Ah, les perroquets ! Ces magnifiques oiseaux aux mille couleurs tout droit venus d’Amazonie ou d’Afrique. De la famille des Psittacidés, ils donnent des envies d’évasion. Rien de tel qu’adopter un perroquet pour apporter un peu d’exotisme dans sa vie. Mais avez-vous fait des recherches sur le sujet ? Si l’on met de côté la beauté de leur plumage, est-il facile de vivre avec eux ? Quelles démarches faut-il prévoir ? Retrouvez toutes les réponses dans cet article.

1. Se renseigner sur la réglementation avant d’accueillir un oiseau

Contrairement à nos amis les chats et les chiens, les perroquets sont des espèces dites « non domestiques ». Ils sont donc soumis à une réglementation particulière.

  • L’identification par une puce ou par une bague : tout comme nos poilus, il est obligatoire de pouvoir repérer au plus vite les propriétaires des oiseaux perdus ou volés.
  • Un certificat de capacité ou déclaration de détention : ce document est indispensable pour adopter un perroquet. Précisons néanmoins que la plupart des perruches ne sont pas concernées. La demande se fait via le site du gouvernement, prévoyez plusieurs semaines ou mois d’attente.
  • Un extrait du registre d’élevage : le trafic illégal d’espèces exotiques faisant rage, il faut pouvoir prouver que l’oiseau est issu d’un élevage agréé par l’État et non d’un réseau douteux. Il en va de même pour les spécimens achetés en animalerie.
  • Un certificat de cession de la part de l’éleveur : celui-ci atteste de votre acquisition.

Pour certains perroquets comme les Aras, il faudra également un certificat délivré par la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement).

À noter que pour certaines espèces, un quota est mis en place. En clair, vous ne pouvez pas posséder plus de 10 grands Psittacidés, sauf si vous êtes à la tête d’un élevage professionnel agréé.

2. Évaluer les dépenses à prévoir avant d’adopter un perroquet

Alerte spoiler : un oiseau de compagnie, ça coûte cher. Comme pour tout animal, il faut prévoir un budget assez conséquent pour l’entretenir.

À commencer par l’achat du perroquet. Eh oui, c’est le plus évident. Le tout premier investissement, c’est l’animal lui-même. Les prix varient en fonction des espèces. Ainsi, comptez au moins 500 € pour un Gris du Gabon, et plus de 1 000 € pour un Ara rouge.

Un autre critère essentiel, c’est la cage ou la volière pour l’extérieur. Il faut prévoir plusieurs centaines d’euros pour des modèles suffisamment grands et qualitatifs. C’est l’habitat de votre oiseau, il est important de ne pas le négliger. Tout comme pour les chats, vous devrez également prévoir une litière à changer régulièrement, ainsi que de nombreux jouets et jeux d’éveil.

Comme tout être vivant, il aura besoin de nourriture. Comptez l’achat des graines. À cela, rajoutez les fruits et les légumes frais, indispensables pour assurer à votre perroquet une bonne nutrition. En hiver, il faudra penser aux boules de graisse, prodiguant à tous les oiseaux une bonne énergie.

Si votre animal se blesse ou nécessite des soins, vous devrez assumer les frais vétérinaires. Non négligeables, ils représentent probablement le budget le plus important et le plus imprévisible. Il en va de même pour le mode de garde en cas d’absence.

3 Bien choisir l’espèce de son perroquet avant d’acquérir un bec crochu

Peut-être vous êtes-vous déjà fait la réflexion en voyant un Ara rouge : « il est magnifique, j’en veux un comme ça ». Ou sans doute avez-vous déjà craqué en regardant une vidéo d’un Gris du Gabon faisant la causette à son propriétaire. Mais saviez-vous que chaque espèce a un caractère bien à elle ?

Choisir un perroquet sur un coup de cœur physique est une très mauvaise idée. Il est important de se renseigner et de ne pas agir de manière impulsive.

Si l’envie vous prend d’adopter un bec crochu, étudiez d’abord votre environnement.

  • Avez-vous des voisins ?
  • Êtes-vous en maison ou en appartement ?
  • Pouvez-vous lui offrir un espace de détente suffisamment grand et sécurisé ?
  • Avez-vous de la place pour installer la cage ?
  • Tenez-vous à vos affaires ?
  • Voulez-vous un oiseau qui parle ?
  • Combien de temps pouvez-vous lui accorder chaque jour ?
  • Avez-vous d’autres animaux ?
  • Vivez-vous seul(e) ? En couple ? En famille ?
  • Souhaitez-vous un animal pot de colle ou indépendant ?

Après avoir dressé une liste de vos critères les plus importants, renseignez-vous. Un Ara, un Cacatoès, un Youyou du Sénégal, un Amazone ou encore un Gris du Gabon auront tous des caractéristiques très différentes. Interrogez-vous sur leurs besoins. Il serait absurde d’adopter un Ara en appartement alors qu’il lui faut un grand espace. Tout comme posséder un Gris du Gabon si on aime le calme ne serait pas la meilleure des idées.

Saviez-vous que les perroquets peuvent aider les plus jeunes grâce à la médiation animale ? Découvrez cet article sur ses bienfaits.

4. Connaître le mode de vie et les contraintes avant d’accueillir un Psittacidé

C’est sans doute le point le plus important. Un oiseau exotique, c’est beau. Mais avez-vous déjà eu l’occasion d’observer leur comportement ? Les Aras sont très simples à observer en Amérique latine et vous donneront une bonne idée de ce qui vous attend. Êtes-vous prêt à supporter les (nombreuses) contraintes que l’acquisition d’un bec crochu engendrera dans votre quotidien ?

D’autant plus que certains ont une espérance de vie plus longue que la vôtre. Les petits perroquets vivent au minimum 3 ans, et les grands atteignent facilement les 80 ans. Autant vous dire qu’il est bon de savoir à quoi on s’expose avant d’y consacrer notre existence.

Une chose à ne jamais oublier : ce sont des oiseaux grégaires. Ce détail est de la plus haute importance. En effet, à l’état sauvage, les perroquets vivent en couple et en groupe. C’est indispensable à leur bien-être. Il faut donc prévoir l’achat de deux perroquets de la même espèce au minimum pour combler ce besoin fondamental que la présence humaine ne saurait remplacer. Cela n’entachera en rien leur relation avec vous, au contraire, elle n’en sera que plus saine.

Deux perroquets de la même espèce collés l'un à l'autre

Les perroquets sont des oiseaux grégaires – Crédit photo Pixabay

Parlons un peu de votre intérieur. Disons le franchement, un Psittacidé, c’est sale. Sachez que les fientes sont parfois très malodorantes. Sans blague, me direz-vous. Cependant, contrairement à votre chat, l’apprentissage de la propreté est très compliqué chez les oiseaux. Attendez-vous donc à retrouver quelques surprises sur vos meubles et votre sol dès lors que vous les laisserez sortir de la cage. De plus, prenez en compte qu’il est rare qu’ils mangent avec délicatesse. Il ne sera donc pas rare qu’une partie de leur repas journalier finisse étalé par terre, autour de la cage.

Toujours dans la maison, continuons dans le registre des sujets qui fâchent : les perroquets sont très destructeurs. Il est important de leur offrir un espace sécurisé, et d’enlever les objets auxquels vous tenez le plus, car ils seront sans pitié s’ils s’y intéressent. N’oubliez pas que leur bec est assez puissant pour casser des noix.

Ce sont de plus des animaux bruyants. Si vous habitez en appartement ou en mitoyenneté, vous pouvez vite devenir les pires ennemis de vos voisins. Certains perroquets ont des cris particulièrement stridents.

Bien évidemment, ces comportements sont très variables d’une espèce à l’autre. Notons qu’une fois bien renseigné et lorsqu’on décide de se lancer, la vie avec un oiseau, c’est génial.

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En résumé, retenez que les perroquets sont des espèces sauvages et non domestiques. Beaucoup de formalités administratives sont à prévoir pour adopter un perroquet. Le budget pour leur entretien au quotidien est très conséquent. Et, comme pour tout animal, il est indispensable d’avoir en tête leurs besoins fondamentaux et de s’assurer que notre mode de vie y est conforme.

 

Audrey Thiebaud, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Nicolas Lafarge-Debeaupuis, tuteur de formation chez FRW.

Sources :

Crédit photo : Pixabay