Le flow, le flux, l’expérience-flux. Ces trois termes désignent l’état de conscience qui permet d’écrire, de jouer de la musique, ou encore de travailler sans se rendre compte du temps qui passe. Dès 1975, l’expert et chercheur Hongrois Mihály Csíkszentmihályi a défini ce concept de psychologie positive. Dans ses différents ouvrages, l’auteur nous explique comment l’absorption et l’immersion totale dans une tâche contribuerait à notre bonheur au quotidien. Mais comment se mettre en condition ? Quelles sont les techniques utilisées pour entrer dans le flow ? Découvrez les 5 étapes qui vont vous aider à atteindre cet état de concentration optimale.
1. Avoir un objectif clair pour entrer dans l’état de concentration optimale
Avant toute chose, vous devez connaître la finalité de votre projet. Lorsque cet objectif ne pourra plus être remis en cause et sera précis dans votre esprit, vous pourrez vous plonger corps et âme dans votre activité. Il existe plusieurs techniques utiles pour détailler votre but. Nous allons nous arrêter ici sur le modèle SMART.
Pour qu’un objectif soit SMART (« intelligent » en anglais), il doit respecter 5 critères :
- être spécifique : votre but doit être le plus explicite possible ;
- être mesurable : vous devez chiffrer les données du projet ;
- être atteignable : assurez-vous d’avoir les ressources en main pour le réaliser ;
- être réaliste : gardez les pieds sur terre par rapport à vos ambitions ;
- être temporellement défini : planifiez un temps limité pour l’accomplir.
Ce modèle peut s’adapter à n’importe quelle idée que vous souhaitez mener à bien (professionnelle, sportive, etc.). Sachez qu’il en existe d’autres comme GROW, CLEAR, ou encore SPIRO. N’hésitez pas à les tester pour connaître celui qui vous convient le mieux !
En faisant cet exercice, vous aurez pleinement conscience de ce que vous souhaitez faire, et du chemin à suivre pour y arriver. Il vous arrive de procrastiner ? Ces outils peuvent aussi vous motiver puisque vous visualiserez concrètement ce que vous voulez mettre en œuvre.
2. Éloigner toutes les perturbations pour atteindre le flow
Vous voulez arriver à cet état de concentration optimale, et éviter d’en sortir pour en profiter le plus longtemps possible. Le plus important est de ne rien prévoir d’autre sur cette plage de travail. Devoir étendre le linge, regarder vos e-mails, ou encore répondre à un appel vont vous couper dans votre élan. Éloignez votre téléphone portable, et ne gardez ouvertes que les fenêtres utiles à votre projet sur votre ordinateur. Si votre défi est sportif et que vous ne courez jamais sans musique, téléchargez votre playlist et passez votre téléphone en mode avion pendant votre séance de sport.
Bien entendu, il vous arrivera de faire des pauses durant ces périodes de concentration intense. C’est dans ces moments que vous pourrez vous reconnecter à votre quotidien. Vous devez être en contrôle du temps que vous accordez à ces distractions.
Être à l’aise avec votre environnement vous permettra aussi de ne pas penser à ce qui pourrait vous déranger. Vous devez vous sentir serein avec ce que vous voulez utiliser. Si vous souhaitez tester une nouvelle paire de chaussures de course, le simple fait que votre pied ne soit pas habitué à la chaussure peut vous empêcher d’entrer dans le flow. Il en va de même pour un nouvel instrument de musique, ou un nouveau programme informatique.
Enfin, vous pouvez faire une séance de méditation ou un exercice de respiration pour mettre de côté toutes les pensées parasites qui pourraient vous éloigner de votre objectif.
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3. Trouver l’équilibre entre la difficulté et ses compétences
Pour entrer dans l’état de flow, il faut trouver l’équilibre. L’alliance parfaite entre le problème à résoudre, et ce que vous êtes capable de faire. Si l’objectif que vous fixez est trop simple, vous trouverez la tâche ennuyeuse. Le défi ne sera pas assez grand pour vous investir dans votre mission. Si vos ambitions sont trop hautes, vous pourriez devenir anxieux et craindre de ne pas y arriver. Il faut sortir de votre zone de confort, tout en étant persuadé d’avoir les ressources nécessaires à la réalisation de cette tâche.
Un bon compromis est d’acquérir de nouvelles compétences en lien avec celles que vous avez. Ces aptitudes interconnectées vous permettront d’utiliser un savoir que vous détenez déjà, tout en gardant votre curiosité. Par exemple, si vous souhaitez commencer à jouer d’un nouvel instrument et que vous connaissez déjà la guitare, apprenez le ukulélé ! Vous possédez toutes les notions d’accords et de rythme, et pourtant l’instrument est très différent !
4. Se sentir en contrôle de ses actes pendant l’expérience-flux
L’autonomie est un facteur essentiel de cette expérience. Un collègue ou votre supérieur hiérarchique vous demande de lui rendre des comptes toutes les heures sur l’avancée de votre projet ? Il vous sera difficile de porter toute votre attention sur votre mission.
Pour vous sentir autonome, vous devez être libre sur la façon de réaliser cette tâche. Vous aurez alors le sentiment que vos décisions comptent pour sa résolution. En sachant que vous disposez des compétences pour accomplir ce travail, vous serez d’autant plus conscient d’être la personne qui peut le réaliser.
Cette liberté et ce sentiment de contrôle vont vous permettre de vous détacher des questionnements qui peuvent survenir à chaque étape de votre travail. Puisque vous êtes maintenant au clair avec votre objectif et que vous avez une idée précise pour l’atteindre, vous pourrez vous concentrer sur l’objet de votre travail en lui-même.
5. Constater une progression dans son action grâce à la psychologie positive
Savoir que vous avancez dans la bonne direction est aussi primordial pour rester dans le flow. Une simple to-do-list peut suffire. Prenez le temps de cocher ce qui est accompli et votre sentiment de progression sera immédiat.
Ceci-dit, ce retour peut se faire à plus long terme. Après votre projet, noter une réaction positive de votre hiérarchie peut s’avérer très bénéfique. Elle peut venir de votre supérieur, ou même d’un coach sportif. Ces petites victoires vont créer un cercle vertueux de motivation. Vous serez alors de plus en plus encouragé à avancer en voyant les étapes que vous avez déjà réussi à accomplir.
« Il semble bien que les grandes découvertes dépendent moins d’équipements sophistiqués et de grandes équipes que des ressources d’un seul esprit qui prend plaisir à ce qu’il fait. », Mihály Csíkszentmihályi.
Grâce à ces étapes, vous augmenterez drastiquement vos chances d’atteindre l’état de flow. Vous serez alors complètement concentré sur votre tâche, sans avoir conscience du temps qui passe. Dans ces moments, un sentiment de sérénité va s’installer puisque vous serez pleinement dans l’instant présent. Vous penserez uniquement à que ce que vous désirez accomplir. Lorsque vous relèverez enfin la tête de votre activité, il est possible que deux heures se soient écoulées en un claquement de doigts.
L’état de flow est un instant étrange et difficilement contrôlable. Certaines personnes ne le vivent qu’une fois, alors que d’autres réussissent à l’expérimenter plusieurs fois par semaine. Quoi qu’il en soit, les personnes qui en font l’expérience sont unanimes sur un point : c’est un moment extraordinaire.
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Alex RÉAULT, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Clémence, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
- La conférence TED de Mihály Csíkszentmihályi
- CSÍKSZENTMIHÁLYI, Mihály. Flow : The psychology of optimal experience. New York : Harper & Row, 1990, 303 pages.
- CSÍKSZENTMIHÁLYI, Mihály. Finding Flow : The Psychology Of Engagement With Everyday. New York : Basic Books, 1998, 181 pages.