Partout dans le monde, des initiatives sont prises dans le domaine du développement durable. Certains scientifiques encouragent les designers, architectes et urbanistes à trouver des alternatives au béton afin d’en limiter l’empreinte carbone. Ils proposent pour cela des structures à partir de champignons : la « myco-architecture », une petite révolution écologique !

Le mycélium, matériau durable et design pour un habitat d’avenir

Des chercheurs londoniens, membres de PLP Labs, ont présenté, lors de la Clerkenwell Design Week, des briques de construction réalisées avec du mycélium. Cette racine de champignon est composée de fibres blanches, appelées hyphes. Elles se nourrissent de déchets organiques, de nutriments et d’eau pour se développer et former une texture filamenteuse amalgamée. Cette dernière, une fois intégrée dans un moule en bois, poursuit sa croissance et durcit selon la forme souhaitée. Lorsqu’elle est sèche et façonnée, elle ressemble à un cube de polystyrène, mais biologique !

L’utilisation de cette racine a déjà fait ses preuves dans l’industrie de la mode écoresponsable, avec la création d’un cuir végétal. Mais le mycélium détient aussi un fort potentiel architectural : des meubles et des constructions peuvent être créés avec ses blocs. Ils se superposent comme des Lego, s’assemblent pour former des tables, tabourets, panneaux, etc. Avec ces briques, les chercheurs ont même imaginé la maison du futur : naturelle, démontable, remontable et design. Ce bio composite possède d’autres atouts majeurs :

  • matière légère et modelable ;
  • imperméabilité et résistance au feu ;
  • isolation thermique et absorption acoustique.

Le champignon, une alternative écologique au béton

Le secteur du bâtiment représente 37 % des émissions de CO2 par an, au niveau mondial (d’après l’ONU). Après l’eau, le béton est la deuxième substance utilisée dans le monde. Sa production épuise les réserves hydriques de la Terre et exploite le sable des rivières. Par ailleurs, le ciment dégage des gaz toxiques : monoxyde de carbone, dioxyde de soufre, oxyde d’azote. Il génère également 2,5 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, chaque année (selon le Science Museum au Royaume-Uni). Les architectes et urbanistes ont donc un rôle à jouer dans la transition écologique. Les bénéfices de l’utilisation du mycélium pour l’environnement sont énormes :

  • Un processus de fabrication sans dépense d’énergie : il pousse à 25 degrés.
  • Une matière inoffensive pour la santé : non toxique et inerte, il ne provoque pas d’allergies.
  • Le maintien d’une économie circulaire : les substrats à partir desquels il se développe peuvent provenir d’autres industries (sciures de bois, marc à café, etc.).
  • Zéro déchet après usage : le mycélium est biodégradable.

Avec la crise environnementale, les scientifiques cherchent des solutions performantes pour protéger la planète. Dans le secteur de la construction, ils recommandent de substituer le mycélium au béton. Du mobilier innovant avec ces racines agence également les intérieurs design. Des maisons naturelles et écoresponsables nous garantissent un avenir meilleur !

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Gaëlle Delacroix, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Périne, tuteur de formation chez FRW.

Sources :

https://sciencepost.fr/construire-maisons-avec-champignons/

www.build-green.fr/mycelium-un-materiau-qui-ne-demande-qua-croitre/

https://fr.euronews.com/green/2023/06/07/les-maisons-faites-de-champignons-pourraient-elles-reduire-les-emissions-liees-a-la-constr

https://news.un.org/fr/story/2023/09/1138572#:~:text=Le%20secteur%20du%20bâtiment%20est,réduire%20les%20déchets%20qu%27il

https://www.theguardian.com/cities/2019/feb/25/concrete-the-most-destructive-material-on-earth

https://www.sciencemuseum.org.uk/objects-and-stories/everyday-wonders/building-modern-world-concrete-and-our-environment