Enseigner est certainement une des plus belles choses au monde. Transmettre le savoir aux générations futures est encore vu comme une mission sacrée. Ceci explique que parler de démission peut parfois paraître hors de propos. Par ailleurs, la sécurité de l’emploi qu’offre le statut de fonctionnaire demeure un avantage en temps de pandémie. Alors, quand un professeur parle de quitter la fonction publique, on le regarde parfois avec étonnement ! « Tu vas renoncer au confort de ton CDI ? Et tes vacances alors ? ». Seuls les enseignants savent que leurs congés riment davantage avec correction et préparation qu’avec farniente. D’ailleurs le nombre de démissions ne fait qu’augmenter chaque année. En dehors de la réalité du terrain qui devient de plus en plus difficile, cette augmentation répond aussi aux envies de notre époque. On veut expérimenter différentes professions, la reconversion ne fait plus peur et le CDI n’est plus le Saint Graal malgré les crises. Alors comment réussir sa démission de l’Éducation nationale sereinement ? Comment sauter le pas et se réinventer après l’enseignement ? Retrouvez dans cet article quelques clés pour quitter les bancs de l’école avec mention très bien et réussir votre reconversion !
Les questions à se poser avant d’arrêter l’enseignement
Quitter l’Éducation nationale ou arrêter d’enseigner ?
Avant de mettre fin au contrat, il faut déterminer ce qui vous pousse à le faire. L’Éducation nationale peut ne pas être le problème : vous pouvez aimer votre métier mais avoir envie de le faire autrement. Dans ce cas-là, vous pouvez songer à évoluer en interne et :
- changer de discipline (vous en avez peut-être juste assez d’enseigner les chiffres alors que vous adorez les lettres !) ;
- demander votre mutation dans une autre région ou à l’étranger ;
- passer du secondaire au primaire ou encore dans le supérieur via des concours ou sur dossier ;
- valider des certifications pour former des formateurs ou encadrer d’autres types de publics (non francophones, sourds et malentendants, etc.) ;
- vous engager dans un syndicat pour lutter pour les droits des enseignants et des élèves.
La démission est nécessaire si vous souhaitez continuer d’enseigner, mais sortir de la fonction publique pour :
- rejoindre les rangs des écoles privées sous contrat ;
- former des adultes dans des organismes privés ;
- travailler dans les organismes à distance en tant que correcteur ou encore dans le montage des cours.
Quitter le métier pour de bon ou lever le pied ?
L’enseignement est un domaine difficile, car il exige un savoir-faire théorique et pratique, mais c’est aussi un métier qui demande un fort engagement humain. Il faut beaucoup d’énergie pour gérer l’attention des élèves et les accompagner. C’est pourquoi vous devez vous demander si l’envie de mettre fin à votre carrière de professeur est passagère ou si c’est une décision sans appel. Si vous souhaitez simplement souffler pour mieux revenir ou prendre le temps de la réflexion avant de tout quitter, il vous est possible de demander ce qu’on appelle une « mise en disponibilité ». Elle consiste à :
- être démis de ses fonctions pendant une certaine durée (de quelques mois à 3 ans renouvelables) ;
- ne pas percevoir de salaire mais garder son titre de professeur ;
- garder son poste dans l’établissement où on était et le récupérer à son retour.
Il en existe deux types :
- La disponibilité de droit : on l’obtient en présentant un justificatif selon la situation personnelle qui l’exige (suivre son épouse à l’étranger pour des raisons professionnelles ou encore s’occuper d’un enfant de moins de 8 ans), elle est donnée d’office.
- La disponibilité pour convenances personnelles : on vous l’octroie selon les conditions de service et les besoins de votre académie. Les réponses varient aussi selon votre discipline. Elle n’est pas souvent acceptée dès la première demande. N’hésitez pas à relancer et à vous armer de patience.
Que faire après l’Éducation nationale ?
Beaucoup n’osent pas partir, car ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire par la suite. Et puis, les enseignants ne peuvent pas prétendre aux allocations chômage, ce qui est un frein à la reconversion. Il faut donc préparer son départ de la fonction publique.
Prendre le temps de se former
L’emploi du temps du professeur est très lourd entre les heures d’enseignement, de préparation des cours, de correction des copies, de rédaction de mails et de réunions en tous genres. Il est difficile de se dégager du temps pour une formation. Pourquoi ne pas demander une décharge, en passant à 50 % ou 80 % ? Ce temps donné vous permettra de vous former.
Trouver la formation idéale
Contrairement au monde de l’entreprise où on apprend à valoriser son expérience, dans le monde de l’éducation, c’est moins fréquent. Pour le dire autrement : on n’a pas besoin de Linkedin pour une carrière de prof, puisque tout passe par les concours. Après avoir passé des années à enseigner, on finit par avoir l’impression de ne savoir rien faire d’autre. Alors qu’être enseignant, c’est être polyvalent : préparer des cours construits, mettre en place des projets avec divers acteurs, évaluer des savoirs, accompagner les élèves dans leur orientation, collaborer avec des organismes culturels et sociaux, gérer des relations humaines, communiquer de mille façons… Sans parler des aptitudes acquises en maintenance de photocopieurs !
Via votre compte professionnel de formation (CPF), vous pouvez utiliser du crédit pour vous former au métier de votre choix. Si vous hésitez, vous pouvez choisir de faire un bilan de compétences parmi les formations proposées. En interne, il existe des interlocuteurs pour faire le point comme votre RH de proximité ou l’inspection. Il est temps de vous offrir la possibilité de vivre de votre passion, celle à laquelle vous dédiez jusque-là votre temps libre.
Démissionner de l’Éducation nationale : les démarches administratives
Le nombre de démissions augmente chaque année parmi le corps enseignant, mais comme le rappelle Iannis Roder, directeur de l’Observatoire de l’éducation de la Fondation Jean-Jaurès :
« Si les démissions ont pu tripler, rappelons quand même qu’elles représentent 0,2 % du corps enseignant en 2020. »
La majorité des enseignants veut continuer de faire ce métier malgré les conditions difficiles. Quitter le monde des profs reste donc un acte marginal, et ceux qui le souhaitent se trouvent parfois désemparés et se demandent comment réussir leur démission de l’Éducation nationale. On entend souvent dire qu’elle est refusée si bien qu’on finit par se demander si elle est possible !
La rupture conventionnelle
Si vous quittez la profession sans avoir d’autres ressources financières, la rupture conventionnelle est une piste. Mise en place en 2020, elle est accessible jusqu’au 31/12/2025. Pour cela, il faut faire un dossier que vous transmettrez à votre secrétariat. Attention à bien vous renseigner en amont sur la date limite de dépôt de dossier. Contrairement à une démission, vous ne pouvez pas la demander n’importe quand. Les indemnités sont calculées selon l’ancienneté. Précisons tout de même qu’un quart des demandes ont été acceptées pour l’instant.
La démission sans autre forme de procès
À qui adresser sa lettre de démission de l’Éducation nationale ?
Pour quitter l’enseignement public, il suffit de rédiger une lettre qui motive votre décision et y demander explicitement votre radiation du corps des enseignants. Une démission est un renoncement au titre de professeur acquis par concours. Visé par votre chef d’établissement, le courrier est ensuite transmis au rectorat qui vous répondra, dans le meilleur des cas, dans un délai de 8 jours. On peut vous proposer par la suite un entretien avec l’inspection, afin de confirmer votre demande et, le cas échéant, vous proposer d’autres solutions. Il faut compter quelques semaines à quelques mois pour recevoir un arrêté de radiation.
Quel est le bon moment pour démissionner ?
Contractuellement vous êtes tenu de terminer votre année scolaire. Partir en cours d’année est possible, mais il vous faudra assurer vos cours un certain temps, afin de respecter le préavis. Quoi qu’il en soit, faites attention à la date que vous inscrirez sur votre lettre de démission.
Comment réussir sa démission de l’Éducation nationale et se réinventer après l’enseignement en 3 conseils clés
Quitter l’Éducation nationale pour se lancer à son propre compte ou pour toute autre reconversion professionnelle n’est pas anodin. Cela peut être vécu comme un échec : enseigner est pour beaucoup de professeurs un désir qui les habite depuis l’enfance, le projet de toute une vie. Voici nos conseils :
- N’hésitez pas à faire appel à un coach ou à un thérapeute pour vous accompagner dans cette transition. La décision de tout arrêter vient souvent après une dépression ou même un burn-out : prenez le temps de vous reconstruire. L’enseignement est épuisant moralement et physiquement, et on a tendance à s’oublier en cours de route.
- Déterminez vos envies et vos objectifs. Lire des livres sur le développement personnel peut vous aider à mieux cerner votre projet ou à sortir de votre zone de confort.
- Écoutez des témoignages d’anciens professeurs qui ont sauté le pas. Voici un podcast qui pourra vous guider dans votre nouveau chemin : « Avant j’étais prof ! ». C’est stimulant et cela permet de voir un peu plus loin que la salle de classe.
Si vous le souhaitez, vous avez maintenant toutes les clés en main pour vous lancer. Comme vous l’enseignez à vos élèves, il y a une vie après l’école : à vous de découvrir la vôtre !
Lamia Gormit, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Il y a beaucoup d’erreurs dans cet article, qui font que ceux qui le liront se planteront dans leur demande. Vraiment, faites appel à des spécialistes du sujet et pas des rédacteurs web SEO de passage qui traitent N sujets sans en maîtriser le contexte législatif.
Bonjour Julien,
J’ai obtenu ma démission en septembre 2021 en faisant ce que j’ai décrit dans l’article. J’étais prof en lycée, titulaire et certifiée. Il est vrai que seules 300 demandes sur plus de 1000 ont été acceptées en 2021, mais cela n’est pas lié au process. Les voies de l’Educ nat sont impénétrables haha
Bien à vous,
Lamia Gormit
Bonjour, une remarque concernant l’affirmation que l’on garderait son poste après une année de disponibilité : c’est faux. C’est bien pour cela que demander une disponibilité implique une prise de risque non négligeable.
Bonjour,
Je ne dis pas que l’on récupère le même poste dans le même établissement, en revanche on retrouve un poste équivalent et avec les mêmes droits. Il est possible que les points et l’avancement soient figés durant le temps de la dispo, mais là n’était pas le sujet de mon propos. J’explique simplement qu’il est possible de se démettre un temps de ses obligations sans perdre son titre de prof et pouvoir reprendre l’enseignement par la suite (ce qui n’est pas le cas après une démission où par définition on est radiés du corps enseignant.).
Bien à vous,
Lamia Gormit