Connaissiez-vous l’échidné à long bec d’Attenborough ? Non ? Cela n’est guère étonnant puisque sa dernière apparition connue date de 1961. Il vient pourtant de croiser la route d’une équipe de chercheurs d’Oxford. Voilà une nouvelle fort réjouissante dans le contexte d’effondrement mondial de la biodiversité. Retour sur un petit miracle.

L’échidné à long bec d’Attenborough, un mammifère peu commun

Suivre les traces de cet animal méconnu nous emmène bien loin dans le temps et dans l’espace.

Voyage dans le passé chez les monotrèmes

Sans lui faire offense, ce petit animal semble le résultat d’un assemblage un peu disparate. Jugez plutôt : les épines d’un hérisson sur le dos, un long museau courbe qui l’apparente à un fourmilier et des pattes de taupe pour parachever le tableau. Ah oui ! Il pond des œufs aussi.

On ne connaît qu’un autre animal aussi étrange, l’ornithorynque. Rien de surprenant à cela puisqu’ils sont cousins. Tous deux appartiennent à la famille des monotrèmes, des mammifères pondeurs d’œufs. Cette famille s’est séparée des autres mammifères il y a 200 millions d’années, à l’époque des dinosaures !

Une espèce du bout du monde que l’on croyait éteinte

En 1961, Pieter Van Royen, botaniste hollandais, documente la présence du petit mammifère en Indonésie. Depuis cette date, aucune preuve scientifique de son existence n’avait pu être obtenue. Il faut dire que son écosystème le maintient à l’écart de l’homme. L’échidné à long bec vit en effet dans les monts Cyclopes, au cœur de la jungle tropicale.

Pourtant, une communauté autochtone papoue affirmait que l’espèce n’avait pas entièrement disparu. Des traces semblaient attester sa présence. Il restait à le prouver de façon incontestable.

Une (re) découverte scientifique qui sonne comme un espoir

La confirmation de l’existence de l’échidné à long bec est une bonne nouvelle. Cela doit nous enjoindre à une mobilisation plus franche en faveur de la protection de la forêt tropicale.

Une collaboration exemplaire et une obstination salutaire

C’est James Kempton, biologiste à l’université d’Oxford, qui a conçu et mené cette expédition. Celle-ci doit en partie son succès à la collaboration avec divers partenaires locaux, notamment la fondation Yappenda qui œuvre à la protection de la Papouasie.

Durant quatre semaines, les scientifiques ont parcouru les monts Cyclopes et installé 80 pièges photographiques. L’étrange animal a pourtant bien failli leur échapper. Le communiqué de l’université d’Oxford, le 9 novembre 2023, en témoigne :

« Le dernier jour, avec les dernières images sur la dernière carte mémoire, l’équipe a obtenu ces clichés du mammifère insaisissable ».

L’obstination aura finalement eu raison de son extrême discrétion.

Un plaidoyer pour la biodiversité

En plus de confirmer la présence de l’échidné, l’expédition a démontré l’incroyable biodiversité de la région :

  • plusieurs dizaines d’espèces d’insectes inconnues ont été recensées ;
  • un genre inédit de crevette a été identifié ;
  • un oiseau que l’on pensait disparu depuis 2008, le Ptiloprora mayri, a été aperçu ;
  • de nouvelles espèces d’arthropodes ont été découvertes dans des grottes inexplorées.

Malgré cette richesse, la forêt indonésienne subit une déforestation massive. Ce n’est toutefois pas une fatalité, comme en témoigne le recul de la déforestation en Amazonie.
Il n’y a donc pas que des mauvaises nouvelles du côté de l’environnement !

L’expédition menée par James Kempton a permis de retrouver la trace d’un mammifère surgi du passé. Ce petit miracle prouve la nécessité de protéger la biodiversité abritée par la jungle tropicale indonésienne.
L’échidné à long bec d’Attenborough sera-t-il l’improbable déclencheur d’une véritable prise de conscience ?

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Joël Boutteville, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Périne, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Crédits :

  • Photographie – Expedition Cyclops, 2023