La transhumance a encore de beaux jours devant elle ! Portée par dix pays du continent européen, dont la France, la montée des troupeaux en haute montagne pour la saison estivale est inscrite, depuis décembre 2023, au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Cette reconnaissance des migrations saisonnières par la célèbre organisation mondiale, permettra la conservation de traditions ancestrales !
S’il vous plaît… dessine-moi une transhumance !
Par-delà les terres brûlées par le soleil, des bergers entament un périple de plusieurs jours. Ils mènent leurs troupeaux dans les hautes montagnes aux prairies naturelles, là où plantes fourragères, herbes vertes et autres jeunes pousses forestières constituent un met de choix pour les moutons, chèvres et vaches venues s’en délecter.
Entendez-vous ce tintement grave et doux qui vous transporte vers la quiétude des alpages ? Ce sont les sonnailles, parures des meneuses et meneurs les plus vaillants et expérimentés des troupeaux. Ces privilégiés guideront les autres et serviront de repère sonore aux égarés. Tandis que les sabots battent le bitume et les terres des sentiers pastoraux, les chiens de bergers ont pour mission de rameuter les bêtes pour que le régiment garde le rythme, resserre les rangs et ne s’éparpille pas.
Cette joyeuse équipe, menée par les bergers attentifs aux besoins des animaux, migre par intermittence sur quinze à trente de kilomètres par jour ! Du levant au zénith, puis quelques heures avant la nuit tombée. Chaleur oblige ! Les pauses sont importantes car la cadence est intense. Mais le repos reste relatif face aux fréquentes attaques de loups, malgré la présence des patous.
La transhumance inscrite à l’UNESCO : quels avantages ?
Un label de l’UNESCO offre une toute nouvelle dimension pour l’élu.
Inscrire la transhumance sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité c’est :
- Considérer cette pratique ancestrale comme un trésor à préserver.
- Reconnaître le pastoralisme et mettre en lumière les métiers qui le constituent et font tourner une économie locale, régionale, nationale, voire internationale.
- Porter haut les valeurs et savoir-faire traditionnels de ce rituel migratoire, créant de potentielles vocations pour transmettre cet héritage à chaque nouvelle génération.
- Sauvegarder la qualité de l’artisanat, des produits régionaux sous appellation (AOP, Label Rouge, etc.), et favoriser le rayonnement du terroir gastronomique et culturel français et européen.
Avec cette inscription groupée, l’UNESCO consolide cette volonté de l’ONU de resserrer les liens entre les pays derrière une culture commune. Et dans cette inspiration, elle rapproche aussi les populations au cœur d’un même pays en rassemblant familles, communautés et communes autour des festivités locales mises en place pour les transhumances. Une façon de maintenir la vie de nos villages.
Enfin, l’UNESCO valorise un mode d’élevage qui contribue à un cercle vertueux écologique. Les bergers connaissent les contrées dans lesquelles évoluent leurs bêtes ; ils les guident dans les pâturages vers une alimentation diversifiée, prenant en compte leur rythme et celui des plantes. Puis ces débroussailleuses écolos ressèment et fertilisent la terre via leurs excréments. Ces gardiens du vivant sont également les témoins et lanceurs d’alerte des changements environnementaux, notamment liés au dérèglement climatique, qui perturbent les saisons et donc les montées en alpages et les descentes aux quartiers d’hiver.
Par définition, le « patrimoine culturel » prend toujours sa source dans l’humain. Quelles que soient les différences civilisationnelles, la transmission du savoir et des techniques enrichit toute l’humanité. Réjouissons-nous donc de connaître cette pratique séculaire qu’est la transhumance, sauvegardée pour la postérité !
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Krystel SORRENTINO, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.
Sources :
Article du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
Article explicatif de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité
A Caussols, préparatif avant le grand départ d’une transhumance de 120 km
Départ de la transhumance sur les routes du Mercantour depuis Caussols
Transhumance : arrivée du troupeau dans les alpages du Mercantour