Vous aimeriez être plus en phase avec le langage des jeunes ? Vous souhaitez prendre le pouls de votre époque ? Connaître les nouveaux mots du dico peut être une solution. Bonne nouvelle : les deux ouvrages de référence de la langue française ont sorti leur édition 2024. Les équipes de lexicographes du Petit Robert et du Petit Larousse ont tendu leur miroir sur la société. Chacune en a extrait plus de 150 termes et sens inédits. Alors pour parfaire votre vocabulaire, lisez notre article à la lettre !

Les néologismes reflètent un monde en mouvement

Les ajouts lexicaux en disent long sur les évolutions du langage, les préoccupations et les aspirations de nos contemporains.

Le vocabulaire de la jeunesse

Le « parler djeun’s » a, cette fois encore, droit de cité dans le lexique commun. Le registre des émotions est bien présent, avec notamment le verbe intransitif « bader » (éprouver de l’inquiétude, de la tristesse) et l’expression « être en PLS » (se sentir mal). C’est ce qui peut arriver quand notre « crush » (celui/celle pour qui on a un coup de cœur) nous « ghoste » (rompt tout contact avec nous) ou qu’il nous « met une disquette » (nous ment).

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L’identité de genre

Les personnes non-binaires ne se sentent ni homme ni femme (ou les deux à la fois). Pour les évoquer, le dico en ligne du Robert intégrait, en 2021, le pronom personnel sujet « iel(s) » (contraction d’« il » et « elle »). L’éditeur consacre, cette fois, le verbe transitif « mégenrer » (fait de ne pas attribuer à quelqu’un le genre dans lequel il se reconnaît). Le Petit Larousse introduit pour sa part le vocable « antisexisme » (opposition à toute discrimination fondée sur le sexe).

Le champ lexical de l’écologie

Le terme « éco-anxiété » renvoie à l’angoisse provoquée par les menaces environnementales. Il accompagne d’autres nouveaux mots du dico comme « microplastique », « vélorution » (anagramme de révolution) ou encore « dette climatique ». On retrouve aussi le sigle « ZFE » pour évoquer une zone à faibles émissions (interdite aux véhicules les plus polluants).

Les nouveaux mots du dico illustrent une société multiculturelle

Le lexique étranger ou francophone s’invite également dans le dictionnaire.

Des anglicismes au fil des pages

« Greenwashing » (écoblanchiment), « webinaire », « spoiler » (révéler un élément clé de l’intrigue d’une œuvre)… Des mots anglais – ou « franglais » – font encore une fois leur entrée dans le dico. Le Petit Larousse a néanmoins décidé d’inscrire, en préambule de certaines définitions, la mention « anglicisme déconseillé ». Il fournit alors un équivalent en français : bureau nomade pour « flex office », jeu d’évasion pour « escape game », mise en scène de la maison pour « home staging », etc.

Une gastronomie sans frontières

Les références culinaires des autres pays franchissent les barrières lexicales. Les éditions 2024 des deux dictionnaires de référence mettent en appétit en incorporant des termes savoureux :

  • « mochi » (pâtisserie japonaise) ;
  • « banh mi » (sandwich vietnamien) ;
  • « cougnou » (brioche belge) ;
  • « poke bowl » (plat hawaïen) ;
  • etc.

Les pays francophones à l’honneur

Le lexique de la francophonie contribue à la richesse de notre vocabulaire. En témoignent ces exemples de mots issus respectivement de Belgique, du Liban et du Canada :

  • le nom féminin familier « gayolle », qui peut aussi bien désigner une cage renfermant des oiseaux qu’une prison (au sens figuré) ;
  • l’adjectif « brave » pour caractériser quelqu’un de doué et brillant ;
  • le nom masculin « fureteur », l’équivalent du navigateur Internet en France (et le verbe « fureter », qui signifie surfer sur la Toile) ;
  • etc.

Le Petit Robert et Le Petit Larousse 2024 ont su traduire les réalités d’une société plurielle en profonde mutation. Des sujets les plus « malaisants » (qui dérangent) aux thèmes les plus croustillants, les nouveaux mots du dico éclairent notre lanterne. Ils nous aident à « tendre l’oreille du côté de la rumeur du monde », pour reprendre l’expression de l’écrivain Alain Mabanckou.

Armelle Gacon, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Andrée, tutrice de formation chez FRW.

Sources :