Chaque jour, nous entendons que la biodiversité se réduit comme peau de chagrin. Dans son livre sur le sujet, le naturaliste Bruno David nous explique que nous sommes « À l’aube de la sixième extinction ». Et pourtant, régulièrement, de bonnes nouvelles viennent égayer le tableau. Alors, le monde a l’immense joie d’assister à la renaissance d’une espèce que l’on pensait éteinte. En Australie, c’est l’orchidée Prasophyllum morganii, supposée disparue depuis 1933, qui fait son grand retour.
Trouvée par des chercheurs qui ne la cherchaient pas
La planète entière a suivi, impuissante, les dégâts causés par les incendies du Black Summer qui ont ravagé l’Australie durant son été 2019/2020.
Après cette catastrophe écologique est venu le temps du bilan et de la reconstruction. Des scientifiques ont été envoyés plusieurs mois sur le terrain pour établir un état des lieux. Dans le but de mettre en place des mesures de protection, ils ont recensé les espèces animales et végétales ayant survécu.
Parmi les végétaux, les biologistes ont découvert une petite orchidée à priori inconnue. Grâce à des individus conservés dans l’herbier national de Victoria, elle a finalement pu être identifiée. La comparaison de 51 traits morphologiques avec la plante centenaire ne laisse aucun doute : il s’agit bien d’une orchidée Prasophyllum morganii !
Si elle n’est pas complètement sauvée, l’espèce n’est donc pas pour autant éteinte. Elle va bénéficier de dispositifs de préservation, comme la collecte de ses graines replantées dans les jardins botaniques de Cranbourne.
Écosystèmes en danger ? La nature, un formidable exemple de résilience
L’orchidée Prasophyllum morganii est loin d’être un cas isolé.
En 2020, c’est en Indonésie que l’akalat à sourcils noirs, oiseau supposé éteint depuis 170 ans, a fait sa réapparition. En 1965, en Iran, le cheval caspien reparaît après avoir disparu des radars depuis plus de 1 000 ans. Mais la palme revient au cœlacanthe. On observe de nouveau ce poisson préhistorique depuis 1938, alors qu’on ne le connaissait jusqu’alors que sous sa forme de fossile !
Bien entendu, au départ, il ne subsiste que quelques survivants de ces espèces quasi oubliées. Les retrouver leur permet d’être protégées et de proliférer. La nature démontre des facultés de résistance et d’adaptation aux multiples agressions (de l’homme ou des éléments). Elle est aussi capable de se régénérer à plus ou moins long terme.
Dans son livre « À l’aube de la 6e extinction – comment habiter la terre », Bruno David est d’ailleurs plutôt optimiste et reste convaincu qu’il est encore temps d’inverser la vapeur. 💡 Pour en savoir plus.
Concernant la richesse de la biodiversité, rien n’est donc perdu. Bien que le travail des scientifiques soit primordial, chacun peut apporter sa petite pierre à l’édifice. Même si elle souffre, nul doute que la Terre nous réserve encore de belles surprises.
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Écrit par Nathalie Le Brusq
Relu par Thibaut HUERTAS
Sources
Une orchidée qu’on croyait éteinte a été redécouverte en Australie (courrierinternational.com)
Victorian mignonette leek orchid’s supposed extinction a case of mistaken identity (smh.com.au)
Le magazine de la photo et du voyage – Magazine photo : Geo.fr – Geo.fr – Home