Imaginez un monde sans cette créature emblématique ! C’est pourtant le destin du tigre de la Caspienne (Panthera tigris virgata) qui a été officiellement déclaré espèce éteinte en 2009. Ce majestueux félin, symbole de puissance et d’élégance, avait déjà disparu du Kazakhstan au début des années 1950, essentiellement à cause du braconnage, pour sa fourrure entre autre, et à la perte de son habitat naturel par l’exploitation agricole des terres. Cette seconde chance fut rendue possible grâce à l’ambitieux programme Tx2, avec la collaboration de la WWF, l’organisation non gouvernementale internationale. En effet, de récentes découvertes sur sa génétique ont avéré qu’il est issu de la même sous-espèce que le tigre de Sibérie ou tigre de l’Amour (Panthera tigris altaica).

Les coulisses de leur réintroduction

Ils s’appellent Bodhana et Kuma, ce couple de tigres a traversé plusieurs frontières, de leur départ du sanctuaire Shelta Stichting Leeuw au Pays-Bas jusqu’aux plaines du Kazakhstan.

C’est une première mondiale qu’un tel transfert international soit réalisé.

Ils sont arrivés dans une immense aire protégée, semi-naturelle, de trois hectares de forêt, de terres arides et bordée par le lac Balkhash, offrant de vastes zones humides, pour à terme, permettre à leurs futures progénitures d’être relâchées à l’état sauvage dans les steppes kazakhes.

Ces fauves peuvent parfaitement s’adapter aux conditions climatiques de cette région, de ses origines ancestrales, ils ne craignent pas les hivers rigoureux et glaciaux ou les étés d’une chaleur caniculaire.

Il faut se souvenir que ces prédateurs sont au sommet de la chaîne alimentaire, sa réimplantation dans son habitat naturel, où jadis ils étaient les maîtres incontestés et souverains, est une nécessité pour la régulation d’une riche population d’herbivores.

En chassant leurs proies, ils contribuent à limiter la surpopulation de cette faune, ce qui engendre la protection des forêts, des pâturages et des réserves d’eau douce, favorisant ainsi l’équilibre de l’écosystème de cette contrée.

Les enjeux de la réserve naturelle d’Ile-Balkhash

Un projet d’envergure est mené depuis plus de 10 ans pour rétablir un écosystème à l’état sauvage. Cela comprend :

  • la reforestation de plus de 50 hectares d’arbres autochtones pour compenser une agriculture et une urbanisation développante ;
  • la réintroduction d’espèces de proies chassées par le tigre comme le cerf de Bactriane, le Koulan (âne sauvage d’Asie), notamment ;
  • l’implication étroite des villages proches de la réserve, par la mise en place de programmes éducatifs, d’un plan d’indemnisation en amont et l’aide financière au développement du tourisme dans cette contrée ;
  • un suivi scientifique minutieux.

L’objectif des 13 pays signataires de l’accord Tigerx2, fixé par l’ONG, est d’assurer la survie, à long terme, d’une population viable de 50 tigres sauvages en milieu naturel, d’ici 2035, grâce à la mise en place d’un programme de réintroduction progressif.

D’autres pays suivent cet exemple et tentent, eux aussi, l’expérience de la réintroduction d’espèces en voie de disparition.

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Sylvia RICHARD, pour e-writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW

Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW

Source : Projet Tx2

Source : Première réintroduction transfrontalière de tigres au monde | WWF Belgique

Source : Réintroduction des tigres au Kazakhstan : une seconde chance après 70 ans

Photo : Pixabay