Une séance ciné, cela vous tente ? Davantage qu’un simple film, « Il reste encore demain » a gagné ses galons de phénomène de société, de l’autre côté des Alpes. La comédie dramatique en noir et blanc est le premier long-métrage de la polyvalente Paola Cortellesi, qui joue également le rôle principal. La surprise du box-office italien en 2023, totalisant 5 millions d’entrées, a dépassé les cadors « Barbie » et « Oppenheimer ». Lancé à la conquête de l’Europe, le bijou féministe est sorti le 13 mars 2024 en France. Découvrez une œuvre engagée sur le fond et originale sur la forme.
Un film actuel, situé dans le passé
« Il reste encore demain » traite d’une thématique malheureusement toujours d’actualité, celle des violences conjugales. Pour information, en Italie, une femme est tuée en moyenne toutes les 72 heures. Comment alors rester indifférent ? D’autant qu’un nouveau féminicide très médiatique, survenu le 11 novembre 2023, a agité la Péninsule italienne et rendu le message du film… encore plus impactant. Examinons comment Paola Cortellesi a fait résonner le sujet brûlant et universel des droits des femmes.
Pour aborder cette problématique contemporaine, la réalisatrice a choisi de situer son récit dans le passé, à une époque où les violences sexistes semblaient « normales ». C’est ce qui permet de dresser un état des lieux de l’évolution de la condition féminine. Ainsi, le public se retrouve plongé à Rome, en 1946. Une date symbolique, d’une part pour l’Italie, devenue une République cette année-là par voie de référendum ; et d’autre part pour les Italiennes, enfin amenées à voter !
🧐Le saviez-vous ? Le 8 mars en Italie, la tradition veut que l’on offre (et mange) du mimosa, à l’occasion de la journée pour l’émancipation des femmes.
Un sujet fort au ton décalé, pour mettre en lumière le courage des femmes
Baff ! Une gifle, ou comment dire bonjour à son épouse. C’est le quotidien (loin d’être isolé) de Delia, femme mariée et mère de trois enfants. Dénonciation de l’oppression du patriarcat et des violences domestiques : il faut bien dire que la gravité du sujet retient l’attention. Non sans humour d’ailleurs. Car le drame, digne héritier du néoréalisme italien, adopte un ton étonnamment léger. En effet, le ridicule dont se parent les personnages masculins violents, explique Paola Cortellesi, évite de les transformer en antihéros fascinants. Au contraire, le mal se cache derrière une apparence ordinaire.
Remarquez : « Il reste encore demain » ne doit pas son titre au hasard. L’accent est mis sur le courage de prendre son destin en main, qui devient possible grâce à la sororité. En bref, c’est ce qui donne un film à la fois brutal et doux, sombre autant que lumineux. L’ardente lutte féministe, au centre de l’histoire, nous rappelle que toute avancée historique est le fruit de combats durement remportés. Elle nous montre le chemin déjà parcouru, tout comme celui qu’il reste… pour demain.
➡️ Mais je vous vois venir ! Vous cherchez une illustration concrète de victoire récente pour la parité des genres ? Lisez donc notre article sur les femmes parlementaires dans le monde.
Désormais attendu au tournant, le film triomphera-t-il autant en France que dans son pays d’origine ? Mon petit doigt me dit que… Enfin, nous verrons ! Pour faire le plein d’ondes positives, je vous laisse en bonne compagnie avec une semaine entière de films feel good, à regarder sans modération !
Claire Degeuse, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Anne, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Interview de Paola Cortellesi, Valerio Mastandrea et Emanuela Fanelli (youtube.com)