Depuis plusieurs décennies, la conception de la parentalité a considérablement évolué. Le choix personnel de la maternité et la plus grande considération de l’enfant dans la société ont notamment amené les parents à s’investir plus intensément auprès de leur progéniture. Au point de se retrouver, parfois sans s’en rendre compte, en situation de burn-out parental. Autrefois tabou, ce syndrome synonyme de saturation fait désormais l’objet d’un diagnostic spécifique. Comment réagir lorsque l’on se sent concerné par ce stress prolongé ? Quelles ressources trouver ? En tant que conjoint, proche ou professionnel, comment accompagner au mieux celui ou celle qui brûle à petit feu ? Découvrez 5 solutions pour savoir comment traiter le burn-out parental.

1. Repérer les symptômes d’un burn-out maternel ou paternel

Les travaux récents d’Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, docteures en sciences psychologiques et spécialistes du burn-out parental, ont permis de définir ce dernier comme « un syndrome qui touche les parents exposés à un stress chronique en l’absence de ressources suffisantes pour compenser ». Il présente 4 symptômes caractéristiques :

  • un épuisement émotionnel, cognitif et/ou physique ;
  • une perte d’épanouissement et d’efficacité dans son rôle parental ;
  • une distanciation affective vis-à-vis des enfants ;
  • un contraste flagrant dans la posture du parent, entre celui qu’il était auparavant et celui qu’il est devenu.

Le burn-out parental se distingue du burn-out professionnel par sa présence dans l’environnement familial, en relation avec les enfants plutôt qu’avec le travail. Il est différent d’une dépression, qui, elle, va concerner toutes les sphères de la vie. Il n’est pas non plus à confondre avec un baby blues ou dépression post-partum, qui survient juste après une naissance.

Comment savoir si vous vivez un burn-out maternel ou paternel ? Faites le test gratuit sur le burn-out parental, élaboré par Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak à partir de leurs études ! Celui-ci constitue par ailleurs une base de diagnostic pour les professionnels.

2. Identifier les causes du surmenage parental

« Je suis continuellement exténué et débordé », « je ne supporte plus mes enfants, je deviens agressive verbalement et parfois physiquement » , « je ne me reconnais plus : je ne me sens plus ni femme, ni épouse, mais seulement mauvaise maman »… Cela vous parle ? En France, 6 % des pères et mères sont concernés par ce syndrome.

« Nos pays individualistes cultivent le culte de la performance et du perfectionnisme », explique Isabelle Roskam.

La parentalité peut ainsi devenir le lieu d’une forme de reconnaissance et de réussite. Si des causes sociodémographiques, situationnelles, personnelles et conjugales peuvent favoriser le burn-out familial, c’est bien leur accumulation qui le provoque réellement.

Roskam et Mikolajczak ont modélisé ce concept clé à travers l’image d’une balance déséquilibrée entre les demandes qui nous sont adressées et les ressources dont nous disposons :

Déséquilibre prolongé de la balance entre facteurs de risques, augmentant le stress et facteurs de protection ou ressources disponibles

La cause principale du burn-out parental : une balance déséquilibrée entre les facteurs de stress et les ressources disponibles. Source : Mikolajczak & Roskam, https://www.burnoutparental.com/l-etiologie-du-burnout-parental

Comment traiter le burn-out parental ? En prenant tout d’abord conscience de ce déséquilibre, pour s’accorder le premier des bienfaits : être à l’écoute de soi-même !

3. Retrouver des centres d’intérêt en dehors de la parentalité

Fabrice Bak, psychologue cognitiviste et partenaire de l’association Vaincre le Burn-Out, distingue 3 stades dans le burn-out parental. S’il ne prend pas garde, le parent risque de surinvestir son rôle parental, en excluant tous les autres centres d’intérêt qui font de lui une personne complète. Découvrons ensemble ces étapes :

  • En premier lieu, le stress et la fatigue sont présents, mais les efforts engagés produisent des résultats et de la reconnaissance. Cela encourage la mère ou le père à donner encore plus, sans percevoir ou accepter qu’il est nécessaire de se faire aider.
  • Une deuxième étape intervient : la résistance. Le parent épuisé prend conscience que son objectif ne peut se réaliser ou que la reconnaissance attendue n’est pas reçue. C’est la désillusion ! Le corps réagit par une fatigue intense peu apaisée par le sommeil, des douleurs musculo-squelettiques et des difficultés de concentration (perte de mémoire, intellect au ralenti, etc.). Ces manifestations s’accompagnent de découragement et d’impatience de la part du parent. Il recourt de plus en plus fréquemment aux cris, à la violence verbale et parfois physique, sur lui-même et les autres. En parallèle, le désinvestissement affectif intervient : le père ou la mère n’arrive plus à se réjouir de la présence et des progrès des enfants.
  • Enfin, l’effondrement représente le dernier épisode de rupture. Les limites physiques sont atteintes, le parent n’a plus la force de se lever.

Pour réduire toutes ces conséquences, la priorité est donc d’aider à rééquilibrer la balance en reprenant d’autres activités. Sphère sociale, affective, amicale, amoureuse, professionnelle, culturelle ou sportive, de nombreuses ressources existent ! Elles vont permettre de retrouver de la détente et de l’énergie, tout en se réengageant de façon plus mesurée auprès de la famille.

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Fabrice Bak conseille par ailleurs de favoriser des actions permettant de regagner confiance en soi : esthétique, sport, relooking, relaxation, etc. Enfin, renouer avec une alimentation saine peut aider à réduire les tensions. C’est l’occasion de tester ces 6 infusions naturelles pour lutter contre le stress !

4. Solliciter l’aide nécessaire pour sortir de l’épuisement parental

Recourir aux soutiens extérieurs devient indispensable pour s’économiser et se relever. Bien souvent, le parent surinvesti pense pouvoir tout gérer seul, mais cela ne dure qu’un temps. Il lui faut accepter de déléguer et d’appeler à l’aide. Sans cela, la situation risque de s’aggraver et de se prolonger : eh oui, contrairement au burn-out professionnel, il n’est pas possible de se mettre en arrêt parental, n’est-ce pas ?

La famille, un soutien important

Le conjoint peut être un allié précieux pour prendre le relai auprès des enfants et dans les tâches quotidiennes. Attention, cependant, à ne pas oublier de réserver des temps dédiés au couple en dehors de la gestion du foyer ! La famille élargie peut également constituer un recours judicieux en demandant aux grands-parents ou autres membres de garder les enfants, lorsque la distance et la disponibilité le permettent.

Des services à la personne pour soulager le quotidien

Il ne faut pas hésiter à faire appel aux aides locales pour s’occuper des enfants et de l’entretien du domicile. Baby-sitter, halte-garderie ou encore aide ménagère : malgré l’investissement en temps, énergie et budget que cela peut représenter, il en va de la survie du parent. Dans certaines villes, il existe également des associations de grands-mères ou retraitées bénévoles, comme SOS Urgences Mamans, qui viennent rapidement prêter main forte : répit assuré !

La proximité, une carte à jouer

« La parentalité est une activité très solitaire dans nos sociétés, contrairement aux pays d’Afrique par exemple, où tout un village se sent concerné par l’éducation des enfants » déplore Isabelle Roskam.

Pour lutter contre l’isolement, s’appuyer sur un réseau de proximité se révèle essentiel. Il faut oser solliciter les voisins ou parents de l’école pour un service ! Par ailleurs, les LAEP, lieux d’accueil enfants-parents, offrent la possibilité de sortir de chez soi pour retrouver d’autres adultes, autour d’activités ludiques proposées aux plus jeunes.

Enfin, redéfinir ses priorités permettra de mieux organiser le quotidien et d’alléger la charge mentale.

5. Mettre en place des accompagnements pour remonter la pente d’un burn-out familial

Le soutien passe par l’écoute : la prise en charge par un professionnel est vivement recommandée. En effet, les conséquences peuvent être graves : rancœur, agressivité, voire maltraitance peuvent s’installer entre le parent fragilisé et les enfants.

Vous vous demandez qui consulter pour un burn-out familial ? Le site Burnout Parental, élaboré par Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, recense les psychologues et psychothérapeutes spécifiquement formés à ce sujet. Ces spécialistes ont également publié Comment traiter le burn-out parental ? Un manuel d’intervention clinique à destination des professionnels accompagnant les parents.

Si l’enfant a moins de 6 ans, sachez que la PMI (Protection Maternelle et Infantile) propose des permanences gratuites pour échanger avec les parents, avec la présence de pédiatres et puéricultrices. Par ailleurs, un suivi médical peut être mis en place. Enfin, des conseillers conjugaux et familiaux peuvent également aider à faire le point et à trouver des solutions concrètes et durables.

Comment traiter le burn-out parental ?

Pour sortir de l’épuisement, il est donc d’abord nécessaire de repérer les symptômes afin de savoir dans quelle phase on se situe. Ensuite, identifier les facteurs de risque et les ressources disponibles permettra de faire le point sur les actions à mener : réinvestir des centres d’intérêt dissociés de la parentalité, faire appel à l’aide extérieure et bénéficier d’un suivi par un professionnel. Une ambition plus ajustée pourra alors émerger : se donner l’autorisation d’être un parent suffisamment bon et non parfait !

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Fanny de Goursac, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.

SOURCES :