Vous rêviez d’un chiot doux et joueur pour vous suivre dans vos escapades… Mais aujourd’hui, vous naviguez entre souliers croqués, moquette tâchée, aboiements et insomnies ? Votre enthousiasme et votre énergie ont laissé place aux doutes et aux regrets ? Vous souffrez probablement d’un puppy blues. Pas de panique, nous allons vous aider à y voir plus clair et vous proposer des solutions pour y faire face. Bientôt, vous n’aurez qu’une hâte, retrouver votre toutou après une longue journée de travail !

Le puppy blues, un épisode de déprime (presque) incontournable

Le puppy blues est une expression dérivée du terme anglophone baby blues, qui désigne un épuisement mental survenant suite à l’adoption d’une petite boule de poils. Le basculement de la routine et la fatigue engendrée par l’arrivée d’un nouveau compagnon à quatre pattes peuvent entraîner un profond mal-être chez le maître.

Encore tabou, ce sentiment de tristesse et d’impuissance est pourtant loin d’être un cas isolé. Parfois inquiets du jugement de leur entourage, les adoptants hésitent à partager leur détresse, ce qui renforce leur sensation d’être pris au piège. Pourtant, il s’agit d’une étape normale dans le processus d’acclimatation du canidé au sein de sa nouvelle famille.

Vous aussi, vous souhaitez vivre de l'écriture ?

Découvrez nos programmes de formation pour devenir rédacteur/rédactrice web SEO

Découvrez le programme et le prix des formations FRW pour devenir rédacteur/rédactrice web SEO

C'est envoyé ! Vérifiez votre adresse de messagerie, y compris les spams et l'onglet promotion

Une étude menée par l’université de Helsinki en 2024 a démontré qu’environ 46 % des propriétaires de chiens avaient été affectés par le puppy blues. Ce blocage émotionnel dure généralement quelques semaines, voire plusieurs mois et plus rarement, au-delà d’un an (environ 20 % des personnes sondées). Il est à noter que les effets observés tendent à diminuer au fil du temps jusqu’à disparaître entièrement.

Alors, c’est grave, docteur ? Ce moment déroutant dans la vie du propriétaire du chiot doit être relativisé. Il s’agit d’une période d’apprentissage où l’individu et son chien s’apprivoisent mutuellement petit à petit. En manque de repères, les deux partis apprennent à construire leur quotidien ensemble et à se connaître. Ainsi, la publication de l’université de Helsinki rapporte que, malgré les difficultés de cette phase, elle demeure positive pour la plupart des sondés et présente différents bénéfices pour la santé mentale.

Toutefois, cette même enquête indique que les maîtres de chiens ayant des problèmes de comportement sont confrontés aux mêmes défis que ceux de parents dont les enfants souffrent de troubles émotionnels. Il est donc important de ne pas banaliser vos ressentis.

Chien couché sur son coussin entouré d'objets qu'il a volé

Onyx et son butin du jour © Alison Berger

Les symptômes de cette mélancolie post-adoption d’un chiot

Dans le podcast CHUU – Chacun son chien, Julie témoigne de son désarroi lorsqu’elle recueille un nouveau compagnon suite au décès de son précédent chien : « J’arrive à avoir quelques petits moments de bonheur, mais je suis tellement fatiguée, je suis plutôt déçue et dans l’incompréhension. Je me demande si je vais y arriver car j’ai l’impression d’avoir fait au mieux. Qu’est-ce que je peux faire de plus ? »

La culpabilité et la frustration sont des signes majeurs de cet état dépressif. Que le propriétaire soit primo-adoptant ou rompu à l’éducation canine, il peut être désabusé face à ces petites tornades poilues. Sur le moyen terme, l’impression d’être dépassé par les évènements peut laisser place au stress et à l’anxiété, ceci pouvant aller jusqu’à l’envie de jeter l’éponge.

Audrey Ventura, comportementaliste canine, partage ses observations : « La personne va ressentir une foule d’émotions négatives autour du chiot. Cela se traduit par un grand sentiment d’incompétence, beaucoup de fatigue, de l’irritation, et notamment une perte de patience par rapport au comportement naturel du chiot jusqu’à parfois envisager de le rendre à son éleveur. »

Ces maux sont d’autant plus exacerbés lorsque la charge mentale augmente subitement à cause de bêtises. La destruction du mobilier, les nuits sans sommeil, le long apprentissage de la propreté ou encore les nettoyages répétés de la maison peuvent grandement impacter l’équilibre du foyer.

Des recherches menées par l’université Lincoln en 2023 ont établi une corrélation entre le bien-être de l’animal et celui de son tuteur. Ainsi, il a été prouvé que posséder un chien était un vecteur social puissant permettant de favoriser les rencontres et de facto, de diminuer l’anxiété et la dépression. A contrario, la conduite agressive ou peureuse d’un chiot plonge son référent dans une grande solitude et l’expose à un risque accru de voir sa santé mentale se détériorer. 

chiot qui a renversé un pot de fleur.

Tornade dans le salon ©Alison Berger

Les nouveaux propriétaires de chiens, les principales victimes

Pourquoi cela tombe sur vous ? Et si vous étiez avant tout victime de votre envie de bien faire ? Tout le monde peut être concerné par le puppy blues, aussi bien les débutants que les personnes plus expérimentées. Leur point commun ? Leurs attentes sont très élevées et reposent sur des théories ou sur des expériences passées. 

Les primo-adoptants, souvent de bonne volonté, ont tendance à se surinvestir dans l’éducation de leur chiot. Férus d’informations et de méthodes éducatives, ils les appliquent à la lettre, se trouvant alors désemparés lorsque celles-ci ne portent pas leurs fruits. Par ailleurs, leur projection de la vie commune avec un animal est parfois très éloignée de la réalité, ce qui les mène à de grandes désillusions. Les efforts et l’attention requis pour éduquer un sujet canin peuvent en surprendre plus d’un.

La comparaison avec d’autres chiens est également un facteur propice au stress. Qu’il s’agisse d’animaux de votre entourage ou que vous portiez encore le deuil d’un précédent ami à quatre pattes, vous vous exposez à rechercher des traits de caractère incompatibles avec la personnalité de votre compagnon.

chiot caché sous lave vaisselle

La partie de cache-cache © Alison Berger

Les solutions pour retrouver la joie de vivre avec votre toutou

Maintenant que vous avez une meilleure connaissance du sujet, voici plusieurs pistes pour mettre en place une stratégie efficace. Votre objectif ? Ramener la paix dans votre foyer et trouver votre rythme de croisière pour évoluer sereinement avec votre chien.

Tout d’abord, acceptez que votre animal soit lui-même déboussolé en arrivant à votre domicile. Quel que soit son âge, il est immergé dans un environnement très éloigné de ce qu’il connaît (odeurs, alimentation…). Il faudra vous armer de patience le temps que celui-ci prenne ses marques et se sente à son aise dans votre demeure. Les comportementalistes canins s’accordent sur la « Règle des trois ».

  • 3 premiers jours : le chien régule son niveau de cortisol (hormone du stress). Il se comporte timidement et observe ce qui l’entoure.
  • 3 premières semaines : il abandonne son comportement réservé pour montrer d’autres facettes de sa personnalité.
  • 3 premiers mois : le chiot a pleinement pris possession des lieux.

N’hésitez pas à faire appel à des professionnels du monde canin (éleveurs, éducateurs canins, comportementalistes) pour vous faire accompagner durant la période d’apprentissage de votre chiot. Vous serez guidé pour planifier son dressage et vous disposerez d’un espace d’échanges fiable pour poser vos questions. Les dog sitters seront en mesure de prendre le relais auprès de votre animal pour que vous puissiez prendre du temps pour vous ressourcer.

La communauté canine présente l’avantage d’être très active sur les réseaux sociaux. Les groupes Discord d’entraide alimentés par des propriétaires de chiens regorgent de nombreuses astuces. Il est temps pour vous de passer à l’action. Voici deux actions simples à mettre en œuvre pour tirer profit de ces plateformes :

  • rejoignez un groupe de discussion canin sur Discord ;
  • participez aux promenades en groupe proposées sur la plateforme pour observer les interactions de votre chien avec ses congénères dans une ambiance bienveillante.

Si le temps est morose et que vous voulez jouer avec votre loulou en restant au chaud, jetez un œil à nos 10 activités pour s’amuser avec son chien à l’intérieur de la maison.

Chiot qui dort paisiblement sur le sol

Une sieste bien méritée pour un chiot très sage (après avoir caché deux chaussettes dans le jardin) © Alison Berger

 

Vous avez désormais toutes les cartes en main pour surmonter la tempête du puppy blues. Loin d’être une fatalité, ce phénomène est passager et peut être affronté avec succès à condition de demander de l’aide et de faire preuve de patience. Vos proches et les professionnels canins constituent une source de soutien essentielle pour retrouver une relation saine avec votre petite boule de poils.

Il vous reste encore 5 minutes avant la fin de votre pause déjeuner ? Dégustez votre café en approfondissant vos connaissances sur le langage canin.

Marine Vitel, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.

Sources :

Ståhl, A., Salonen, M., Hakanen, E. et al. Development and validation of the puppy blues scale measuring temporary affective disturbance resembling baby blues. npj Mental Health Res 3, 27 (2024). University of Helsinki.

Barcelos, A.M., Kargas, N., Assheton, P. et al. Dog owner mental health is associated with dog behavioural problems, dog care and dog-facilitated social interaction: a prospective cohort study. Sci Rep 13, 21734 (2023). University of Lincoln.

National Geographic

Podcast CHUU – Chacun son chien