logement pendant la nuit
La nuit, ouvrez grand les fenêtres ! Aérez au maximum en faisant des courants d’air pour évacuer la chaleur de la maison. Ainsi, les sols et les murs se refroidissent. Ils restituent ensuite cette fraîcheur pendant la journée. Les matériaux n’ont pas tous la même inertie : le parquet ou la moquette sont plus chauds que la pierre. Par temps de canicule, on rêve tous d’un carrelage bien frais. Alors, retirez les tapis et profitez-en pour marcher pieds nus !
Si vous avez plusieurs étages, ouvrez en bas et en haut : l’air chaud monte, comme dans une cheminée. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est difficile de lutter contre la chaleur dans une chambre sous les toits. En ouvrant les fenêtres du niveau supérieur, l’air chaud est évacué.
Pour accentuer encore l’aération nocturne et rafraîchir son intérieur sans clim, placez des ventilateurs devant les ouvertures.
Et dès que la température extérieure dépasse la température intérieure, on referme toutes les fenêtres.
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5. Végétaliser les murs ou le toit pour protéger sa maison de la chaleur
Les surfaces végétalisées protègent les façades ou le toit du rayonnement solaire. Une bonne solution pour rafraîchir son logement sans clim. Mais pour optimiser leur efficacité, ces surfaces doivent rester humides. Vous devrez donc anticiper et prévoir un système d’arrosage efficace, adapté aux essences choisies. Quant aux façades, pour faire simple, laissez pousser une vigne vierge ou une glycine. Très esthétiques, ces plantes ne nécessitent en outre pas beaucoup d’entretien : elles sont peu gourmandes en eau et en soin.
Les toitures végétalisées sont plus délicates. Plusieurs points de vigilance :
- l’épaisseur du substrat ;
- l’irrigation ;
- le choix des plantes…
Un travail délicat pour lequel nous vous conseillons de vous faire accompagner par des pros !
Un inconvénient, tout de même : la nuit, une surface végétalisée se refroidit plus lentement qu’un mur ou un toit nu.
6. Créer un îlot de fraîcheur dans le jardin
Au-delà des murs ou toitures végétalisées, vous pouvez faire de votre jardin un véritable îlot de fraîcheur pour protéger la maison de la chaleur. L’ombre et l’évapotranspiration des végétaux rafraîchissent l’environnement. On le sent bien quand, en ville, on entre dans un parc.
Un arbre à feuilles caduques proche de la façade sud apporte de l’ombre qui protège la maison du soleil. Tout en laissant passer la lumière en hiver, quand il n’a plus de feuilles. Des plantes grimpantes sur une treille fournissent une ombre délicieuse sur une terrasse ou au-dessus de baies vitrées.
Et si vous en profitiez pour favoriser la biodiversité ? Pour vous mettre à la permaculture, suivez nos conseils. Creusez une mare, et plantez des haies ! En veillant à choisir des essences résistantes à la chaleur et à la sécheresse.
Sachez aussi que des allées couvertes de gravier ou de bois stockent moins la chaleur que du béton ou de la pierre, et permettent une meilleure pénétration des eaux de pluie dans le sol.
Vous n’avez pas de jardin ? Quelques plantes d’intérieur peuvent aussi rafraîchir l’air grâce à l’évapotranspiration, c’est-à-dire la vapeur d’eau dégagée par la transpiration des végétaux.
Commencez par des petits pas. Vous verrez, mettre en œuvre ces conseils vous aidera à lutter contre l’écoanxiété. À noter : les ventilateurs consomment de l’électricité, mais sont bien moins énergivores et polluants qu’une climatisation. Alors, si malgré tous nos conseils pour protéger sa maison de la chaleur, vous avez trop chaud, branchez-en un ou deux. Pour une sensation de fraîcheur immédiate, placez-les devant du linge mouillé, ou des glaçons !
Élise Levet pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.
Sources :
- les publications de l’Agence de la transition écologique (ADEME) ;
- le magazine la Maison écologique ;
- la revue Manola.
Merci pour cet article qui va s’avérer très utile dans les mois à venir !