Que fait le cerveau quand on dort ? Cette question vous a peut-être envahi au saut du lit après une nuit agitée ! Bien que dormir soit synonyme de repos, notre caboche n’a pas l’air de se mettre totalement à l’arrêt. Nous nous sommes tous réveillés, au moins une fois, la tête pleine de rêves qui semblaient bien réels. Alors, que peuvent nous apprendre les neurosciences sur l’activité cérébrale nocturne ? En quoi un manque de sommeil peut-il être dévastateur pour notre santé et pour une bonne récupération mentale ? Faisons le jour sur ces mystères !
Nos neurones restent actifs quand on est dans les bras de Morphée
À première vue, nous sommes passifs lorsque nous dormons. Mais, en réalité, c’est surtout notre corps qui est au repos ! En effet, les recherches scientifiques montrent que le cerveau ne fait pas de pause pendant le sommeil. Les neurones, cellules qui le composent, se coordonnent tout au long de la nuit pour réaliser différentes missions.
Par exemple, l’arrêt de nos mouvements n’est pas le résultat d’une inactivité de notre ciboulot, au contraire… Ce dernier bloque volontairement certains motoneurones de la moelle épinière – cellules qui nous permettent de bouger – d’où notre immobilisme.
En parallèle, le réseau neuronal se charge de réguler nos nuits en différentes phases :
- Le sommeil lent est le premier stade que l’on traverse : il se caractérise par un ralentissement de l’activité cérébrale. Au début, on continue de détecter les sons et de comprendre, mais sans pouvoir agir. Puis, progressivement, on n’entend plus.
- Le sommeil paradoxal se déclenche : le fonctionnement du cerveau ressemble alors à celui d’une personne éveillée. C’est à ce moment que l’on rêve. On reste immobile, mais des mouvements rapides se manifestent au niveau de nos yeux, paupières fermées.
- Un court éveil a ensuite lieu : après cette latence, soit on se réveille totalement, soit on recommence la même boucle.
Au total, ce cycle dure entre 90 et 120 minutes et se reproduit trois à cinq fois selon la durée de notre repos.
Ci-dessous, quelques explications sur les cycles de sommeil en vidéo – Source : C’est pas sorcier
Cette mécanique semble si bien huilée qu’on peut se demander quelle est sa finalité… En réalité, les neuroscientifiques n’ont pas encore toutes les réponses. Mais leurs études avancent et ont déjà expliqué une partie des actions bénéfiques du cerveau. Découvrons-les ensemble !
L’activité cérébrale nocturne préserve notre santé mentale
« Il faut surtout donner au cerveau la pleine mesure de sommeil nécessaire à sa réfection, car le sommeil est pour l’ensemble de l’homme ce que le remontage est à la pendule. »
Arthur Schopenhauer
Nettoyage des méninges
On parle souvent de l’utilité du sport pour éliminer les toxines de notre corps. Mais saviez-vous que dormir est ce qui permet au cerveau de se libérer des siennes ? Pendant notre repos, il élimine les déchets accumulés dans la journée. Ces derniers sont en général des protéines toxiques qui peuvent favoriser des maladies graves.
Les scientifiques travaillent notamment à vérifier le lien entre une défaillance de ce système de purification et le déclenchement de la maladie d’Alzheimer.
Gestion des émotions
Digérer les sentiments négatifs est aussi un acte intéressant que fait le cerveau quand on dort ! Lorsqu’un évènement, tel qu’un conflit, vous a contrarié et fait cogiter dans la journée, le sommeil est un bon moyen de le tempérer. Le lendemain, votre émotion sera atténuée et vous pourrez plus facilement passer outre.
Si vous vous demandiez pourquoi on rêve ou si vous cherchiez à comprendre vos songes, vous avez désormais un élément de réponse : rêver permet de rejouer certaines scènes vécues pour mieux s’en détacher. Ce petit théâtre se déroule lors de la phase paradoxale.
🌙 Vous vous intéressez à la gestion émotionnelle ? Consultez l’article : Contrôler ses émotions : pourquoi c’est irréaliste et ça n’apporte rien ? 🌙
Ainsi, s’allonger peut permettre de récupérer face à une fatigue physique, mais il est impératif de dormir pour se remettre intellectuellement.
Notre développement physique et intellectuel est au cœur des prouesses que fait le cerveau quand on dort
Croissance et stimulation de l’immunité
Au quotidien, nos méninges contrôlent la sécrétion de nombreuses hormones qui régulent notre métabolisme. Certaines d’entre elles sont essentiellement générées lorsque nous dormons.
C’est le cas de l’hormone de croissance, sécrétée lors du sommeil profond, qui est capitale pour :
- grandir (pendant l’enfance) ;
- réparer nos muscles, notre peau et nos os (que l’on sollicite quotidiennement) ;
- stimuler notre système immunitaire.
De la même façon, la mélatonine est produite la nuit. Elle aussi est impliquée dans l’expansion et dans la restauration de notre organisme. Elle ralentit également la prolifération de cellules cancéreuses.
Apprentissage et tri des informations
Si l’on vous a déjà conseillé d’apprendre vos leçons avant d’aller vous coucher, c’est parce que le cerveau profite d’être coupé des stimulations extérieures pour s’attaquer :
- au travail de la mémoire ;
- à l’apprentissage de nouvelles tâches ;
- au tri de l’information.
Comme pour la digestion des émotions, notre cerveau se répète certains moments de la journée. Cependant, ici, c’est pour les ancrer comme souvenirs. Ce sont en fait les connexions entre neurones qui se renforcent lorsque l’on dort, ce qui consolide la mémoire innée (par exemple, le chant des oiseaux) et acquise (telle que l’assimilation d’une poésie).
À contrario, les interactions neuronales indésirables sont oubliées. C’est le cas, par exemple, des détails non pertinents ou susceptibles d’interférer avec le stockage d’autres données. Dormir participe ainsi à combattre la surinformation.
Créativité et anticipation des menaces
Ce dernier point est une hypothèse des neuroscientifiques qui est encore difficile à prouver. Selon eux, lorsque nous sommes endormis, notre ciboulot trouverait des idées qui ne se sont pas manifestées dans la journée. Le fait qu’il ne soit pas dérangé ainsi que les associations inattendues présentes dans nos songes alimenteraient notre inventivité.
Les chercheurs pensent également que nos rêves nous préparent à des situations stressantes. Les cauchemars, tels que rater un examen ou arriver nu au travail, auraient seulement pour but de nous aider à mieux gérer le problème s’il venait à se produire dans la réalité. Bon, je vous l’accorde, même entraînés on espère que ça n’arrivera pas !
🌙 Vous voulez en savoir plus sur la maîtrise du stress ? Lisez aussi : Apprendre à mieux respirer pour gérer le stress et diminuer l’anxiété 🌙
Si vous étiez intrigué par ce que fait le cerveau quand on dort, vous avez désormais un aperçu des fonctions capitales qu’il assure ! Ce sont autant de raisons de veiller à bien dormir et d’y accorder le temps nécessaire. Vaincre l’insomnie ou d’autres troubles (syndrome des jambes sans repos, terreurs nocturnes, etc.) est un sujet de société récurrent et on comprend bien pourquoi. N’hésitez donc pas à consulter votre médecin si vous êtes en quête de nuits plus paisibles !
Tiffany Tarea, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.
📒 Sources :
CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Les derniers mystères du sommeil [en ligne]. Disponible sur : https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-derniers-mysteres-du-sommeil
FRC (Fédération pour la recherche sur le cerveau). Le sommeil [en ligne]. Disponible sur : https://www.frcneurodon.org/comprendre-le-cerveau/a-la-decouverte-du-cerveau/le-sommeil/
INSV (Institut national du sommeil et de la vigilance). Tout savoir sur le sommeil [en ligne]. Disponible sur : https://institut-sommeil-vigilance.org/tout-savoir-sur-le-sommeil/
INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Sommeil et Métabolisme – POM Bio à croquer [vidéo en ligne]. Youtube. Disponible sur : https://youtu.be/bugn7KzjSEk
CRNL (Centre de recherche en neurosciences de Lyon). Oubli, sommeil et plasticité synaptique : une approche électrophysiologique in vivo chez le rat [thèse en ligne]. Disponible sur : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03374191/