Le deuil périnatal correspond au fait de perdre un bébé lors de la grossesse ou juste après celle-ci. En France, cela reste un sujet tabou. Et pourtant, aucun parent ne devrait se sentir coupable d’avoir perdu un enfant. Qu’il s’agisse du décès d’un jumeau, d’une interruption médicale de grossesse (IMG) ou d’une mort in utero, le deuil périnatal est une épreuve qui apparaît insurmontable à tous les parents qui l’ont vécu. Si un de vos proches est confronté à cette situation, vous allez probablement lui apporter votre soutien pendant toute la durée du deuil périnatal. Comment lui venir en aide ? Quels mots employer pour tenter d’apaiser leur chagrin ? Dans cet article, nous allons vous expliquer 9 façons d’aider les parents qui viennent de perdre leur bébé.
1. Permettre aux parents endeuillés de verbaliser leur chagrin
Il est essentiel que les parents puissent mettre des mots sur leurs maux, cela fait partie du processus de deuil. Pour ce faire, il faudra qu’ils s’entourent des bonnes personnes. Celles qui prendront le temps d’écouter et surtout d’entendre leur souffrance. Il ne faut surtout pas comparer leur situation avec celle de quelqu’un d’autre, car chaque cas est unique. Si le couple endeuillé vous parle de leur tragédie, c’est qu’il se sent en confiance. Alors surtout, soyez à l’écoute, laissez-les s’exprimer. Faites preuve de délicatesse envers eux, ils ont vraiment besoin d’un soutien inconditionnel lors du deuil périnatal. Néanmoins, si vous estimez qu’une aide supplémentaire est nécessaire, il sera préférable que le couple consulte un professionnel.
2. Choisir et peser ses mots pour apporter votre soutien lors du deuil périnatal
Il n’est pas toujours simple de trouver les bons mots pour réconforter une mamange ou un papange (noms donnés aux parents qui ont perdu un bébé). Pour ne pas accentuer la souffrance déjà bien présente, certains clichés sont à éviter…
- « Vous devriez passer à autre chose. »
- « Mieux vaut maintenant que plus tard. »
- « Vous en ferez d’autres. »
La culpabilité est un sentiment bien connu des paranges. La plupart d’entre eux se demandent ce qu’ils ont pu faire pour mériter ce qui leur arrive. Ainsi, lorsque vous vous adressez à eux, privilégiez des phrases bienveillantes telles que…
- « Prends le temps nécessaire à ta reconstruction. »
- « Je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit. »
- « Souhaitez-vous en parler ? »
Dans ce genre de situation, chaque mot et chaque geste compte. L’empathie est votre meilleure alliée.
3. Penser également à soutenir le père durant cette épreuve
Lorsqu’un couple perd un enfant, le papa peut être laissé pour compte. Certes, il n’a pas porté cet enfant, mais il était prêt à l’accueillir au sein de sa famille. Il s’est projeté dans cette vie future. Ce n’est pas parce qu’il est moins démonstratif qu’il n’éprouve pas la même peine que la maman. Nombreux sont ceux qui minimisent leur souffrance. Ils ne s’autorisent pas à exprimer leur peine et pensent devoir se montrer forts pour soutenir leur femme. Veillez à ne pas les oublier. Vous pouvez lui conseiller d’aller dans un des nombreux groupes de paroles ou associations spécialisés dans le soutien au deuil périnatal.
4. Aider les parents qui ont perdu un bébé pour les formalités administratives
Lorsque des personnes subissent la perte d’un bébé, ils n’auront pas forcément le courage de s’occuper des formalités administratives. Vous pourrez, alors, les en décharger.
- Donner son nom à son enfant né sans vie est désormais possible grâce à la loi n° 2021-1576 du 6 décembre 2021.
- Les parents peuvent, donc, l’inscrire sur le livret de famille s’ils le souhaitent.
- La Caf propose une allocation en cas de décès d’un enfant. Cette prestation a vu le jour grâce à la loi n° 2020-692 du 8 juin 2020.
- Cette loi permet également de bénéficier d’un allongement du congé deuil parental.
- De nombreuses mutuelles prévoient également un forfait « obsèques ».
Proposez aux paranges de vous charger des funérailles afin d’offrir une sépulture au bébé.
5. Proposer son aide pour organiser une cérémonie pour le bébé
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la définition du deuil périnatal, au sens strict du terme, correspond à la perte d’un bébé entre 22 semaines d’aménorrhée et le 7e jour de vie. Ces 22 semaines, qui représentent 4 mois et demi de grossesse, détermine le seuil de viabilité du fœtus. Il faut savoir que dans le milieu médical, les grossesses sont calculées en semaines d’aménorrhée (= absence de règles).
Accablés de chagrin, les parents n’auront ni la force ni l’envie d’organiser des obsèques. Vous pouvez vous en charger à leur place. Cette cérémonie peut être religieuse ou laïque. À l’issue de celle-ci aura lieu l’inhumation ou l’incinération. Les funérailles dépendent de plusieurs critères : le seuil de viabilité défini par l’Organisation mondiale de la santé (avant ou après 22 semaines d’aménorrhée) et si l’enfant était en vie lors de la naissance. En fonction de ces critères, les parents peuvent faire le choix de s’occuper des obsèques ou de laisser l’hôpital s’en charger. Vous pouvez leur soumettre différentes possibilités afin de rendre hommage à leur petit ange. Il peut s’agir de textes à lire, d’une musique à écouter, d’acheter un doudou qui restera auprès de lui, etc.
6. Préparer le retour à la maison après la perte de l’enfant
La maternité aura été le siège de vives émotions, c’est pourquoi le retour à la maison peut s’avérer difficile. Chaque cas est unique et chaque famille réagira différemment. Certains parents auront besoin de laisser la chambre du bébé intacte tandis que d’autres voudront que tout ait disparu à leur retour. Afin d’accompagner les paranges durant les différentes étapes du deuil, vous pourrez leur offrir un carnet de deuil ou une boîte à souvenirs.
Le carnet leur permet d’écrire leur souffrance, les sentiments qu’ils ont éprouvés, leur impuissance face au destin, etc.
La boîte à souvenirs peut contenir le bracelet de naissance, des photographies du petit ange, un doudou, le carnet de deuil, le faire-part que vous aviez choisi, etc.
7. Montrer de l’intérêt envers le bébé décédé
Si les parents avaient déjà choisi le prénom du bébé, vous pouvez parler de lui en le nommant. Garder un cliché de leur enfant peut aider les parents à faire leur deuil. Prenez le temps d’aller cueillir des fleurs et proposez-leur de les accompagner au cimetière. Suggérez-leur d’aller se recueillir lors des différentes fêtes, anniversaires ou le 15 octobre, car c’est à cette date qu’a lieu la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal.
Il existe également une journée du souvenir intitulée une fleur, une vie. Elle a lieu tous les ans au mois de mai. Elle est organisée à Paris par un collectif d’associations. Cet événement public et artistique rend hommage aux anges disparus trop tôt. L’objectif de cette rencontre est de permettre aux paranges et à leurs proches de composer un bouquet géant et d’échanger avec d’autres personnes ayant vécu le même drame.
8. Proposer un soutien professionnel au deuil périnatal
Chaque personne réagit différemment face au deuil. Il est préférable de consulter un professionnel afin de pouvoir mener à bien ce long processus. Le professionnel ne fait pas partie de l’entourage du couple endeuillé. Il accueille les parents sans juger ni moraliser puisqu’il est impartial. Perdre un enfant n’est pas dans l’ordre des choses. Il peut être très difficile de surmonter ce genre d’épreuve. D’autant plus que le décès de ce petit être survient juste après la grossesse, qui, elle-même, symbolise la vie. Les différentes étapes du deuil se présentent le plus souvent dans cet ordre :
- l’annonce ;
- le déni ;
- la colère ;
- la tristesse ;
- la résignation ;
- l’acceptation ;
- la reconstruction.
Le sentiment d’avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour son enfant peut aider à enclencher l’acceptation du deuil.
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9. Laisser le temps nécessaire à la reconstruction
Avec le temps, les parents pourront penser à cet ange perdu sans ressentir cette profonde tristesse. Le désir d’un autre enfant peut se faire sentir rapidement. La grossesse suivante peut être envisagée comme une raison de vivre. Cependant, il faudra rester vigilant si l’enfant venait à naître autour de la date de décès. Consulter un professionnel sera nécessaire si lors des grossesses suivantes les angoisses dues à la mortinatalité (désigne les enfants nés sans vie après 6 mois de grossesse) ressurgissent. Certains parents éprouvent le désir de se faire tatouer pour symboliser cette disparition.
« Le temps ne guérit rien du tout. Il nous apprend juste à vivre avec la peine. »
Perdre un bébé est une tragédie pour tous les parents qui y sont confrontés. Le couple aura besoin de la présence et du soutien inconditionnel de leurs proches durant toutes les étapes du deuil. Les formalités et autres démarches administratives étant très contraignantes, vous leur serez d’une grande aide si vous les en déchargez. Si vous sentez qu’ils s’enfoncent dans leur tristesse, conseillez-leur d’aller consulter un professionnel. Il leur faudra beaucoup de temps et d’amour pour se relever de cette douloureuse épreuve.
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Replay de l’émission « Ça commence aujourd’hui » d’une durée de 57,31 minutes diffusée le 28/11/2017 à 14 h sur France 2.
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Vanessa ROLLOT, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Bérénice, tutrice de formation FRW.