Envie de plonger dans une belle histoire d’amour maternel, à vingt mille lieues sous les mers ? C’est ce que nous propose François Sarano, fervent défenseur des cachalots et fondateur de Longitude 181, une association de protection des océans. Grâce au travail mené par cet organisme, de magnifiques images de l’allaitement de ces cétacés ont été partagées sur leur site. Des photos splendides qui nous font voyager dans le grand bleu auprès de ces mammifères encore si méconnus.
Les nourrices allaitantes chez les cachalots : la solidarité au sein du clan
Irène Gueule-Tordue, c’est la doyenne de ce groupe de cachalots. Ils sont suivis par Longitude 181 depuis 12 ans, et le travail a été fructueux. C’est d’ailleurs une première mondiale : grâce à l’étude des morceaux de peau naturellement perdus, il a été possible de reconstituer les liens de parenté et remonter jusqu’à l’arrière-arrière-grand-père du clan. Un exercice minutieux permettant de déchiffrer les comportements maternels, mais également la vie des bébés.
L’organisation de ce clan est basée sur l’entraide et la solidarité, et certaines femelles surveillent les petits lorsque leurs mères plongent dans les profondeurs pour chasser. C’est le cas notamment de Germine, la nourrice attitrée, qui garde les plus jeunes sous sa nageoire depuis 2011.
« Elle s’occupe de la crèche, se laisse téter bien qu’elle n’ait pas de lait, c’est la baby-sitter du groupe ! »
L’allonursing (l’allaitement sans liens de parentalité) est un comportement animal déjà observé chez d’autres cétacés tels que les orques. Mais ces découvertes permettent la mise en lumière d’un fonctionnement social riche, basé sur l’altruisme et l’intérêt du clan comme priorité.
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Avec ou sans lait, l’allaitement comme moyen de réconfort pour les bébés cachalots
Le plot-twist ? Toutes les nourrices allaitantes ne fabriquent pas… de lait ! Dans le but de comparer les tétées nourrissantes et celles servant à rassurer les petits, Longitude 181 a filmé 127 allaitements sur une période de 7 ans. Les données récoltées ont ensuite été recensées dans un article publié sur le site Animal behaviour and recognition.
Après tant d’années d’observation, il a été possible de différencier chaque individu selon :
- ses tâches ;
- la forme de sa queue ;
- la couleur de sa peau ;
- le son qu’il émet.
Ce son est l’un des plus forts du règne animal et il est singulier d’un cachalot à l’autre. Cette possibilité de distinguer les cétacés a permis un suivi très précis des tétées.
Ainsi, Lucy a donné naissance à Roméo en 2013 puis à Darren en 2018. Oui, mais Darren et Roméo sont également élevés et allaités par Germine, qui ne produit pourtant pas de lait ! C’est aussi le cas d’Emy, veillant sur deux bébés alors qu’elle n’en a jamais eu. Le temps d’allaitement partagé avec les nourrices ne diffère pas de celui passé avec les mères, mais toutes ne fournissent pas de lait et une majeure partie des allonursing sont sans succion. Ce geste, rassurant pour les petits, apporte une dimension de réconfort et d’amour.
L’univers marin a encore beaucoup à nous apprendre sur notre monde. Grâce à ces clichés émouvants, la découverte en détail de l’allaitement chez les cachalots nous transporte dans un océan de tendresse, et change peut-être notre regard sur cette espèce encore bien méconnue. Et s’il a changé le vôtre, partagez cet article à vos proches !
Camille Felettig pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web pour FRW
Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW
Sources :