La cueillette de plantes sauvages comestibles est l’une des activités humaines les plus anciennes. Ce que produit la nature est inestimable et, avec l’industrialisation, nous avons perdu beaucoup de ce savoir ancestral. Pourtant, la cueillette peut être une activité passionnante, à condition de s’y connaître un peu ! Partez dès aujourd’hui à la découverte de la flore autour de chez vous. Apprenez à reconnaître les différentes espèces végétales, et à savoir où et comment les prélever, puis les consommer. Vous souhaitez vous mettre à la cueillette de plantes comestibles, mais vous ne savez pas par où commencer ? Voici nos six conseils avant de vous lancer !

1 — Bien se préparer avant la cueillette de plantes sauvages comestibles

Certaines plantes paraissent inoffensives, mais sont pourtant toxiques. Faisant parfois partie de la même famille, l’une peut être pleine de bienfaits et l’autre dangereuse. Par exemple, il est facile de confondre la carotte sauvage avec la cigüe (qui est un poison), ou l’ail des ours avec le muguet (hautement toxique). Il est donc important de se préparer au mieux pour ne pas commettre d’impair. Voici quelques astuces pour vous y aider :

  • Faire la liste de toutes les plantes que l’on sait identifier avec certitude : comme le pissenlit, la pâquerette, la mûre… Qu’elles soient comestibles ou non. On peut aussi y ajouter les arbres et arbustes, insectes, etc. Tout ce qui vous est familier dans la nature !
  • Bien se documenter afin de savoir reconnaître les plantes : à l’aide des blogs, livres et sites à disposition.
  • Demander conseil à un spécialiste, un botaniste ou se renseigner pour faire une formation encadrée par un professionnel.
  • Télécharger sur son téléphone une application de reconnaissance des plantes de type PlantNet.
  • Se procurer un livre de référence que l’on emporte avec soi. Notre recommandation : « Plantes sauvages, comestibles et toxiques » de François Couplan et Eva Styner . C’est un ouvrage complet et qui rentre dans la poche.

Astuce bonus 🌼 Mettre quelques plantes et fleurs en presse après chaque promenade et commencer un joli herbier pour progresser. On peut l’illustrer à l’aide de dessins ou collages, le colorier, nommer les plantes en latin, dater chaque trouvaille. À vous de jouer !

⏩ Pour commencer : 5 plantes sauvages non toxiques aux mille vertus

Champ de trèfles des prés au printemps

La feuille de trèfle : aussi savoureuse crue que cuite

2 — Prendre connaissance des réglementations qui encadrent la cueillette

On ne part pas en cueillette de plantes sauvages au hasard. Peut-être avez-vous des terrains accessibles autour de chez vous, mais méfiez-vous quand même. L’absence de panneau « terrain privé », qui n’est pas obligatoire, n’est pas pour autant une autorisation de cueillir ! Légalement, tout ce que l’on ramasse sur un terrain sans accord peut être considéré comme un vol. Ceci est passible d’une amende à hauteur de la taille de votre récolte.

Il faut bien se renseigner pour connaître les zones protégées, les parcelles de forêts publiques, et les références de parcelles cadastrales. On pourra ainsi demander le nom du propriétaire à la mairie et faire le nécessaire. N’omettez pas de vous renseigner, selon les espèces et les régions, sur les périodes et conditions de ramassage autorisées.

⏩ Pour en savoir plus : https://www.geoportail.gouv.fr/

3 — S’équiper pour la cueillette des plantes sauvages à consommer

Tout est prêt pour le départ, il ne vous reste plus qu’à bien vous équiper pour profiter pleinement de ce que la nature a à vous offrir. Voici une petite liste qui devrait vous être utile :

  • un panier en osier qui laisse respirer les plantes;
  • quelques sacs en papier pour bien séparer les différentes espèces lors de la récolte;
  • un sécateur, une paire de ciseaux, ou un couteau de poche;
  • une paire de gants de jardinage;
  • des manches longues, un pantalon et des chaussures fermées;
  • un chapeau et de l’eau en cas de forte chaleur;
  • une trousse de secours pour les petits bobos éventuels;
  • une petite pelle si l’on prévoit de récolter des racines;
  • un grand sac pour mettre ses propres déchets éventuels ainsi que ceux croisés sur le chemin.

Conseils bonus 🌼 Il est recommandé de bien se couvrir avec des vêtements que l’on va probablement salir ou abîmer dans les ronces. N’hésitez pas à prendre des gants solides qui éviteront des traces de résine sur les mains et autres piqures d’épines. Vous pouvez aussi vous équiper d’un appareil photo, option macro, pour immortaliser la beauté de la nature. Pour finir : n’utilisez surtout pas de sacs en plastique, car ils provoquent un flétrissement quasi instantané des végétaux.

⏩ À lire aussi : La vannerie sauvage, ou l’art de tresser des plantes

4 — Respecter la nature pendant le ramassage des végétaux champêtres

Une règle importante lors de la cueillette de plantes sauvages comestibles : respecter la biodiversité et tout ce qui vous entoure. Avant de prélever, il y a en effet quelques paramètres à prendre en considération :

  • Faire attention aux espèces protégées.
  • Ne pas perturber le biotope : ne pas piétiner, écraser ou retourner tout ce qui entoure la plante.
  • Ne pas déranger la vie autour, notamment les abeilles et autres insectes.
  • Respecter les cueilleurs qui passeront après vous.
  • Toujours laisser ⅔ de la station, et couper net, pour que la plante puisse reprendre de la vigueur.
  • Aller contre l’idée reçue de la « mauvaise herbe » : laissez-vous surprendre !

« Une mauvaise herbe est une plante dont on n’a pas encore trouvé les vertus. »  Ralph W. Emerson

Globalement, il s’agit juste de se conduire de manière responsable, en récoltant de manière modérée. N’oubliez pas de profiter des bienfaits de votre promenade en pleine nature. Prenez le temps d’observer la faune et la flore, et d’utiliser tous vos sens.

Astuce bonus 🌼 Pour un usage alimentaire on cueillera plutôt les pousses jeunes et tendres.

⏩ À lire aussi : La phytothérapie pour se soigner : les bienfaits des plantes

Moment de douceur autour d'une tisane maison

Tisane bien-être aux fleurs sauvages

5 — Prendre ses précautions vis-à-vis des risques sanitaires liés à la cueillette

Au-delà de la toxicité de certaines plantes, il existe certains risques à prendre en compte. Pollution, parasites et bactéries : il est important d’en parler. Afin de profiter d’une cueillette sereine et sans dangers, voici quelques indications pratiques une fois sur le terrain :

  • Cueillir des plantes saines et en hauteur : si possible à plus ou moins 50 centimètres du sol.
  • Éviter la cueillette près des zones de pâturages des chèvres, vaches, moutons et chevaux. D’autant plus s’il y a un ruisseau à proximité, car il existe un risque de transmission de la douve du foie, qui est un ver plat.
  • Faire attention aux déjections animales qui peuvent se trouver sur les plants convoités.
  • Se renseigner sur les zones polluées : sites industriels, risques de métaux lourds sur les bords de route, décharges, risques de pesticides aux abords de champs, etc.
  • Ne pas cueillir de plantes abîmées, fanées, ou grignotées.
  • Si on a une tendance aux allergies : faire attention aux plantes qui pourraient s’avérer urticantes.
  • Toujours conserver, au cas où, une photo ou une partie de la récolte consommée.

⏩ Pour aller plus loin : Se protéger en cas de plantes toxiques

6 — Découvrir et mettre en application les différents emplois possibles pour votre récolte

Pour une meilleure conservation des bienfaits et saveurs, il existe plusieurs possibilités. Avec un séchoir : vous pouvez laisser vos plantes sécher entre 30 et 40 °C pour préserver les principes actifs et huiles essentielles. Vous pourrez ensuite les conserver dans des bocaux teintés ou des boîtes opaques et en faire de belles tisanes. On peut aussi utiliser les plantes fraîches pour la création de baumes, macérats huileux, teintures mères, etc.

Pensez aussi aux bonnes salades avec la délicieuse feuille de bourrache, la jeune feuille de tilleul au subtil goût de noisette, l’ortie riche en minéraux et vitamines, ou les moins connues alliaire et doucette !
Et en cas de doute : on rince bien à l’eau vinaigrée ou on fait cuire pour éliminer toute bactérie.

Cuisine des fleurs sauvages comestibles

Après la cueillette : cuisiner sa précieuse récolte

⏩ Quelques idées recettes par ici : Oser la cuisine végétale

Vous avez désormais toutes les cartes en mains pour faire le premier pas vers un peu plus d’autonomie alimentaire. En deux mots : redevenir cueilleur. Découvrez le pouvoir des plantes médicinales et le plaisir de se nourrir par ses propres moyens. Une fois que vous aurez commencé, il sera difficile de faire marche arrière. La cueillette est une bonne raison de mettre le nez dehors et de se reconnecter avec la nature, seul ou en famille.

Partagez votre expérience et dites-nous en commentaires votre plante comestible préférée ! 🌿

Sarah Cattelain, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Océane, tutrice de formation chez FRW.

Sources utilisées pour l’élaboration de cet article :

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