Depuis des milliers d’années, l’homme entretient une relation étroite avec le végétal et plus particulièrement avec les herbes médicinales. Il existe une large variété de plantes, des plus simples aux vertus curatives en passant par les aromates puissants et multitâches. Grâce à leurs actions sur une large palette de maladies et sur l’ensemble de l’organisme, se servir des plantes pour guérir n’a jamais été aussi recherché qu’actuellement. Se soigner par les plantes est une science qui porte un nom : la phytothérapie. Autrement appelée « médecine douce » ou « alternative », cette thérapie originale est régulièrement utilisée en complément d’un suivi traditionnel. Il est essentiel de rappeler qu’utiliser la phytothérapie ne doit pas se faire dans n’importe quelles conditions ni sous n’importe quelles formes, malgré l’engouement croissant qu’elle suscite.

Se soigner par les plantes, ce qu’il faut savoir pour une pratique tout en bénéfice.

Aux origines de la phytothérapie : une approche holistique de la santé

La phytothérapie est utilisée depuis l’Antiquité comme remède contre les maladies grâce aux bienfaits naturels des plantes. Le premier texte connu sur l’utilisation des herbes médicinales en tant que traitement curatif remonte à l’ère sumérienne (en 3000 av. J.-C.) et traite de l’usage de décoctions de chanvre.

Cette médecine alternative s’adresse directement au corps et traite ses réactions physiques en profondeur. C’est un savoir ancestral dont la prise en charge est considérée comme plus globale et plus attentive au langage corporel que peut l’être la médecine classique.

La pharmacopée française (référence scientifique de toutes les substances compatibles avec les exigences de santé publique) recense à ce jour 546 plantes médicinales autorisées à la vente en pharmacie. Parmi toutes ces plantes, seulement 148 peuvent être vendues sur d’autres sites.

« C’est la nature qui guérit les malades », Hippocrate

Se soigner par les plantes : ce qu’il faut savoir sur cette médecine « douce »

Cette science végétale offre de nombreuses solutions dans le traitement de maux externes ou internes. Vous souffrez d’eczéma ? L’avoine, l’amande douce, l’onagre ou la bourrache seront vos meilleurs alliés pour vous soulager. Un mal de tête vous brouille les idées ? Essayez d’appliquer un peu de menthe poivrée (attention, elle est toxique pour les enfants) sur les tempes ou de boire une infusion de gingembre frais. Une insomnie s’invite chez vous ? Un mélange de valériane et de passiflore pourra vous être utile. Si ça n’est pas suffisant, vous pouvez également tester ces 5 techniques pour vaincre l’insomnie chronique.

À chaque inconfort, son remède naturel.

Les prescripteurs d’herbes médicinales

Avant de vous adonner à vos décoctions maison, il est fortement recommandé de consulter des professionnels spécialisés dans ce domaine. Vous avez la possibilité de prendre rendez-vous avec un médecin généraliste dont la formation en phytothérapie aura été faite en complément de son cursus général. Vous pouvez les retrouver sous la dénomination « médecins phytothérapeutes ». Selon le Conseil de l’ordre des médecins, il n’est pas obligatoire de mentionner cette spécialité sur la plaque ou les ordonnances. À l’opposé de l’acupuncture et de l’homéopathie.

Il existe également des naturopathes, étiopathes et aromathérapeutes qui pourront vous conseiller certaines plantes dans le but de soulager vos maux lors de vos consultations. Ces praticiens ne sont pas reconnus par l’Ordre des médecins ou l’Ordre des pharmaciens et n’ont pas d’éligibilité à vous prescrire officiellement l’utilisation de la phytothérapie. Ils offrent un conseil ou un axe de réflexion sur des symptômes, mais ne remplacent pas un rendez-vous traditionnel avec votre médecin.

Pour rappel, seuls les pharmaciens ont le droit de disposer et de vendre des produits à base de plantes (article L. 4211-1 du Code de la santé publique) .

Bon à savoir :

Le diplôme d’herboriste n’existe plus depuis la loi du 11 septembre 1941. Cependant, les herboristes encore en activité lors de l’annonce de cette loi ont été autorisés à conserver le droit de stockage et de vente de plantes médicinales jusqu’à leur décès. Ce qui explique l’existence de quelques herboristeries en France à l’heure actuelle, mais plus du diplôme d’État.

Lieux et sites de vente des plantes

Vous souhaitez acheter quelques plantes ou extraits de plantes médicinales sans savoir où en trouver ?

Vous avez la possibilité de vous procurer ces produits dans les lieux et sites suivants :

  • en pharmacie et en parapharmacie ;
  • dans les grandes et moyennes surfaces ;
  • dans les établissements de produits biologiques et diététiques.

Il est également possible d’en acquérir sur Internet, via certaines plateformes de vente en ligne.

Format et mode d’administration de cette thérapie

Cette médecine douce rassemble plusieurs familles de produits qui n’ont pas toutes les mêmes spécificités et la même présentation.

Il en existe une grande variété à la vente :

  • les compléments alimentaires ;
  • les préparations pharmaceutiques (ampoules, poudres, teinture mère) ;
  • les médicaments à base de plantes ou d’extraits de plantes (qui procurent un sommeil plus facile, une réduction du stress ou une solide immunité pour l’hiver) ;
  • les infusions ;
  • les crèmes ;
  • l’aromathérapie (les huiles essentielles et leurs hydrolats).

Plusieurs modes d’administration existent également, vous permettant de privilégier la solution la plus confortable lors de la prise d’un traitement en phytothérapie :

  • par voie orale (la plus répandue) ;
  • par voie cutanée (massage, application directement sur une zone spécifique du corps) ;
  • en pipette pour une thérapie locale (concerne majoritairement les yeux) .

Pour rappel : n’hésitez pas à demander conseil auprès de votre médecin ou de votre pharmacien pour connaître le mode d’administration adapté à votre problème de santé.

Utiliser la phytothérapie pour se soigner : un besoin très actuel

Selon une enquête de l’Observatoire sociétal du médicament (datant de 2011), 63 % des Français font confiance à la phytothérapie et 28 % lui donnent la priorité devant la médecine classique. On assiste à un attrait de plus en plus important pour la pratique et l’utilisation de la phytothérapie.

Pourquoi y avoir recours ?

Pour certains, se soigner par les plantes revient à se rapprocher au plus près des bienfaits naturels de notre environnement. Il y a une indéniable dimension écologique dans le fait de pratiquer une médecine qui vient de la nature : la présence d’un savoir-faire accessible au plus nombreux (chacun peut cultiver des herbes médicinales au fond de son jardin ou sur un balcon) et le fait de se rapprocher d’une consommation plus éthique et raisonnée. Un véritable retour aux sources revendiqué face à l’industrialisation de nos sociétés.

Pour d’autres, il s’agit plutôt d’une remise en question du système de soins à la suite des multiples scandales médicaux de ces dernières années (le Médiator, la Dépakine ou le sang contaminé). Face à ces événements sanitaires conséquents, une partie de la population préfère se tourner vers une méthode plus naturelle qui paraît plus sécurisante et plus compréhensible dans son utilisation.

Utiliser des plantes pour se soigner ne vous inspire pas ? Laissez-vous tenter par la lithothérapie.

Une médecine alternative qui n’est pas exempte de dérives

Les herboristeries d’autrefois ont évolué pour faire place aux pharmacies d’aujourd’hui ; les règles qui entouraient l’usage de cette médecine se sont également transformées.

Le monopole pharmaceutique concernant les produits dits de phytothérapie a pour objectif majeur de protéger la santé publique. Cet encadrement vise à éliminer les dérives dangereuses et le charlatanisme présents dans le paysage médical.

La détresse ou le manque d’informations de certains patients face au système général de soins les poussent à consulter des professionnels ou des structures non conventionnelles qui peuvent être à risque. On parle de dérives possiblement sectaires lorsque le patient se retrouve sous emprise psychologique, émotionnelle ou physique, et abandonne son traitement traditionnel au profit de pratiques pouvant le mettre en danger.

Selon le guide Santé et dérives sectaires, réalisé par Miviludes (2012), il y aurait 3 000 médecins en France en lien avec une mouvance sectaire.

Pour rappel, seuls les professionnels inscrits à l’Ordre national des pharmaciens peuvent se prévaloir d’un droit de prescription, de vente ou de conseils concernant les plantes médicinales. L’usage illégal de cette pratique peut être lourdement sanctionné par le CNOP (Conseil national de l’ordre des pharmaciens).

Les pharmaciens ont donc un rôle de vigilance et d’accompagnement dans la diffusion des herbes médicinales et ont le devoir de signaler toute pratique dangereuse.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ce site et ce livre qui vous permettront d’approfondir la thématique de la phytothérapie :

  1. Santé et dérives sectaires | Miviludes (derives-sectes.gouv.fr)
  2. L’autosanté ; vers une médecine réflexive – Bernard Andrieu – Armand Colin – Grand format – Librairie Gallimard PARIS (librairie-gallimard.com)

Se soigner par les plantes est devenu une pratique courante du quotidien. Cette médecine douce offre une grande variété dans son utilisation, elle est à la portée de tous et fait l’objet de différents guides et livres vous permettant d’apprendre à connaître les plantes pour soigner vos maux du quotidien. Loin de l’image un peu vieillotte qu’on pouvait s’en faire, la phytothérapie réalise le tour de force de s’intégrer parfaitement dans une réalité traditionnelle tout en répondant aux enjeux écologiques et environnementaux actuels qui nous entourent. Après avoir parcouru cet article, qu’en est-il de vous et de votre rapport à la médecine ? Seriez-vous enclin·e à utiliser la phytothérapie pour vous soigner ?

Violaine Lévêque pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Stéphanie, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

http://www.ordre.pharmacien.fr/content/download/160922/784724/version/1/file/CTOP005_WEB_OK.pdf

Les plantes médicinales et l’herboristerie : à la croisée de savoirs ancestraux et d’enjeux d’avenir (senat.fr)

Plantes et santé : plantes à vertus médicinales sauvages ou du jardin (lemonde.fr)

Se soigner par les plantes, est-ce vraiment possible ? – Science & Vie (science-et-vie.com)