Retrouver l’enfant qui sommeille en soi : comment s’y prendre ?

Avez-vous déjà eu l’impression qu’une vague de responsabilité s’était emparée de vous un jour, à l’improviste, vous transformant en « grande personne » ? Les adultes troquent souvent malgré eux leur cœur d’enfant et leur insouciance pour une vie modelée d’injonctions et de sérieux. Il n’est pourtant pas loin celui qui d’un claquement de doigts pourvu d’un brin d’audace se liait d’amitié avec n’importe qui ; le petit, à qui la moindre broutille déclenchait des éclats de rire frénétiques ; l’enfant enclin à s’enthousiasmer de tout et à se jouer des obstacles de la vie avec légèreté… Loin du monde féérique de Disney, notre enfant intérieur s’est progressivement endormi, laissant ce qu’il possédait de spontanéité et d’étonnement s’éteindre avec lui. Retrouver l’enfant qui sommeille en soi ne s’improvise pas. Heureusement, il existe quelques pistes pour réveiller son âme d’enfant et la cultiver. Cap ou pas cap de remettre la main sur ce trésor d’enfance ?

1/ Se rappeler l’enfant que l’on était afin de mieux renouer avec lui

Accueillir les réminiscences

Il est probable que vous ne sachiez plus vraiment ce qu’il vous reste en commun avec le jeune que vous étiez. Les mêmes souvenirs refont surface, sans surprise, en écoutant vos parents rabâcher certaines anecdotes. Pourtant un jour, au détour d’un rangement de cave chez mamie, un jouet vous fait de l’œil. Votre attention se pose sur un vieux Mastermind, un Kiki au poil hirsute, un Tom-Tom et Nana corné ou une puce sauteuse un peu collante. Votre corps s’emplit alors d’une douce nostalgie mêlée d’excitation. Ebay, Le Bon Coin et les vide-greniers seront une aide précieuse pour retrouver les jouets de votre enfance. Partez à la recherche de ces pépites.

Vous avez sûrement entendu parler de Proust et de sa madeleine trempée dans le thé. Vous est-il déjà arrivé de vous faire surprendre par une volée de souvenirs, en portant à votre nez la spatule du pot de colle blanche par exemple, ou en croquant dans une boule de coco meringuée ? Les sons, les odeurs et le goût peuvent vous aider à renouer avec votre enfant intérieur. N’y a-t-il pas des musiques qui vous émeuvent particulièrement ? Ce slow mémorable où adolescent, vous avez embrassé pour la première fois votre amoureux(se) ou encore une comptine oubliée fredonnée par votre enfant au retour de l’école…

« Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. Mais peu d’entre elles s’en souviennent. » Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince

Des bribes de votre mémoire surgissent parfois de nulle part, sans qu’on ait cherché à les invoquer. Les analystes appellent ce phénomène « la conscience affective ». Soyez attentifs à ces moments puissants, consignez ces souvenirs magiques quelque part – un carnet fera l’affaire – pour ne pas perdre de vue la part d’enfance tout juste libérée.

Reconsidérer son potentiel créatif

Comme beaucoup d’enfants, vous étiez sûrement doté d’un grand potentiel créatif. Certains excellaient dans l’édification de cabanes avec comme unique matériel : coussins, manche à balai, et couverture. D’autres s’adonnaient à des chorégraphies ou des tours de magie spectaculairement naïfs. Quant aux dessinateurs compulsifs, ils ne savaient pas résister à une surface lisse : dessous de table, murs, accoudoirs de canapé, tapis… Il y a fort à parier que ces idées créatives enfantines ne demandent qu’à émerger dans votre vie d’adulte sous des formes plus abouties.

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2/ Réveiller son âme d’enfant en osant sans complexes s’émerveiller, jouer, rire…

S’ébahir d’un rien

Il fut un temps où vous pouviez rester des heures allongé au sol à regarder les fourmis s’affairer. Vous étiez capable de voir les choses surprenantes de la vie, et de vous en étonner. En grandissant, beaucoup de premières fois ont perdu un peu de leur magie. Pourtant, cultiver sa curiosité contribue grandement à se reconnecter avec l’enfant qui dort en soi. Testez, goûtez, observez… Il ne tient qu’à vous de vivre de nouvelles expériences, de voir les extraordinaires facettes du monde, ou simplement de profiter des beaux moments qui se présentent. Devenir adulte ne signifie pas devenir aveugle !

🎬 Si cet extrait vous a plu, regardez le film Hook ou la revanche du Capitaine Crochet de Steven Spielberg

Renouer avec le jeu

Le philosophe Nietzsche disait que chaque homme cache en lui un enfant qui veut jouer. Le jeu peut sembler contre-productif, une perte de temps aux yeux de la société qui a relégué la sphère du loisir au dernier plan de notre vie. Pourtant, jouer n’en reste pas moins un stimulant infini pour l’esprit et un vecteur de socialisation. Les règles – ou limitations – sont ce qui rend cette activité si intéressante et addictive. Qu’il s’agisse d’un escape game entre copains, de constructions en Lego ou d’un match de foot, la distraction vous profite. Jouer aide à oublier ses soucis, à retrouver un peu d’insouciance et ainsi à se reconnecter avec l’enfant qui dort en soi. Il fait bon vivre du côté de ceux qui s’amusent !

Passer du rire aux larmes

Les adultes se cachent pour pleurer. Le dégainage de mouchoir se veut plus rapide qu’autrefois, car verser des larmes est considéré comme un aveu de faiblesse. Or, certaines personnes sont émotives, c’est dans leur ADN. D’autres, sans être particulièrement sensibles, voient parfois la marmite déborder. S’il vous arrive de pleurer, c’est que votre corps en a besoin. Vous serez sûrement un peu rouge et moche, mais qu’importe ! Enfant, vous ne vous posiez pas tant de questions, un bon sanglot et la vie reprenait son cours. Pleurez lorsque c’est nécessaire, vous vous sentirez soulagé, moins stressé, et peut-être même compris.

 

Rire libère des endorphines, provoquant un sentiment d’allégresse. En quittant l’enfance, nos rires deviennent moins fréquents, plus pertinents et moins exubérants que jadis. Une étude américaine réalisée en 2020 par l’université de Stanford affirme qu’un enfant de 4 ans rit environ 300 fois par jour. À la quarantaine, nous rions autant… en 10 semaines. Lancer une plaisanterie en public mérite désormais réflexion, par crainte de rater son coup. Quel dommage ! Les boutades et jeux de mots sont un excellent moyen de rester jeune et vif. Pour vous maintenir en bonne santé physique et psychique, entraînez-vous et faites des blagues nulles !

Savez-vous qu’il existe une discipline pour retrouver votre enjouement d’enfant ? On l’appelle le yoga du rire.

3/ Alléger son quotidien de récréations régulières pour garder son cœur d’enfant

La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Vous êtes régulièrement confrontés à des situations difficiles, mais ces épreuves ne doivent pas ternir votre cœur d’enfant. Cultiver votre joie de vivre, votre créativité, l’esprit de jeu et votre optimisme nécessite quelques efforts au quotidien. Le secret réside dans le fait d’instaurer régulièrement des temps de récréation pour échapper aux tracas de la vie. Voici quelques idées :

• S’inscrire à la ludothèque : l’idéal pour tester des tas de jeux sans dépenser un sou.
• Instaurer une soirée jeux de société par semaine en invitant du monde.
• Se rendre ridicule de temps en temps, en chantant à tue-tête par exemple, jusqu’à en rire de bon cœur.
• Faire des diètes médiatiques : couper les informations à la télé et à la radio plusieurs jours d’affilée, cela préserve des mauvaises nouvelles.
• Côtoyer des enfants et se laisser embarquer dans leurs jeux et leurs histoires.
• Faire des grimaces (sans les mains) en déformant sa bouche, en gonflant ses narines et en fronçant son front.
• Vivre des premières fois : porter des bretelles, manger de la cervelle, jouer de l’accordéon, chanter dans un karaoké, etc.
• Inviter des copains ou des copines pour une soirée pyjama avec au programme : film, photos, grignotage et délires, comme autrefois.
• Se déguiser dès que possible : carnaval, réveillon, anniversaires thématiques, etc.
• Regarder des dessins animés.
• Faire des repas 100 % avec les doigts.

Attention, il convient de casser votre routine pour l’égayer, pas de remplacer toutes vos obligations par du loisir !

👀 À lire 365 jours pour retrouver son âme d’enfant de Christie Vanbremeersch.

4/ Faire la différence entre la reconquête de son enfant intérieur et le syndrome de Peter Pan

Avoir des moments de distraction et de jeu récurrents ne signifie pas reculer devant vos responsabilités. En entrant dans l’âge adulte, il arrive que certaines personnes éprouvent des difficultés à faire des choix et à voler de leurs propres ailes. L’origine est souvent un grand manque de confiance en soi et en l’avenir. Elles s’installent alors dans un mode de vie centré sur le plaisir et le jeu, dénué de toute contrainte et dépendant des autres – des parents le plus souvent. Ce phénomène s’appelle l’« adulescence ». On parle aussi de « kidult » en anglais ou du « syndrome de Peter Pan », bien qu’il s’agisse plutôt d’un état que d’un trouble psychologique. Il intervient la plupart du temps à la vingtaine, et peut durer 10, 20 ans ou parfois toute une vie.

Se complaire dans ce statut d’adulescent est un vrai poids pour l’entourage. La procrastination à outrance, le manque d’autonomie, l’immaturité constante sont autant de traits difficiles à supporter pour un parent, une sœur ou un conjoint.

On peut pourtant collectionner les peluches et jouer à la console tout en gérant le travail, les courses et les enfants… Tout est une question d’équilibre.

Vous l’aurez compris, cultiver son esprit d’enfant n’empêche pas de garder un pied dans la réalité et d’être responsable. Vous possédez désormais quelques astuces pour vivre heureux en regardant le monde avec distance comme lorsque vous étiez enfant. Fracturer le sérieux est une mission de tous les jours. Mais si vous vous appliquez, au bout du compte, vous serez capable de profiter spontanément de tout, tout le temps ; de devenir un pro de l’autodérision, de bannir les a priori et les angoisses, et de rêver encore et toujours à ce que pourrait être « votre » demain. Réveiller son âme d’enfant n’est pas si compliqué. Il suffit de concevoir dès le départ que l’on peut atteindre une maturité émotionnelle tout en continuant à prendre beaucoup de plaisir en mangeant des Pitch !

📖 Pour aller plus loin, lisez aussi Les super-pouvoirs de l’innocence de Franck Martin

Leslie Taupenas pour e-Writers.
Article rédigé au cours de la formation en rédaction web SEO chez Formation Rédaction Web.
Article relu par Stéphanie, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

• femmeactuelle.fr, J’ai gardé mon âme d’enfant. C’est grave, docteur ?
• marieclaire.fr, À partir de quand se sent-on vraiment adulte ?
• ledevoir.com, Les adultes peuvent-ils encore jouer ?
• courrierinternational.com, Le travail, c’est pas de la rigolade
• huffingtonpost.fr, 5 idées pour retrouver votre âme d’enfant