À première vue, l’amour de soi paraît une philosophie bien égoïste, égocentrique et narcissique. Et pourtant, quand on se penche un peu sur la question, on ouvre un nouveau champ des possibles dans son développement personnel. Qu’est-ce que l’amour de soi ? Quelle différence avec la confiance en soi ou l’estime de soi ? C’est en explorant un peu ce concept, que l’on apprend à s’ouvrir à soi, et par conséquent aux autres.

Définir l’amour de soi

Il faut bien différencier estime, confiance et amour de soi. Cette étape est primordiale pour mieux appréhender le concept. Les livres qui traitent du développement personnel sont très appréciés en ce moment et offrent matière à mieux comprendre.

La confiance en soi

C’est savoir que l’on peut compter sur ses propres ressources. On peut parfaitement avoir confiance en soi dans un domaine en particulier et pas forcément dans un autre. L’acquisition de compétences et la reconnaissance des autres favorisent la confiance en soi, à condition d’être en mesure de développer sa propre sécurité intérieure.

L’estime de soi

Cette notion est une question de valeur. On a une meilleure estime de soi quand on se sent valorisé par l’autre. Au contraire, on aura une mauvaise estime quand on est rabaissé ou humilié. L’estime de soi est donc liée à ce que l’on perçoit de soi-même, c’est une échelle de valeurs. Elle peut être positive ou négative, en fonction des jugements des autres, ou de ses propres jugements.

L’amour de soi

Ici, on parle de la capacité de s’aimer soi-même, indépendamment de ce que pensent ou disent les autres. Ce n’est pas un jugement de valeur. Je m’aime, j’accepte et j’accueille ce que je suis, en dehors de ce que peut penser mon conjoint, mon collègue, ma famille ou la société dans laquelle je vis.

La différence est parfois subtile entre ces 3 termes et il arrive que des personnes sûres d’elles aient une estime et une confiance très forte sans jamais s’apercevoir qu’il leur manque l’essentiel : l’amour d’elles-mêmes.

Construire sa sécurité intérieure et apprendre à s’aimer

Pour accueillir la personne que l’on est, il va d’abord falloir se détacher des étiquettes qui nous collent à la peau et au cœur. Tant que l’on souhaite changer parce qu’on se trouve trop… ou pas assez… tant que les reproches ou les jugements sont des flèches empoisonnées qui atteignent trop fort notre estime, il est particulièrement difficile de s’accepter soi-même.

L’amour de soi, c’est d’abord aimer et regarder avec bienveillance qui l’on est, avec nos failles, nos défauts et nos forces. S’initier à la méditation est un bon moyen pour prendre un temps de pause et réfléchir à ce qui nous plaît ou pas chez nous.

On vit souvent avec des étiquettes qui nous réduisent et nous enferment. Éternel retardataire, timide, désordonné… On nous approprie des adjectifs qui sont censés nous définir. Et pourtant, dans certaines circonstances, le retardataire est aussi ponctuel, le timide prend parti et s’exprime avec clarté, le désordonné a même des traits de maniaquerie.

En me détachant de mes étiquettes, je prends un risque, celui de ne plus être ce que l’autre projette sur moi. Cette étiquette le rassure, elle me rassure aussi. M’aimera-t-il encore ?

Quand on est prêt à déployer l’amour pour soi, alors on acquiert une sécurité intérieure. Cette force permet ainsi de déconstruire et reconstruire pour s’ouvrir avec indulgence à ce que l’on est profondément.

⏩ Vous pouvez lire aussi cet article sur les fleurs de Bach, aide précieuse pour gérer ses émotions et son stress.

Accepter sa personnalité et apprivoiser son ego

Dans Je te promets la liberté, Laurent Gounelle invite à explorer toutes les facettes de notre personnalité pour nous en libérer, surmonter nos peurs et révéler le meilleur de nous-même. Il utilise l’ennéagramme pour explorer les 9 facettes de notre personnalité.

La bienveillance avec laquelle on peut se regarder permet de mieux se connaître.
En étant plus empathique avec soi, on tente alors plus facilement de nouvelles expériences. On peut se permettre de sortir de sa zone de confort sans avoir l’impression de se mettre en danger. En cas d’échec, si on ne se dévalorise pas, on est alors en mesure d’accueillir ses émotions, positives et négatives, et de se découvrir soi-même, autrement.

L’ego est parfois justement un ennemi, car si on s’identifie à lui, il nous maintient dans l’illusion. L’injustice, le mal-être et la souffrance prennent alors trop de place et nous rendent vulnérables.

Matthieu Ricard, moine bouddhiste, nous met en garde : « Fondé sur une erreur, l’ego est constamment menacé par la réalité, ce qui entretient en nous un profond sentiment d’insécurité. »

Connaître son ego est un chemin qui permet de sortir de l’illusion de ce que l’on est. L’ego peut nous permettre d’avoir de l’ambition par exemple, mais il ne doit pas devenir le maître de nos actes. Oser vivre une vie en pleine conscience est un cadeau que l’on se fait à soi-même.

Dialoguer avec soi-même comme avec un ami

Souvent, on est bien plus indulgent avec les autres qu’avec soi. Quand on se sent mal ou dévalorisé, on cherche parfois à se réconforter auprès des autres. Et si l’on commençait par trouver du soutien en soi ?

L’amour de soi, c’est aussi devenir un bon compagnon pour soi. Combien d’entre nous ont un dialogue intérieur dégradant, négligent, insultant ou culpabilisant ?

Et si je devenais mon meilleur ami ou ma meilleure amie ? Si j’étais indulgent, bienveillant, reconnaissant avec moi-même ? Ne serait-ce pas plus facile pour sortir de ma zone de confort et progresser ?

Quand on est capable de trouver soi-même les mots pour nos maux, on gagne en autonomie et en confiance en soi. Il ne s’agit pas de devenir individualiste, car le dialogue avec l’autre est souvent source de réconfort et d’amour, mais d’exploiter ses ressources intérieures et de faire preuve d’indulgence avec soi.

Quand on manque d’amour pour soi, il est très compliqué d’accueillir un reproche. Hélas, il est souvent tout aussi difficile d’accepter un compliment. La modestie (fausse le plus souvent ou guidée par le syndrome de l’imposteur) prend parfois le pouvoir sur nos pensées. On a peur de passer pour quelqu’un de narcissique, alors on nie sa propre valeur. Est-ce vraiment cela l’humilité ? Entendre et accepter les compliments et les encouragements nourrit l’estime, la confiance et l’amour de soi. Pourquoi s’en priver ?

Le défi est de se regarder tel que l’on est, avec ses failles, ses imperfections, ses compétences et ses réussites. Tout en acceptant que tout cela soit en perpétuel mouvement.

⏩ À consulter aussi : Comment s’éveiller spirituellement au quotidien ?

Une femme, bras ouvert, fait de la méditation dans la nature. Elle ouvre son cœur à l'amour de soi, à la bienveillance et à la gratitude.

Je m’aime, alors je commence par me respecter ! Crédit : Freepik

Comprendre sa relation aux autres

Prendre des temps d’introspection pour savoir ce qui est juste pour moi est un bon moyen d’avancer sereinement. On peut prendre soin de soi en se réservant du temps pour soi, en s’offrant un massage ou en pratiquant la marche.

Quand on arrive à établir une relation d’amour à soi, on est forcément aussi dans la relation d’amour à l’autre. Cultiver l’autobienveillance et pratiquer l’autocompassion développe une compétence d’écoute. On devient plus empathique, on juge moins.

On est aussi plus au clair avec ses propres limites, avec ce que l’on tolère ou pas. Savoir dire non est un vrai challenge pour beaucoup de personnes. Pourquoi ? Parce que l’affirmation de soi n’est pas assez solide. Si je dis non, je prends le risque de ne plus être aimé et de perdre confiance en moi.

Ne pas exprimer un non, c’est donner l’autorisation. Si je ne suis pas au clair avec mes limites, alors je laisse le champ libre à l’autre. En revanche, si je suis assez à l’aise avec l’amour que je me porte, je peux plus facilement identifier ce qui ne me convient pas pour l’exprimer clairement.

Faire le chemin de l’amour de soi, c’est aussi accepter une certaine responsabilité. J’ai le pouvoir de fixer le curseur de ce qui est juste pour moi. On a souvent peur de blesser l’autre, de culpabiliser ou de provoquer la colère. On peut apprendre à parler de soi et de ses propres limites. Libre à l’autre de faire de cette information ce qu’il voudra. Sa responsabilité à lui est la même que la nôtre : ne pas en faire une affaire personnelle.

 

Comprendre ce qu’est l’amour de soi est juste le premier pas pour éclairer sa conscience et mieux se comprendre. On accepte d’avancer sur un chemin d’éveil et de découverte. Sur le bord de la route, on rencontre des personnes qui éclairent, on lit des articles et des livres qui interpellent, on écoute des podcasts qui questionnent. On pioche par-ci par-là ce qui nous convient. Et petit à petit, on apprend à cultiver des pensées positives, à avoir de la gratitude pour soi, à se regarder avec le cœur.

S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui durera toute une vie. Oscar Wilde

 

Stéphanie Bohé, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Nelly, tutrice de formation chez FRW

Crédit photo couverture : Freepik

Sources