Vous sortez du métro pour vous rendre au travail. Vous accélérez le pas car vous êtes pressé, et paf ! vous trébuchez sur un nid-de-poule au milieu du trottoir. Nous avons tous déjà vécu une situation similaire au moins une fois dans notre vie. Pavé décollé, goudron fissuré, des tableaux que l’on aperçoit au quotidien dans nos rues, et que certains « raccommodeurs de bitume » décident de réparer pour embellir l’espace public. Découvrons ensemble le flacking, ce street art répandu en France, mais aussi à l’étranger.

Qu’est-ce que le flacking ?

Le flacking est une technique artistique consistant à reboucher les trous, les fissures, les crevasses apparentes dans la rue, sur les trottoirs, à l’aide de fragments de carrelage en mosaïque ou d’autres matériaux. Ces créations s’apparentent à des flaques colorées, d’où l’usage du terme flacking. Ce savoir-faire apparaît en France en 2016, avec l’artiste lyonnais Ememem. Au début, il comble des trous près de l’entrée de son atelier, et décide de développer sa pratique après avoir constaté les réactions admiratives des passants.

Ememem veut briser les standards de l’urbanisme, il parcourt alors la France, l’Italie ou encore la Suède, et nous fait découvrir son univers à travers ses conceptions. Il aime se faire appeler le « poète du trottoir » ou encore le « chirurgien du macadam ». Le Lyonnais a ouvert le chemin à de nouveaux artistes qui laissent leurs traces dans les quatre coins de la France. Le flacking nous rappelle manifestement le kintsugi, technique ancestrale japonaise.

Le flacking se répand ailleurs dans le monde

Sous d’autres appellations, il est présent aujourd’hui en Europe, en Amérique, comme au Chili ou aux États-Unis, mais aussi en Afrique du Sud ou encore en Russie. L’artiste le plus célèbre dans ce domaine est Jim Bachor, un américain qui a débuté le pothole art en 2013 à Chicago. Il a parcouru le pays pour reboucher les nids-de-poule et ses œuvres ont eu un franc succès, car elles sont pour la plupart porteuses de messages.

Une de ses créations retentissantes, I couldn’t do this if I were Black, pour lutter contre le racisme, a connu un triomphe auprès des Américains. À travers des thèmes tels que la protection des animaux ou encore des sujets d’actualité controversés, ce ne sont pas moins de 108 000 réalisations qui ont fait de Jim Bachor un artiste très en vogue. Les villes de New York, Los Angeles ou encore Philadelphie font appel à ses services.

Même s’il est aujourd’hui omniprésent, le street art n’est pas tout à fait légal en France, car les aménagements et l’entretien de l’espace public sont régis par les institutions compétentes. Il faut donc obtenir une autorisation au préalable. Ememem confie à Pop’Sciences Mag de l’université de Lyon, qu’il n’a jamais rencontré les autorités responsables, mais a reçu plusieurs fois des visites de patrouilles de police plutôt courtoises et encourageantes. Ces retours positifs, tant des instances que des citoyens, témoignent du caractère bienfaisant du flacking. Ces jeunes artistes souhaitent égayer et apporter un peu de lumière à l’espace public que l’on néglige, mais qui nous appartient finalement à tous.

➡️ Au-delà des belles réalisations, l’art urbain sauve des vies ! Vous n’êtes pas convaincu ? Découvrez l’article d’Amandine Cubaynes.

Souheila Bouaiche, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW. 
Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW. 

Sources :

Pop’ Sciences – Université de Lyon. Ememem, street artiste qui raccommode les rues. 

The Washington Post. Rogue artist fills city potholes with mosaics and social commentary. (Publié le 11/11/2022).

20 Minutes. Lyon : A la découverte d’Ememem, l’artiste qui répare et colore les trottoirs. (Publié le 27/06/2018).