Apprendre la permaculture, c’est facile ? Quel jardinier en herbe ne s’est pas, un jour ou l’autre, posé cette question ? Pas vous ? Pour y répondre, il ne s’agit pas seulement de se demander : que planter ou comment commencer en permaculture ? Concevoir son jardin selon cette méthode particulière, ce n’est pas si simple ! Certains pensent que la technique des buttes illustre à elle seule ce savoir-faire. Non, pas vraiment ! D’autres espèrent créer des lieux de vie autosuffisants et atteindre l’abondance ! Alors la permaculture c’est quoi ? Laissez-vous simplement guider dans cet article, vous saurez tout !
1. La permaculture c’est quoi ?
Tenter de comprendre les grands fondements de cette agriculture naturelle, c’est décrire la démarche permacole. Celle-ci permet de prendre soin de la nature et des hommes et fait appel aux savoirs traditionnels. Cela s’inscrit dans le respect de l’environnement et du Vivant. Oui, mais concrètement, de quelle façon ? Voyons quelques explications. D’illustres scientifiques et écrivains se sont penchés sur la question.
Explication selon David Holmgren
Dans les années 1970, David Holmgren, essayiste australien, et Mollison, scientifique et écrivain, affirment que l’autosuffisance est possible en agriculture quelle que soit la taille de l’exploitation. Les deux concepteurs écologistes imaginent un écosystème naturel dans lequel les animaux, insectes, êtres humains, plantes et micro-organismes vivent en harmonie. Holmgren constate que « l’agriculture industrielle menace la biodiversité et la fertilité des sols ». Dans son livre Principes et approches au-delà du développement durable, il propose une solution : créer et développer des systèmes agricoles stables et résilients.
Explication selon Steve Read
Pour Steve Read, l’auteur de l’ouvrage Le Génie de la Permaculture, aux éditions Terran, « La permaculture est à la fois une science et un art. Elle peut être mise en œuvre partout, à l’échelle d’un appartement comme d’une ville, d’un potager comme d’une ferme… Et elle est accessible à tous. Elle vise à aménager des écosystèmes humains, éthiques, durables et robustes, qui s’intégreront harmonieusement dans les systèmes naturels. »
Explication selon Masanobu Fukuoka
Pour Masanobu Fukuoka, l’agriculture scientifique, utilisant engrais et pesticides chimiques, s’oppose à l’agriculture naturelle. Cet agriculteur japonais fut le premier à faire cette distinction. Il expérimenta ses théories dans la ferme de son père. Son livre, publié au Japon en 1975, La Révolution d’un seul grain de paille, a passionné toute une génération. Né en 1913, il vécut jusqu’à l’âge de 95 ans. Il assista en 1986 à la deuxième conférence internationale de permaculture, aux États-Unis.
Explication selon Pierre Rabhi
Selon Pierre Rabhi, souvent appelé le chantre de la permaculture, les pratiques agricoles doivent respecter la terre nourricière et être accessibles à tous, notamment aux plus pauvres. Écrivain, philosophe, Pierre était profondément écologiste. Il a participé à l’élaboration de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification. Un de ses livres : Vers la sobriété heureuse chez Actes Sud, a eu un réel succès. À travers son regard bienveillant, on pouvait déceler un bel humanisme responsable. Lui aussi cherchait à préserver la biodiversité, et pour cela, il créa plusieurs associations, dont le mouvement Colibri en 2006. Sa fille Sophie a fondé une école alternative en Ardèche pour apprendre la permaculture aux enfants. Pierre nous a quittés le 4 décembre 2021, à l’âge de 83 ans. Pour aller plus loin, et si vous le souhaitez, obtenir quelques autres définitions, allez visiter le site de permaculture sans frontières.
2. Quels sont les buts du mode de culture permacole ?
L’objectif principal est de protéger la nature. Mais le respect de l’environnement n’est pas incompatible avec l’abondance alimentaire. En effet, certains économistes et ONG rêvent de faire disparaître la faim dans le monde. Comment y parvenir ? Leur réponse : en répartissant harmonieusement les richesses par un partage équitable. Le monde permacole a encore du pain sur la planche ! Les permaculteurs cherchent ainsi à créer des lieux de vie autosuffisants. Ils aspirent à l’autonomie. Ils espèrent créer une profusion alimentaire et pouvoir, de cette façon, redistribuer les surplus alimentaires. On parle aussi d’agro écologie. Les deux notions sont voisines et partagent certaines techniques.
3. Quels sont les objectifs du jardinier permacole ?
L’agriculteur utilisant ces méthodes naturelles de production cherche, avant tout, à répondre à nos besoins humains tout en préservant notre environnement. La création d’habitats pour la faune et les insectes utiles, l’enrichissement de la terre vont participer au développement de la biodiversité. Mais les objectifs immédiats seront de :
- Bénéficier de fruits et légumes abondants et sains.
- Faire pousser des plantes médicinales et des herbes aromatiques.
- Produire des fleurs mellifères pour le pollen, la propolis et le miellat.
- Présenter des végétaux d’ornement.
- Fournir des matières végétales pour l’artisanat.
4. Apprendre la permaculture : comment commencer ?
Le point de départ, c’est l’observation de la nature. En effet, le biomimétisme (imitation du vivant), consiste à s’inspirer des solutions de sélection naturelle. Les espèces ont pu ainsi se reproduire à travers les âges grâce à cette faculté. Les individus se sont de mieux en mieux adaptés à leur environnement, les gênes se transmettant de génération en génération. Pour entretenir la biodiversité, le maître-mot est donc de ne pas intervenir artificiellement dans les relations entre les divers organismes au sens large. Les différents biotopes devront être :
- Écologiques : le respect de l’environnement est primordial pour ce savoir-faire ancestral.
- Durables : un écosystème est constitué des êtres humains et de tout ce qui les entoure, mais aussi des plantes, des animaux, des insectes et des micro-organismes. Tout cela doit être préservé pour les futures générations. La conservation de la diversité biologique est un souci permanent.
- Économes en termes d’énergie : un enjeu vital pour notre civilisation, à l’heure où les énergies se font rares et si chères.
5. Comment appliquer concrètement les techniques d’agriculture durable ?
Lorsque l’on décide de créer un jardin biologique, plusieurs étapes doivent être suivies, depuis le stade de l’observation jusqu’aux techniques agrobiologiques les plus diverses.
Observer et tenir compte de ce qui existe
On va utiliser au maximum les ressources locales pour les mettre en valeur. Et pour cela, on devra d’abord observer la faune et la flore présentes. Il faudra aussi nous adapter au climat local pour le choix des types de plantes, et prévoir un système d’arrosage approprié, selon la pluviométrie locale. L’exposition du terrain devra être étudiée également. En effet, certaines plantations ont besoin d’un très fort taux d’ensoleillement, d’autres préfèrent pousser tranquillement à l’ombre. De plus, toute création de vie nécessite un certain temps. Et c’est au prix de beaucoup de patience que nos arbres, nos fruits, nos légumes feront finalement notre bonheur.
Apprendre la permaculture : conseils pratiques
Il est essentiel de bien choisir son système de production. Vous devrez donc :
- Semer plusieurs variétés de plantes sur la même parcelle et donc connaître les associations de végétaux.
- Bien sélectionner les supports de culture et les substrats selon les besoins et les résultats attendus. Ainsi, le sol doit rester vivant. On va, pour cela, ajouter du compost, améliorer la terre par du fumier, tailler les arbres fruitiers. Par ailleurs le paillage est primordial pour protéger le sol, lui apporter l’humidité nécessaire ainsi que les nutriments indispensables.
- Organiser son potager en suivant des formes design pour permettre d’optimiser les récoltes. Par exemple, la culture serrée en butte évite de se baisser en jardinant. Elle étend la surface de plantation et diversifie les types de production agricole dans un minimum d’espace.
- Cultiver à l’aide de planches, ou encore à la verticale sur des treillis ou des paniers suspendus.
- Aider les plantes à se protéger elles-mêmes, sans pesticides, en renforçant leur immunité naturelle.
Parler aux légumes : technique pour le fun
Pour la petite anecdote, voici une méthode particulièrement étrange. Un agriculteur mexicain a réussi à faire pousser des choux énormes de 45 kg en leur parlant ! Il dit se réveiller pendant la nuit pour les arroser, car il ressent leur soif… Vérifiez cela par vous-même, si vous n’y croyez pas, en lisant l’histoire de l’homme qui parle aux plantes. Apprendre la permaculture, c’est donc jongler avec les notions d’écologie, de biomimétisme, d’enseignement, d’agriculture biologique, d’éthique, de philosophie et de paysagisme. Rien que ça ! Ce n’est donc pas seulement une simple réflexion autour du jardinage : c’est une philosophie de vie. Son but principal est de permettre la conception d’environnements et d’écosystèmes durables.
Régine Corso, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
- http://www.monjardinenpermaculture.fr/blog
- https://www.sosfaim.be/a-propos/?gclid=Cj0KCQiA7oyNBhDiARIsADtGRZYO91CdRSevQkKAT7_WG0qDeECOnLckSxiUnoPGqneUOFvm8_zU2MoaAhJvEALw_wcBr
- https://www.pure-sante.info/secret-agriculteur-mexicain/
- https://www.youtube.com/watch?v=BVU_ecCq3lhttp://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/document.html?id=Temis-0079469
- https://ma-permaculture.fr/la-permaculture-les-indispensables/les-associations-de-permaculture
- https://permaculture.saine-abondance.com/les-associations-de-legumes-en-permaculture/?
- https://www.terran.fr/permaculture-jardin-mois-par-mois-dekarz-livre-editions-terran.html