1983-2023 : 40 ans de recherche, d’espoir, d’échecs et enfin une bonne nouvelle ! Un troisième patient séropositif est en rémission totale d’une maladie soi-disant incurable. La communauté scientifique a confirmé les faits : ce patient n’a plus aucune trace de virus dans son organisme. Il vit aujourd’hui sans traitement particulier depuis plus de 4 ans. Comment un tel miracle a-t-il pu se produire ? Sommes-nous à l’aube de la guérison du virus du Sida ? Zoom sur l’évolution de cette épidémie du XXe siècle…
Un combat de 40 ans contre l’épidémie du VIH
En 1981, aux États-Unis, les premiers signes d’une épidémie touchant le système immunitaire voient le jour. On parle alors de syndrome de l’immunodéficience acquise (SIDA). En 1983, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, deux chercheurs de l’Institut Pasteur de Paris parviennent à isoler le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
40 ans après, 65 millions d’individus ont été infectés dans le monde et 25 millions sont décédés. En France, chaque année, 5 000 personnes environ découvrent leur séropositivité.
Depuis 1995, des traitements appelés « trithérapies » ralentissent fortement la progression de la maladie. La charge virale est maintenue en dessous du seuil de détection tant que le protocole de soins est respecté.
Par ailleurs, pour lutter contre la transmission du virus, de nombreuses actions de prévention sont mises en place. Ainsi, les jeunes de moins de 26 ans bénéficient désormais de la gratuité des préservatifs.
Ces dernières années, la mortalité due à cette maladie a fortement chuté. Malgré une espérance de vie moins élevée, les personnes séropositives peuvent aujourd’hui mener une existence des plus courantes. Toutefois, les médicaments ne permettent pas encore une guérison totale.
Qu’en est-il alors du « patient de Berlin » de 2009, du « patient de Londres » de 2019 et plus récemment du « patient de Düsseldorf » de 2023 ?
Une guérison du virus du Sida rare, mais possible
Dans un article publié en février 2023, le site Nature Medicine a confirmé la guérison du virus du Sida d’un troisième patient en Allemagne. Cette rémission totale fait suite à une greffe de moelle osseuse réalisée dans le but de lutter contre une leucémie qui résistait à tous les traitements.
Comme pour les deux cas précédents, le « patient de Düsseldorf » a pu bénéficier d’une greffe provenant d’un donneur porteur de la mutation CCR5 delta 32. Cette mutation, extrêmement rare, puisqu’elle concerne moins de 1 % de la population mondiale, a la particularité d’être résistante au VIH. En d’autres termes, toute personne porteuse de cette mutation ne peut pas être infectée par le virus du Sida.
La greffe permet donc la transmission de la mutation CCR5 au sujet séropositif qui se retrouve alors protégé du VIH. 5 ans après cette intervention, le « patient de Düsseldorf » a pu interrompre sa trithérapie. Depuis, plus aucune trace du VIH n’est visible dans son organisme.
Cette excellente nouvelle redonne de l’espoir aux chercheurs qui souhaitent venir à bout de cette maladie. Pour autant, la communauté scientifique reste prudente. Cette technique ne peut pas s’appliquer à tous les patients. La greffe de moelle osseuse est une intervention très risquée avec un fort taux de mortalité. Elle est tentée en dernier recours quand les autres traitements ne fonctionnent pas.
Quoi qu’il en soit, la thérapie génique continue d’évoluer. Plusieurs techniques prometteuses sont à l’étude pour parvenir à vaincre cette épidémie. Ces trois cas de rémission nous indiquent clairement que la guérison du virus du Sida est possible et qu’une issue positive pour tous les malades se profile à l’horizon.
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Vanessa VILLENEUVE, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.
Sources :