Payer ses courses avec une carte Vitale, une utopie ? Plus depuis avril 2024 ! En Gironde, une expérimentation de la Sécurité sociale de l’alimentation est « faim prête ». Grâce à cette initiative, les participants et participantes peuvent accéder à des produits de qualité tout en contribuant à la dynamique agricole locale. Vous êtes sceptique ? Alors, suivez le guide et découvrez l’histoire de ce magnifique projet qui souhaite mettre fin à la précarité alimentaire.

La Sécurité sociale de l’alimentation en Gironde : un outil au service de tous

Initiée depuis 2019 par le collectif du même nom, la Sécurité sociale de l’alimentation se calque sur le régime général de la Sécurité sociale mis en place en 1946. La formule est simple : bien manger est un droit pour tous.

Cette initiative permet de favoriser l’accès à des produits plus qualitatifs, en circuit court, tout en sécurisant le revenu des nombreux acteurs du monde agricole.

À l’origine de ce projet, un constat alarmant : celui d’une insécurité alimentaire croissante pour les citoyens et citoyennes malmenés par l’inflation ainsi qu’une paupérisation des agriculteurs et agricultrices.

Partant de cette observation, le collectif Acclimat’action s’est associé au département de la Gironde et à la Ville de Bordeaux pour co-construire un projet dont l’architecture repose sur trois piliers fondamentaux :

  1. L’universalité : rendre l’alimentation accessible à tous, quels que soient le statut et les ressources.
  2. Le conventionnement démocratique : les citoyens et citoyennes peuvent choisir en commun ce qu’ils veulent manger.
  3. La cotisation solidaire : tout le monde cotise à hauteur de ses moyens, ainsi chacun est acteur du projet.

C’est donc depuis avril 2024 (et pour un an) que 400 Girondines et Girondins issus de territoires ruraux et urbains (Bègles, Bordeaux Nord et La Benauge, le Pays Foyen et le Sud-Gironde) ont ouvert la voie à l’expérimentation.

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Une allocation mensuelle utilisable grâce à une carte Vitale alimentaire

Alors, comment ça marche ? Concrètement, chaque mois, les participants et participantes cotisent selon leurs moyens (minimum 10 €). Ils se répartissent ensuite, de manière égale, une allocation financière dédiée à l’alimentation.

Pour cela, une monnaie, la MonA, a été mise en place. (1 MonA = 1 €) Chaque adhérent perçoit, sur un compte numérique, une allocation mensuelle de 150 MonA à laquelle s’ajoutent 75 MonA pour chaque personne supplémentaire du foyer. Prenons un exemple concret : une mère célibataire qui vit avec deux enfants recevra donc 300 MonA qu’elle pourra dépenser avec sa carte Vitale alimentaire dans des lieux conventionnés.

Des lieux conventionnés ? Effectivement, cette monnaie n’est pas utilisable partout. Pour faire partie de ce projet, il faut montrer patte blanche. Et pour cause ! Les points de vente doivent répondre à une liste de critères bien définis :

  • une accessibilité et une inclusivité du point de vue spatial, temporel et social ;
  • une juste rémunération des producteurs et productrices ;
  • une localité des aliments ;
  • une saisonnalité ;
  • des produits bruts, peu transformés et essentiels pour cuisiner ;
  • des pratiques agricoles durables ;
  • un bien-être au travail ;
  • des produits nutritifs et bons pour la santé.

Pour l’heure, seuls 16 commerces (épicerie, boulangerie, boucherie, etc.) ont passé le test, mais une cinquantaine de lieux sont visés à terme.

Et le financement dans tout ça ? 534 000 € seront alloués chaque année à la caisse commune. La moitié sera financée par les cotisations des participants et participantes (214 000 €) et le reste par les différentes collectivités impliquées (Conseil départemental, mairies de Bordeaux et de Bègles, etc.).

Au printemps 2025, ce sera l’heure du bilan. S’il est positif, le collectif a en ligne de mire, la généralisation du système dans toute la France. Un coup d’essai qui, on l’espère, sera transformé !

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Lauriane LOPEZ, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW.

Sources :