Comprendre les animaux a longtemps été un rêve pour les êtres humains. Divers films tels que L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ou Docteur Dolittle transcrivent ce fantasme. Aujourd’hui, la fiction devient réalité grâce à la communication animale. Cette dernière est un dialogue télépathique entre un « communicant » et un animal de compagnie sur demande de son gardien. Principalement utilisée avec les chiens, les chats et les chevaux, elle permet de mieux comprendre leurs besoins. Mais d’où vient la communication intuitive, quelles sont ses applications concrètes et ses limites ? Nous vous expliquons tout ci-dessous.
L’histoire de la communication animale et ses applications contemporaines
La communication interespèces à travers les âges
La communication animale a toujours existé sur Terre, mais sous une forme différente de celle rencontrée actuellement. En effet, des traces apparaissent à travers le chamanisme et notamment avec la notion d’animal totem. En utilisant cet emblème, les chamans pourraient recevoir des réponses et être guidés dans leur interaction entre le peuple et le monde des esprits.
Le dialogue intuitif tel qu’on le connaît aujourd’hui nous vient de Pénélope Smith. Selon elle, le but de la connexion instinctive est l’amélioration de la compréhension et de l’équilibre entre un maître et son compagnon. Elle a d’ailleurs écrit le code éthique pour les communicateurs animaliers.
La transmission d’esprit à esprit s’est propagée en Europe et en France par l’intermédiaire d’Anna Evans. Docteur diplômée de l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse, elle découvre sa capacité à dialoguer avec ses patients lors d’une consultation et forme aujourd’hui de nombreuses personnes à la communication intuitive et à ses bienfaits.
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L’utilité actuelle de se connecter à nos amis à quatre pattes
Laila Del Monte, une célèbre communicante, pense que la connexion télépathique serait l’un des piliers du bien-être animal. Elle aiderait à harmoniser la relation entre un propriétaire et son compagnon à quatre pattes. Elle pourrait lutter contre le mal-être animal, en renseignant sur leurs besoins en matière de nourriture ou même d’environnement. Ainsi, elle permettrait d’éviter les problèmes comportementaux chez nos amis les bêtes en les préparant lors de changements importants comme l’arrivée d’un nouveau chat dans le foyer ou un départ en voyage.
Elle servirait également en cas de chien perdu. En effet, la transmission est basée sur le ressenti, l’intervenant pourrait donc percevoir les alentours du disparu et aider à le retrouver.
Anna Evans a recours au dialogue télépathique en assistance vétérinaire. Il contribuerait à apaiser les patients qu’elle reçoit et à les guider notamment lors de conversations de fin de vie. Le gardien pourrait, quant à lui, surmonter plus facilement le deuil de son animal en utilisant l’échange intuitif pour rester en contact avec lui.
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Les 3 clés pour se connecter avec les chats, les chiens et les chevaux
1. Cultiver la paix intérieure : critère fondamental pour une connexion réussie
La discussion télépathique est un transfert énergétique. Il faut donc apprendre à calmer son esprit afin de se rendre disponible et d’accepter ses ressentis. Cette harmonisation spirituelle peut découler de la méditation, mais aussi de la proximité avec son élément naturel : le feu, l’air, la terre ou l’eau.
Un tempérament paisible favoriserait le respect interespèces. En effet, le communicant va réceptionner les sentiments de l’animal, mais l’inverse se révèle également vrai. Il est donc primordial d’acquérir un état de calme intérieur pour éviter de le perturber. Cet état engendrerait une connexion profonde qui bloquerait toute influence extérieure pouvant fausser l’interaction.
« Les animaux captent ce qu’il y a derrière le mot, les émotions profondes. » Laila Del Monte
2. Développer son intuition : l’atout indéniable pour l’échange
Une fois la paix intérieure installée, le dialogue intuitif pourra démarrer. Le communicant devra absolument apprendre à connaître ses réactions et à renforcer son sixième sens.
Les animaux domestiques vont échanger à l’aide des 5 sens : le goût, l’odorat, l’ouïe, la vue et le toucher. Un chat pourrait ainsi vouloir transmettre le goût des aliments qu’il aime manger. L’intervenant éprouvera alors des difficultés à reconnaître les saveurs qu’il ne connaît pas. Il devra donc développer son intuition pour comprendre ce que le félin souhaite lui partager.
La connaissance de soi est indispensable en matière de dialogue interespèces. En effet, les émotions de l’animal ressortiront à travers les réponses habituelles du praticien face à tel ou tel sentiment. Si le communicant a des crampes abdominales en cas de stress, il ressentira cette douleur lors de l’échange avec un chien angoissé. Une personne incapable de reconnaître ses réactions rencontrera donc des difficultés en communication animale.
3. Pratiquer l’écoute profonde : capacité indispensable à tout communiquant
La clé du dialogue d’esprit à esprit est l’écoute empathique. En effet, après s’être connecté à la fréquence vibratoire de l’animal avec lequel il veut entrer en contact, le communicant doit avant tout le laisser venir à lui. Cela facilitera l’envoi d’informations ou de questions à l’animal en amplifiant sa réceptivité à l’échange. Ne pas le pousser dans ses retranchements est indispensable pour converser respectueusement avec lui.
Cependant, ne rien connaître aux expressions corporelles de l’espèce rencontrée est inconcevable. Pour que la connexion de cœur à cœur fonctionne, l’interprète doit être capable de comprendre le langage équin, canin ou félin et ainsi réagir rapidement en cas de signaux négatifs de leur part. Il s’agit donc d’une écoute active de ses ressentis, mais également du langage non-verbal de l’animal.
Les limites de la communication intuitive : quand la compréhension rencontre des barrières
Agir dans le respect de l’animal, du gardien et du communicant
Le praticien apporte son aide à celui qui le demande, il doit apprendre à ne pas porter de jugement sur ce qu’il pourrait voir ou entendre pour préserver l’honneur du propriétaire. Il doit se souvenir que c’est une interprétation subjective soumise à différents facteurs extérieurs.
L’intervenant ne connaît pas le passé de l’animal, il doit donc respecter sa vie privée et ses envies. Si un chien ne souhaite pas dialoguer, le lien s’arrête là. Il existe une variabilité individuelle chez les mammifères, ainsi le télépathe capable de s’entretenir avec un chat ne pourra pas forcément converser avec tous les félins.
De plus, l’expert en connexion spirituelle doit savoir dire stop lorsqu’il ne peut pas communiquer que ce soit en raison d’émotions trop fortes ou de barrières linguistiques. En effet, en tenant compte de la diversité comportementale, il peut y avoir des difficultés à discuter notamment avec la faune sauvage ou les espèces marines. Le communicant doit être conscient que son état psychique et ses croyances peuvent avoir un impact sur la transmission, et doit donc être en mesure de se remettre en question.
Prendre en compte les diagnostics des professionnels animaliers
Il est important de rappeler dans ce dernier point, que malgré toute la bonne volonté du communicant, celui-ci ne se substituera jamais à l’avis des professionnels animaliers. Il ne devra jamais poser de diagnostic médical. Il pourra en revanche indiquer si un cheval a des douleurs quelque part et diriger son propriétaire vers un vétérinaire.
De la même façon, il pourra comprendre d’où viennent certains troubles comportementaux chez un chien ou un chat, mais l’échange à lui seul ne suffira pas à les régler. L’expertise d’un comportementaliste félin ou d’un éducateur canin reste indispensable.
Le consultant est là pour aider à identifier la cause du problème, ce qui permettra aux spécialistes adaptés d’agir en conséquence. Malheureusement, un scepticisme scientifique existe chez certains professionnels en raison de la fiabilité incertaine de la communication animale. De ce fait, le soutien apporté par le communicant n’est pas toujours pris en compte.
La communication intuitive fascine autant qu’elle divise. En reconnaissant la capacité des animaux à penser et à ressentir, ainsi que la possibilité de la télépathie, elle remet en question les perceptions traditionnelles. Malgré les doutes, elle ouvre la voie vers une relation plus profonde et plus respectueuse entre un gardien et son compagnon à quatre pattes. L’avenir de cette méthode reste tout de même incertain. Va-t-on vers plus de reconnaissance de la communauté scientifique ou est-ce un effet de mode qui va s’estomper dans le temps ? Restez connecté pour découvrir avec nous le futur de la communication animale.
Nolwenn HAAFF, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW
Sources :