L’emblématique arbre californien, le séquoia géant, en voie d’extinction sur ses terres d’origine, s’est parfaitement adapté outre-Manche. Comment expliquer ce phénomène de déforestation massive aux États-Unis ? Cette acclimatation inespérée en Angleterre ? Et pour quel(s) bénéfice(s) ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article !

Le Sequoiadendron giganteum « enflamme » l’Amérique

Les incendies répétés de ces dernières années dans la Sierra Nevada ont détruit des centaines de séquoias. Au départ, personne ne s’en inquiétait car l’écorce très épaisse de ces arbres les protège efficacement contre les éléments, y compris le feu.

De plus, les incendies revêtent une importance cruciale pour ces conifères dont les jeunes individus naissent et se développent  grâce aux feux. Les flammes et la chaleur favorisent l’ouverture de leurs cônes, la libération des graines puis leur germination et leur croissance. Elles nettoient également le sol et libèrent de l’espace pour les racines des futurs séquoias géants. Cependant, les incendies qui ravagent actuellement la Sierra Nevada sont d’une telle violence que même les conifères les plus résistants ne parviennent pas à survivre.

Leur population s’est ainsi inexorablement réduite pour passer à 80 000 individus en Californie contre 500 000 en Grande-Bretagne. Ces chiffres sont extraits d’une recherche menée par l’université britannique UCL et publiée dans la revue Royal Society Open Science. Mais il semble aussi que l’état américain a perdu la moitié des conifères dont le tronc mesure plus de 60 cm de diamètre depuis les années 30. Les résultats de l’université s’appuient sur une centaine d’arbres sélectionnés dans l’Essex et en Ecosse. Selon les chercheurs de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, le réchauffement climatique est le principal responsable de ce rapetissement.

Et une bouffée d’air pur pour les Britanniques grâce au séquoia géant !

Implanté au milieu du 19e siècle, le conifère se plaît chez nos voisins britanniques en dépit d’un climat plus frais et humide. Véritable signe botanique de richesse à l’époque victorienne, il est planté à l’entrée des grands domaines, dans les parcs et le long des axes importants.

L’étude réalisée par l’UCL montre que son développement est identique en Californie et au Royaume-Uni. Cependant, si l’arbre prolifère correctement, il reste beaucoup plus petit qu’outre-Atlantique où certains séquoias peuvent atteindre les 80 mètres. La hauteur maximale du conifère britannique est évaluée à 54,87 mètres. La taille et la circonférence des séquoias sont mesurées au moyen de lasers. La différence de grandeur s’explique par l’âge des arbres qui peuvent excéder les 3 000 ans en Californie. Il reste donc plusieurs années avant que le conifère britannique soit « à la hauteur » de son homologue américain.

C’est au phénomène de photosynthèse que se sont plus particulièrement intéressés les scientifiques de l’UCL. Ils ont comparé le potentiel de stockage de CO2 des séquoias britanniques à leurs équivalents américains. Il s’avère presque semblable, aux alentours de 85 kilogrammes de carbone séquestrés par an. Les chercheurs ont également mis en évidence l’importante influence des précipitations sur ce phénomène. Celles-ci permettent à l’arbre de se développer plus vite et de produire davantage de biomasse (feuilles, tronc, etc…). Toutes ces nouvelles matières organiques d’origine végétale participent à piéger le CO2.

Le séquoia américain reste indétrônable face à son concurrent britannique en raison de son imposante taille. Ce mastodonte n’a pas fini de participer à la splendeur des forêts de la Sierra Nevada. Concernant l’environnement, les scientifiques ont mis en évidence qu’il absorbait fortement le CO2 atmosphérique et limitait les gaz à effet de serre.

🌳Plantez votre arbre et suivez l’exemple d’Antoine Moses !

 

Sylvie PAZZINI, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW.

 

Sources :

https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsos.230603#d3796082e1

https://www.geo.fr/environnement/menace-californie-sequoia-geant-prolifere-royaume-uni-bonne-nouvelle-pour-la-planete-climatique-219249

https://www.geo.fr/voyage/californie-le-declin-des-sequoias-geants-155701