Les escape games sont des jeux collaboratifs où les participants doivent résoudre une série d’énigmes dans un temps imparti. Leurs objectifs sont de mener à bien une mission, d’élucider une enquête ou encore d’éclaircir un mystère. Il existe toute sorte de scénarios et ils peuvent être destinés à n’importe quel type de public. Créer un escape game est tout à fait possible ! Il permet de proposer un moment convivial entre amis, famille, mais aussi collègues. Grâce à notre méthode et nos différents conseils, vous serez en mesure de le concevoir avec sérénité.

Définir le profil des joueurs et la durée de la partie

Le nombre de joueurs

Connaître le nombre de participants est primordial. L’intérêt étant de collaborer pour progresser dans l’histoire, idéalement, on propose une partie pour un groupe entre 2 et 6 personnes. S’il y a trop de joueurs, les diviser en petites équipes complémentaires ou concurrentes peut éviter que certains se retrouvent à l’écart.

L’âge des participants

L’âge influencera le choix de l’aventure et la difficulté du jeu. À coup sûr, les enfants de 7 ans seront plus enthousiastes à l’idée d’une mission aux côtés de superhéros que pour une intervention au sein du gang d’Al Capone. Ces exemples sont volontairement exagérés, mais gardez en tête que plus vous allez vous mettre à la place des joueurs pendant la conception, mieux vous répondrez à leurs attentes. Les escape games plairont aux petits comme aux grands, se divertir est bénéfique à tout âge !

 

Un adulte, c’est juste un enfant un peu plus vieux ! — Johann Dizant (romancier)

La durée du jeu

Pour débuter, nous vous conseillons de ne pas partir sur un projet trop ambitieux, 60 minutes semblent une moyenne correcte pour ne pas créer d’ennui. Il est important d’annoncer la durée de la partie aux joueurs dès le départ, cela établira un cadre et fixera l’objectif à atteindre.
Exemple : vous disposez d’une heure pour récupérer la mallette avant que le voleur ne prenne la fuite.

Évaluer les objectifs du jeu : pédagogique, divertissement

Les escape games pédagogiques, une catégorie spécifique

Initialement conçus comme récréatifs, les escape games se sont aujourd’hui développés. Les jeux coopératifs sont un excellent moyen de favoriser la réflexion, la communication et l’autonomie, c’est pourquoi ce sont des supports pédagogiques intéressants. Ces activités encouragent aussi la participation des personnes plus introverties. La création d’un jeu éducatif nécessitera d’allier le côté ludique à l’apprentissage.

Appuyons-nous sur un exemple concret en imaginant que vous vouliez transmettre des connaissances sur la sécurité routière. Vous pouvez demander aux joueurs de remettre à la police la preuve qu’ils circulaient correctement. Pour cela, vous pouvez imprimer plusieurs photographies. L’une correspondant à la bonne réponse et d’autres où le conducteur se trouve en situation d’infraction. De cette façon subtile, les coéquipiers vont devoir réfléchir et débattre pour sélectionner le cliché convenant au respect du Code de la route. Vous favorisez des échanges sur ce sujet de façon ludique.

Identifiez les notions que vous désirez transmettre en amont, vous permettra ensuite de les inclure plus facilement de manière cohérente dans l’histoire.

Les escape games, une source de divertissement

Ils se distinguent par leur côté immersif qui entraine les joueurs dans une aventure. Qu’ils soient pédagogiques ou récréatifs, leurs intérêts premiers consistent à passer un moment convivial et coopératif. C’est pourquoi ils constituent à la fois une option divertissante pour une soirée entre amis, mais aussi pour les enfants, offrant une alternative sympathique pour les détourner des écrans. En résumé, ils allient à la perfection loisir et défi pour un amusement garanti !

Déterminer le lieu où se déroulera la partie et créer un univers immersif

La zone de jeu où se déroulera votre histoire est importante. Si vous choisissez votre salon, vous ne pourrez pas investir le lieu de la même façon qu’en extérieur, ou que dans une salle de réunion.

Parfois, lorsque l’on pense « escape game », on visualise une pièce fermée de laquelle les joueurs doivent s’échapper. En réalité, il est possible d’en faire n’importe où. Il suffit de pouvoir échanger à voix haute et se déplacer dans un espace délimité. Toutefois, l’environnement a un impact significatif : plus l’endroit correspondra à l’intrigue, plus l’expérience sera captivante.

Quelques conseils pour renforcer l’immersion :

  • Utiliser des objets en lien avec votre thème (carte, livre ancien, boussole, etc.).
  • Proposer une boîte à costumes ou à accessoires. (Cela permet aux joueurs d’incarner des personnages et d’intensifier leurs motivations à réussir la mission.)
  • Créer une playlist. (L’ambiance sonore est intéressante, surtout si votre décor est assez neutre. Une musique anxiogène peut accompagner l’ouverture d’un coffre, tandis que le bruit de la mer sera approprié si votre aventure se passe sur un bateau pirate.)

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Écrire le scénario et la mission principale de l’aventure pour créer un escape game captivant

À ce stade, vous possédez une base solide pour votre élaboration. Vous connaissez le nombre de joueurs, leurs âges, le lieu où se déroulera l’aventure et votre objectif. Vous pouvez maintenant passer à l’étape du scénario. Même si cette partie offre une grande liberté, je vous conseille tout de même de vous appuyer sur le schéma narratif suivant, qui permettra de structurer votre récit :

  • la situation initiale ;
  • des péripéties ;
  • l’élément de résolution ;
  • la situation finale.

Pour commencer l’escape game, vous allez décrire la situation initiale, elle peut inclure un élément perturbateur. Par exemple : vous travaillez au sein de l’équipe marine du port de Marseille (situation initiale), mais cette nuit, des pirates ont dérobé un trésor (élément perturbateur), vous disposez d’une heure pour les retrouver (durée et objectif du jeu).

L’élément perturbateur n’est pas obligatoire, il est possible d’attaquer le jeu dans un contexte où l’action est terminée. Par exemple : un meurtre a eu lieu dans la ville, le coupable est toujours dans le quartier (situation initiale), vous avez une heure pour mener l’enquête et l’arrêter. Pour ce deuxième exemple, on peut ajouter des éléments perturbateurs durant le déroulement, tels que : vous découvrez que le meurtrier a piégé la zone avec une bombe, vous avez 20 minutes pour sortir et éviter l’explosion. Cela accentue le côté « urgence » et donne un effet de surprise, mais ce n’est pas indispensable.

Le plus important est de se rappeler que les participants devront suivre le schéma narratif grâce aux indices pour arriver à la situation finale.

Vous avez peur de manquer d’inspiration pour concevoir une intrigue ? Pas de panique ! Vous pouvez vous appuyer sur un univers que vous connaissez déjà et créer une mission autour de celui-ci. Par exemple : le balai volant d’Harry Potter a été volé, vous devez le retrouver.

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Faire une liste d’énigmes à inclure dans votre histoire

Une fois votre scénario validé, il va falloir passer à la partie centrale : les énigmes. En intégrer dans le déroulé est indispensable pour répondre aux conditions du jeu.

Nous pouvons les regrouper en trois catégories :

  • Les fouilles : elles servent à rassembler divers objets qui auront un rôle pour progresser dans le récit. Exemples : photographie cachée dans un livre, clé à trouver dans un vase, etc.
  • Les manipulations : généralement, elles complètent les fouilles et permettent d’avancer pour parvenir à une conclusion. Exemples : ouvrir une porte avec une clé, mettre un message à l’envers devant un miroir pour le déchiffrer, etc.
  • La réflexion : il s’agit souvent d’un résultat obtenu de façon intellectuelle. Exemples : suite logique de mathématiques, charades, etc.

Chaque énigme doit avoir un objectif précis, tout comme les indices. Attention, cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir de fausses pistes. Au contraire, cela suscitera des doutes et rendra la réussite de la mission encore plus satisfaisante ! Toutefois, chaque résolution doit contribuer au cheminement pour arriver au dénouement de l’histoire, sans quoi vous risquez de décourager vos joueurs. Varier les types d’énigmes est primordial et offre la possibilité à chacun de s’impliquer dans l’intrigue, car nous possédons tous des compétences uniques avec une analyse différente.

Si vous avez du mal à créer des devinettes, n’hésitez pas à vous inspirer d’énigmes déjà existantes. Par exemple, vous pouvez exploiter des suites logiques de nombres sur internet, pour trouver les chiffres permettant d’ouvrir un cadenas dans votre scénario.

 

Pour terminer, mon dernier conseil sera de tester votre jeu avant le jour J. Pour ce faire, vous pouvez solliciter l’aide d’une tierce personne, son retour sera précieux pour relever les incohérences ou pour s’assurer de la difficulté. J’espère en tout cas avoir renforcé votre motivation pour créer un escape game, vous avez maintenant toutes les clés en main pour réussir votre mission. Alors, à vous de jouer !

 

Nathalie Deiller, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Anne, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Livret méthodologique – Concevoir un escape game – Académie Aix Marseille

Les jeux coopératifs – Réseau Canopé

Escape games pédagogiques et jeux de piste pour ludifier les apprentissages – Réseau Canopé

Le schéma narratif – PodEduc

Image créée par moi-même à l’aide de l’IA.