Vous n’en pouvez plus ! Ce bourdonnement constant dans vos oreilles, ces sifflements perpétuels dans votre tête : comme 1 adulte sur 10 en France, vous souffrez d’acouphènes. Pire. D’un acouphène chronique. Entendre sans cesse ces bruits parasites vous épuise. Ils vous gênent, vous obsèdent et monopolisent toute votre attention. Vous n’avez qu’une envie : appuyer sur le bouton « Off » pour les mettre en sourdine. Mais pouvez-vous vraiment les faire taire ? Quelles solutions pour retrouver un semblant de silence ? Dans cet article, découvrez les 3 étapes à suivre pour mieux supporter votre acouphène permanent et apaiser votre quotidien.
1. Comprendre ce qu’est l’acouphène permanent, ce son qui vous importune en continu
Première étape pour cheminer vers plus de quiétude : déchiffrer le phénomène à apprivoiser.
Qu’est-ce que l’acouphène ?
Par définition, l’acouphène est un bruit anormalement perçu à l’intérieur de vos oreilles ou de votre tête, car il n’est émis par aucune source extérieure. Véritable son « fantôme », il peut survenir à tout moment, de jour comme de nuit, y compris dans un environnement calme.
Ces « illusions auditives » se manifestent sous diverses formes désagréables :
- bourdonnements ;
- sifflements (aigus ou non) ;
- grésillements ;
- grincements ;
- tintements ;
- cliquetis ;
- sonneries ;
- etc.
De courte durée, l’acouphène est sans gravité dans la majorité des cas : il signale simplement un dysfonctionnement auditif. Votre système nerveux central rapporte une activité hors norme le long de la voie auditive à votre cerveau. Ce dernier interprète ce signal parasite comme un son réellement entendu.
Quel impact sur votre quotidien ?
Vous n’êtes pas seul à subir l’emprise de ces bruits déstabilisants. L’acouphène est une pathologie fréquente : selon une enquête IFOP – JNA, réalisée en mars 2018, on estime que 14 à 17 millions de Français pourraient en être atteints !
Pour autant, nous ne sommes pas tous égaux face à ces nuisances sonores. Simple gêne pour les uns, les acouphènes se révèlent insupportables pour d’autres, voire invalidants. Durables, ils affectent même la qualité de vie : diminution de la concentration, difficultés pour s’endormir, insomnies. Sur le plan psychique, ils peuvent rendre les patients irritables et provoquer des états d’anxiété et de dépression.
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Quand parler d’acouphène permanent ?
Dans 95 % des cas, les acouphènes sont temporaires et disparaissent spontanément. Bonne nouvelle ? Excepté pour 2 à 4 millions d’acouphéniques en France, dont vous faites probablement partie, qui en souffrent de manière fréquente et persistante (étude IFOP – JNA 2018).
Selon le Dr Didier Bouccara, médecin ORL à l’AP-HP, un acouphène est considéré comme permanent s’il dure « au-delà de 20 minutes à plusieurs jours de suite ». Si vous entendez votre acouphène sans cesse, toute la journée, qu’il ne s’améliore pas de lui-même en quelques jours, ou que la gêne auditive est élevée, il devient important de consulter.
🩺 Bon à savoir : votre généraliste pourra vous orienter vers un spécialiste ORL pour réaliser un bilan complet et écarter les causes graves (bien que moins fréquentes).
2. Identifier les causes de l’acouphène chronique
Cette seconde étape consacrée à l’investigation est cruciale : qualifier l’origine de vos acouphènes maximisera vos chances de trouver le traitement adéquat !
Les causes physiques
Contrairement aux idées reçues, la cause physique est de loin l’explication la plus probable quant à la survenue de votre acouphène permanent. Saviez-vous que dans 80 % des cas, ils étaient directement rattachés à des troubles de l’audition ?
L’apparition des acouphènes est favorisée par une perte auditive due :
- au vieillissement naturel de l’oreille (avec l’âge, dès 50 ans) ;
- au traumatisme sonore lié à une exposition intense au bruit (concert, certaines professions, etc.), notamment chez les jeunes.
👂 Rassurez-vous, le bilan ORL visant à diagnostiquer vos acouphènes permanents se réalise sans douleur :
D’autres causes, également imputables au corps humain, sont possibles :
- un bouchon de cérumen ou un corps étranger dans l’oreille ;
- une otite ou inflammation douloureuse de l’oreille ;
- une prise de médicaments ototoxiques (c’est-à-dire toxiques pour les oreilles comme certains médicaments anti-inflammatoires AINS) ;
- un traumatisme crânien ;
- etc.
Les causes psychologiques
Il est possible qu’aucune cause physique ne soit identifiée pour justifier la présence de vos acouphènes. L’explication serait-elle d’ordre psychologique ? Hélas, aucune étude n’établit de lien de causalité direct entre l’état psychique d’un individu et le déclenchement d’« hallucinations auditives ».
Pourtant, vous êtes certain que votre acouphène est apparu après une intense période de stress ou de grande fatigue ! Ces deux évènements sont souvent assimilés à des déclencheurs. Or, ce sont surtout des facteurs aggravants : ils amplifient l’acouphène déjà présent et le rendent plus perceptible. Cercle vicieux quand on sait que les acouphènes génèrent eux-mêmes du stress, de la fatigue, et accentuent votre anxiété !
« Sans bruit, je n’entends que mon oreille, et le silence rend plus fort mes acouphènes. » (Angèle, J’entends)
3. Traiter l’acouphène persistant : les solutions pour libérer ses oreilles
Soyons francs : il n’existe aucun traitement miracle capable de vous guérir de vos acouphènes permanents instantanément. Mais pas de panique ! Plusieurs approches thérapeutiques peuvent vous soulager durablement. À chaque cause, sa solution.
La prise en charge des causes diagnostiquées
Mécanique imparable : pour réduire un acouphène, la solution la plus radicale reste de traiter la cause physique responsable. Dans la plupart des cas, supprimer un bouchon de cérumen, soigner une otite ou adapter votre traitement médicamenteux peut suffire à diminuer drastiquement votre gêne auditive.
La correction de la perte auditive
Autre solution efficace : corriger votre perte auditive ! Le recours à un appareil auditif (type prothèse) permet d’améliorer votre audition et d’enrichir votre environnement sonore. En réentendant des sons que vous ne captiez plus, votre attention se focalise d’autant moins sur vos bourdonnements d’oreilles.
Le générateur de bruits
Vous êtes bien placé pour le savoir : le silence est l’ennemi de tout acouphénique ! Il agit comme un amplificateur qui renforce leur perception sonore. Utiliser un générateur de bruits peut masquer vos nuisances auditives. Ce petit appareil émet un bruit de fond doux, calé sur la fréquence de votre acouphène, pour couvrir celui-ci. Grâce à la diffusion de ces bruits blancs, vos acouphènes, faiblement entendus, sont moins anxiogènes.
Le processus d’habituation
Lorsque les appareillages s’avèrent inopérants, une seule solution : l’habituation. C’est l’une des clés pour supporter ses acouphènes au quotidien.
Le principe ? Vous « habituer » à leur présence constante pour mieux les mettre à distance. À terme, l’acouphène devient un son insignifiant pour votre cerveau. Plus vous y êtes indifférent, plus vous réussissez à les ignorer. Un peu comme les personnes vivant près d’une voie ferrée : avec le temps, ils ne prêtent plus attention au passage des trains.
Quelques astuces : évitez le silence (vous le saviez déjà) et privilégiez un bruit de fond à faible intensité comme de la musique douce, la rumeur de la radio, le tic-tac d’un réveil, etc.
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Les thérapies cognitives et comportementales
Dans le même esprit, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) cherchent à détourner votre attention des acouphènes. Initiées par un psychiatre ou un psychologue, elles donnent de bons résultats chez 70 % des patients.
Par son approche, la thérapie cognitive et comportementale vous apprend à :
- reprogrammer vos réactions, et supprimer la connotation négative des acouphènes quand ils surviennent ;
- consentir à leur présence constante, et accepter qu’ils vous dérangent ;
- relativiser leur importance pour mieux les tolérer sans chercher à les faire disparaître.
Sachez qu’en cas de forte anxiété ou de dépression, la prise en charge psychologique peut s’accompagner d’une prise de médicaments (anxiolytiques ou antidépresseurs).
Les techniques de gestion du stress
Vous l’avez compris, lutter contre le stress est un enjeu majeur pour réussir à diminuer votre anxiété, et par extension calmer vos acouphènes persistants.
Les possibilités sont nombreuses ! À vous de trouver la méthode qui vous conviendra le mieux :
- relaxation, accompagnée ou non par des exercices de respiration ;
- méditation ;
- sophrologie ;
- acupuncture ;
- art thérapie ;
- etc.
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Il est possible de vivre en harmonie avec ses acouphènes permanents et d’apprendre à s’en détacher malgré leur côté envahissant. Si vous ne trouviez pas le soulagement attendu au terme de ces 3 étapes, ne restez pas seul avec vos acouphènes chroniques ! Des groupes de parole ainsi que des ateliers thérapeutiques existent. 👉 Contactez des associations telles que France Acouphènes pour vous accompagner au quotidien et vous aider à surmonter votre gêne auditive.
Linda Lam, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Océane, tutrice de formation chez FRW.
Sources :