L’approvisionnement en eau potable est depuis toujours une préoccupation majeure dans les régions les plus arides. Les femmes doivent parfois parcourir plusieurs kilomètres pour la puiser. La recherche de techniques pour collecter et stocker l’eau de pluie ne date pas d’aujourd’hui. Savez-vous que l’on peut récupérer l’eau de brouillard ? Les filets pour capter les gouttelettes de brume et de rosée existent déjà. Découvrez comment la structure de la plume de ganga du désert peut aider les ingénieurs à perfectionner ce procédé.
Le transport de l’eau par le ganga du désert
Des chercheurs de l’Université Johns Hopkins (Baltimore – É.-U.) et du Massachusetts Institute of Technology (Cambridge – É.-U.) ont publié une image extraordinaire de la microstructure d’une plume d’oiseau. Le Journal of The Royal Society Interface a divulgué, le 12 avril 2023, les résultats détaillés de ces travaux.
Pourquoi ces scientifiques se sont-ils intéressés au ganga du désert ? En 1896, l’ornithologue britannique Edmund Meade-Waldo avait déjà observé l’incroyable transport de l’eau par ce volatile. 70 ans plus tard, Cade et Maclean, deux ornithologues de l’université Cornell (État de New York), ont poursuivi les investigations. Ils ont rapporté des photographies des plumes ventrales du ganga namaqua.
Cet oiseau, de l’ordre des pteroclidiformes, vit dans les déserts africains. Pour échapper aux prédateurs, il installe son nid loin des points d’eau (jusqu’à 25 à 30 km). Le mâle est chargé d’abreuver les oisillons. Comment s’y prend-il ? Il trempe son ventre dans la mare. L’eau vient alors s’accumuler dans la structure tubulaire de ses plumes, parfaitement adaptée pour la stocker. De retour au nid, les poussins viennent se désaltérer directement à la source. Le ganga peut transporter jusqu’à 15 % de son poids en eau (soit entre 25 et 40 ml). Serait-il possible de s’inspirer des propriétés de cette plume pour capturer des gouttelettes d’eau en suspension dans l’air ?
Un nouveau matériau pour récupérer l’eau de brouillard
C’est à Chungongo, au Chili, que des ingénieurs ont expérimenté les premiers filets attrape-brouillard. Comment cela fonctionne-t-il ? Des toiles en polypropylène de 12 mètres sur 4 sont tendues entre deux montants fixés au sol. Elles captent, par condensation, les très fines gouttelettes d’eau lors des épisodes de brouillard. L’eau s’écoule le long de ces filets, puis dans des gouttières, jusqu’à des réservoirs. C’est un procédé écologique et naturel de récupération de l’eau : il ne nécessite ni électricité ni pompage.
Léonard de Vinci disait : « Apprenez de la nature, vous y trouverez votre futur. » Effectivement, l’être humain a toujours su s’en inspirer pour inventer de nouvelles technologies. Le biomimétisme consiste à imiter la nature pour mieux lui ressembler.
Aujourd’hui, les progrès scientifiques nous offrent la possibilité d’explorer l’infiniment petit à l’échelle du nanomètre. L’observation de la plume de ganga à travers un microscope électronique de dernière génération révèle son incroyable architecture. Ses propriétés permettraient de concevoir de nouveaux matériaux capables de recueillir, emmagasiner et libérer des liquides. Des scientifiques envisagent de les imiter pour perfectionner les filets collecteurs de brouillard.
Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? À l’heure du réchauffement climatique et de la raréfaction de l’eau potable, les ingénieurs inventent de nouveaux systèmes pour pallier le manque d’eau. Récupérer l’eau de brouillard est une solution parmi d’autres. Si vous avez des idées ? Laissez-nous un commentaire ! 👇
Nathalie Vincent Aponte pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Andrée, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Université Johns Hopkins : How an African bird might inspire a better water bottle
The Royal Society : structure and mechanics of water-holding feathers of Namaqua sandgrouse (Pterocles namaqua) | Journal of The Royal Society Interface
PlasticsleMag : Les collecteurs de Brouillard – Plastics le Mag