Dans la course à la méthode infaillible pour écrire un roman, force est de constater que le Graal n’existe pas. On peut trouver à peu près autant de bonnes techniques que d’écrivains, ce qui est assez frustrant pour un amateur. Pourtant, certains auteurs professionnels avouent détenir quelques secrets qui contribuent grandement à leur réussite. Livre fantasy, thriller, romance… quel que soit votre genre de prédilection, vous aussi vous pouvez rédiger un vrai page-turner. De la structure du roman à l’analyse des personnages, nous vous révélons leurs secrets d’écriture pour faire de votre prochain livre le succès de demain.
Secret n° 1 : Lire (beaucoup) !
Cela peut paraître évident, mais tous les écrivains professionnels vous le diront : vous n’aurez aucune chance de réussir si vous ne commencez pas par lire. La lecture quotidienne est le meilleur moyen de développer son jugement littéraire. Quoi de mieux que de pouvoir comparer, analyser, déduire ?
« Je n’ai jamais rencontré un romancier qui n’était pas un lecteur vorace. Nous étions tous des lecteurs dans notre enfance, et nous le sommes tous à l’âge adulte. C’est comme ça qu’on apprend les bases. »
Ken Follett, auteur spécialisé dans les romans d’espionnage et les romans historiques.
Lire est également la meilleure façon de déterminer ce qu’on veut faire… ou ne pas faire. Évidemment, l’idée n’est pas de copier.
« Essayer de copier le style d’écriture des autres n’est généralement pas productif. Vous pouvez cependant étudier les auteurs publiés et apprendre d’eux. »
Diana Gabaldon, auteure de la série à succès Outlander.
Alors, à vos livres, liseuses ou smartphones, car lire, c’est déjà un peu écrire !
Secret n° 2 : Consacrer du temps
L’un des pièges les plus fréquents dans lequel l’écrivain amateur est susceptible de tomber est celui de croire que rédiger est un exercice à la portée de tous. Commencez par chasser cette idée de votre tête et prenez plutôt conscience de la réalité : écrire est exigeant.
Des sacrifices au nom de la discipline
Le maître du suspense Stephen King est catégorique : pour réussir, « jetez votre télévision » et toute autre distraction qui pourrait vous empêcher d’atteindre de vos objectifs. La discipline est votre meilleur atout. Quant à l’auteure la plus lue au monde, JK. Rowling, elle ajoute : « Les moments d’inspiration pure sont glorieux, mais la plupart de la vie d’un écrivain est, pour reprendre un vieux cliché, une question de transpiration plutôt que d’inspiration. Parfois, il faut écrire même quand la muse ne coopère pas. »
Et si vous pensez que la question de l’organisation familiale peut être un frein, n’hésitez pas à faire des plannings, à établir des règles autour de vous. La discipline est une force qui peut rapidement porter ses fruits.
Un entraînement quotidien avec des objectifs d’écriture
Comme pour un athlète de haut niveau, la seule façon d’apprendre est de pratiquer intensément. Chaque jour, écrivez, fixez-vous un objectif de x mots en fonction de vos disponibilités quotidiennes. L’idéal, selon Diane Gabaldon, serait d’écrire un minimum de deux pages par jour, soit environ 500 mots. Stephen King, lui, s’efforce d’atteindre l’objectif de 2 000 mots.
Avec l’entraînement viendra également un outil indispensable à tout écrivain : la créativité. En adoptant de bonnes habitudes au quotidien, l’exercice deviendra vite un réel plaisir.
💡 À retenir : quel que soit le nombre de mots que vous décidez d’écrire, l’important est de pratiquer… et de s’y tenir !
Secret n° 3 : Mener ses propres recherches
Si l’imagination et l’observation au quotidien jouent un rôle important dans la rédaction d’un manuscrit, les recherches sont également l’une des clés du succès.
Roman policier, historique, livre fantasy, romance, thriller : quel que soit le genre, un bon roman commence par des investigations. Ce sont elles qui vous permettent de donner un cadre, une cohérence à votre histoire.
Mais ce n’est pas tout. De vos explorations naîtront à coup sûr des idées pour votre intrigue. Ceci est d’autant plus vrai pour les auteurs de romans historiques. Ken Follett peut passer un an à faire des recherches. Au terme de cette période, il maîtrise parfaitement l’époque et il a pu déterminer un plan d’une soixantaine de pages expliquant qui sont les personnages principaux et leur rôle dans chaque chapitre.
Prendre le temps de faire des recherches
✔️ Astuce : une prise de note efficace peut vous aider à gagner en efficacité et en productivité.
Secret n° 4 : Maîtriser un outil de narration indispensable : le « show, don’t tell »
« Montrer, plutôt que raconter ».
L’art du « Show, don’t tell » est une technique d’écriture qu’il est indispensable de comprendre. Elle nous viendrait du dramaturge russe Anton Tchekhov qui aurait dit : « Ne me dites pas que la lune brille, montrez-moi le reflet de la lumière sur du verre brisé ».
En montrant plutôt qu’en racontant, l’auteur favorise une mise en scène qui implique le lecteur et lui épargne une expérience plate et sans saveur. C’est un peu comme si vous regardiez un film. Un précieux conseil de professionnel qu’il n’est pas toujours facile de maîtriser.
Un exemple ?
Vous racontez si vous dites :
« J’ai eu une grande conversation avec Tim lors de ce dîner et j’ai adoré entendre ses histoires. »
Vous montrez si vous dites :
« J’ai à peine touché mon repas, absorbée par les paroles de Tim. « Laisse-moi te raconter une autre histoire », dit-il. »
Secret n° 5 : Connaître le squelette de son roman
Faut-il faire un plan détaillé ? Ou, au contraire, doit-on laisser parler son inspiration et voir où elle nous mène ?
Chaque auteur a ses préférences, mais il ressort que le minimum serait d’avoir en tête le squelette de son livre. Guillaume Musso conseille d’avoir au moins un canevas d’une vingtaine de pages. Ensuite, il aime se laisser guider par sa plume au fur et à mesure que le manuscrit avance.
« L’écriture d’un roman, c’est un petit peu comme le tour de France : on connaît les différentes étapes, mais on ne sait pas ce qu’il va se passer à l’intérieur de chacune d’entre elles ».
Guillaume Musso, romancier traduit dans plus de 40 langues.
Pour ceux qui ont besoin de savoir exactement où ils vont, la technique du flocon de neige (proposée par le physicien théoricien et auteur Randy Ingermanson) est un incontournable. Cette méthode, qui consiste à développer son plan étape par étape, est d’une efficacité redoutable puisqu’une fois bien en place, vous maîtriserez votre intrigue et vos personnages sur le bout des doigts.
✔️ Retrouvez toutes les phases du flocon de neige sur le site de La Bêta-Lectrice.
Secret n° 6 : Soigner sa première phrase et son premier chapitre
Tous les lecteurs ne se ressemblent pas. S’il ne viendrait pas à l’idée de certains d’abandonner un livre en cours de route, d’autres sont impitoyables. Autant dire qu’à l’heure du ebook et de plateformes littéraires telles que Wattpad, Scribay ou Fyctia, ceux qui ne lâchent pas leur lecture sont de plus en plus rares. D’où l’importance de captiver l’attention dès le premier chapitre.
« N’oubliez pas que l’objectif de votre ouverture est de faire en sorte que votre lecteur n’ait d’autre choix que de tourner la page. »
Jerry Jenkins, écrivain américain, auteur de plus de 200 livres.
Secret n° 7 : Écrire un roman avec des personnages inoubliables
Au-delà de l’aspect physique qui peut effectivement transformer un personnage ordinaire en héros charismatique, l’important reste sa personnalité. Si vous avez utilisé la méthode du flocon de neige citée plus haut, vous connaissez déjà tout de vos protagonistes. Si ce n’est pas le cas, le mieux est de faire des fiches détaillées dans lesquelles vous répondrez à toutes sortes de questions sur leur âge, leurs qualités, leurs défauts, leurs loisirs, leurs habitudes…
« Tous mes livres sont une question de personnages. »
Karine Giebel, auteure de plusieurs thrillers psychologiques.
Vous devez connaître leur psychologie et savoir pourquoi ils ont telle attitude dans telle situation. Prenez le cas du méchant, par exemple. Dans la vraie vie, les méchants ne sont pas conscients qu’ils ont le mauvais rôle. Ils estiment que leurs actions sont tout à fait justifiées. Même les pires bad guys doivent pouvoir provoquer de l’empathie.
Créer des personnages attachants et inoubliables
Si par ailleurs, vous donnez à vos personnages des échéances, si vous les placez dans des situations inextricables ou dans un environnement stressant, le lecteur n’aura qu’une envie : tourner la page pour en savoir plus.
Secret n° 8 : Apporter du rythme à votre roman
Même si cela peut paraître un peu mécanique, Ken Follett vous conseille de faire prendre un tournant à votre récit toutes les 4 à 6 pages. Le moindre rebondissement, aussi minime soit-il, permet de conserver l’attention du lecteur.
Jerry Jenkins va dans le même sens. Sa formule magique de l’écrivain à succès tient en un seul mot : « conflit ».
« Plus il y a de conflits, plus votre histoire est intéressante. »
Le conflit, les mensonges, les trahisons ou encore les meurtres : telle serait donc la clé de la réussite.
Vous avez dorénavant toutes les cartes en main pour faire de votre roman un véritable page-turner. Pour les anglophones, le site de Jerry Jenkins est une mine d’or qui vaut la peine d’être décortiquée. Alors, enfermez-vous, lisez, écrivez et surtout, persévérez. Plus rien ne pourra vous arrêter.
Nathalie Drouin Gouby, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Andrée, tutrice de formation chez FRW.
Sources
Site officiel de Jerry Jenkins — Let me help you write your book
Livre de Stephen King — Écritures : Mémoires d’un métier
Site officiel de Diana Gabaldon – My Writing Process
