Le langage des mains est un mode de communication non verbale qui accompagne la parole, généralement de façon inconsciente. Tout comme le reste du corps, les mouvements des mains renseignent sur l’état émotionnel ou affectif du moment. Certains gestes sont innés et reproduits de la même façon partout dans le monde, tandis que d’autres sont acquis ou culturels et varient selon les us et coutumes. Il faut donc savoir faire preuve de subtilité pour décrypter ce que les mains disent et que la langue tait. C’est d’autant plus vrai que, lorsque vous souhaitez appuyer vos dires ou convaincre, votre gestuelle peut devenir volontaire. Savoir décoder le langage des mains peut s’avérer être un atout. Deviner les réactions des autres et, notamment, déceler les comportements négatifs dans la gestuelle, permet de communiquer plus efficacement. Vous pourriez même entreprendre de modifier vos propres attitudes ! On vous dit tout des postures à connaître et de ce qu’elles signifient.
Décoder le langage des mains : esprit ouvert ou fermé ?
Il y a des signes plus évocateurs que d’autres, mais déterminer si votre interlocuteur est ouvert ou fermé à la discussion demeure assez simple. Des paumes en évidence et orientées vers autrui reflètent une position d’écoute et de volonté de communication. Elles peuvent également trahir une certaine soumission. C’est ensuite l’amplitude des gestes et leur hauteur qui vous permettront de définir si la personne a confiance en elle ou pas. En effet, plus on est à l’aise avec ses propos, plus les mouvements sont hauts et amples. La légitimité est alors démontrée par l’espace pris pour s’exprimer. Ainsi, une allure tournée vers l’extérieur et des mains s’éloignant du corps témoignent souvent de la véracité du discours, de la générosité, et de l’ouverture aux autres.
Il vous arrivera sans doute de voir quelqu’un lever les bras en V. Ce symbole est celui du vainqueur. On le retrouve souvent chez le footballeur qui vient de marquer un but ! De même, celui qui marche mains dans le dos, l’une tenant l’autre par le poignet, expose tous ses points vitaux sans aucun signe de protection. Il affiche ainsi son assurance.
À l’inverse, si les mains de votre interlocuteur restent en contact avec son corps, c’est qu’il est mal à l’aise et qu’il se ferme. Une personne qui manque de confiance en elle va tenter de paraître transparente et de se soustraire au regard des autres en se faisant toute petite. Sa posture en contraction, les bras le long du corps ou sur les genoux, est le signe qu’elle est incommodée. C’est également le cas si elle entoure son index, si elle s’assoit sur ses mains, ou encore si elles les croisent, coudes posés sur la table. Ces signes de fermeture peuvent être liés à de la frustration, de la timidité, et même de la honte.
Lorsqu’il s’agit de peur, l’instinct de protection appelle souvent un bras contre le ventre à l’horizontale, et l’autre perpendiculaire, la main reposant sur ou sous le menton. D’une manière générale, les bras croisés devant le torse sont souvent liés à une angoisse. Cette réaction défensive est encore plus évidente lorsque c’est le bras gauche qui se retrouve dessus, le côté gauche étant relié à l’hémisphère droit du cerveau, centre des émotions.
Identifier les non-dits de son auditoire pour mieux convaincre
L’évaluation
Lorsque vous vous adressez à une ou plusieurs personnes, certains gestes montrent qu’elles sont concentrées, vous écoutent et analysent vos propos. Par exemple, quand leur index et leur pouce caressent leur menton, ou lorsqu’elles ont les doigts croisés. A contrario, la position assise en arrière, le coude en appui, la main droite soutenant la tête et l’auriculaire au coin des lèvres, est le signe d’une attitude détachée. On vous évalue sans implication émotionnelle. Certaines postures, telles que les doigts en cathédrale ou la main en cornet cachant la bouche, montrent même un scepticisme qu’il vous appartient de contrecarrer si vous souhaitez convaincre.
La réflexion
Après analyse, la concentration s’impose ? Amusez-vous à repérer dans l’assemblée ceux que vous avez réussi à captiver ! Votre regard croisera alors une main à plat sur le front et coude en appui, une main en bâillon, un pincement de la racine du nez, ou une main en position barbe : le pouce et l’index entourant le menton et le reste du poing dessous.
L’ennui
Si vous ne parvenez pas à capter l’attention de votre auditoire, ou si elle décroit, il est fort probable que vous aperceviez des mouvements révélateurs d’un désengagement dans l’écoute, tels que :
- une tête posée sur la paume d’une main ;
- des bras croisés devant la poitrine et le buste en recul sur la chaise ;
- une « catapulte » : le haut du corps basculé en arrière, mains derrière la tête ;
- un regard oblique vers le haut et une main qui frotte la nuque ;
- un tapotement des incisives avec l’index.
La désapprobation
Comment savoir qu’il est trop tard pour convertir vos auditeurs ? Si votre allocutaire a l’index et le majeur sur la tempe, l’annulaire et l’auriculaire sur la bouche et le pouce soutenant le visage, il y a fort à parier qu’il désapprouve votre discours. Il se pince le nez ? C’est un geste qui trahit son désaccord : il ne sent pas ce que vous dites. Il a les mains en appui, les doigts croisés et les pouces collés, ou les mains jointes paume invisible devant la bouche ? Il ne tardera pas à vous exprimer son mécontentement.
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Déceler les comportements négatifs dans la gestuelle pour éviter les situations conflictuelles
L’autorité
La personne autoritaire, parfois dite « dominante », montre le dos de sa main, prend de la place dans l’espace et fait du bruit afin d’afficher sa supériorité. Bras croisés, le dominant aura le bras droit dessus, ce qui traduit un profil offensif. L’index pointé est également un repère. En effet, c’est le doigt de la précision et celui qui accuse. Les personnes l’utilisant aiment généralement diriger et avoir le dernier mot. Elles seront donc moins flexibles.
Le mensonge
Certains mensonges ne sont faits que par politesse, retenue, ou pour ne pas blesser, alors ne stigmatisez pas ! Il s’agit ici de débusquer celui qui ment pour tromper ou pour nuire. Captez les gestes en direction du visage : se toucher la bouche, le nez, les yeux ou les oreilles, de manière furtive, mais répétée, est un aveu de tromperie. Une autre expression du malaise peut être le frottement des mains sur les cuisses, reflet de la volonté de se laver de sa culpabilité. Les autocontacts sont en effet des actes de réassurance destinés à calmer l’anxiété. Attention toutefois, ces signes seuls peuvent induire en erreur. Il faut donc les associer à votre intuition et chercher les incohérences entre le discours et les actes.
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Le mépris
Il vous sera possible de désamorcer les tensions si vous arrivez à les anticiper. Au cours d’une discussion, l’agressivité, larvée, naissante ou contenue, s’observe à travers des gestes suggestifs :
- mains en ciseaux, en pistolet, descendantes et tranchantes comme un couperet, frottement du revers avec l’autre, ou sur les genoux avec une jambe en équerre ;
- poing enveloppé par l’autre main, parfois même en faisant craquer les os ;
- bras crispés et fléchis sur la table, qu’ils accrochent avec force.
La colère
La reconnaître permet d’adapter sa conduite. La colère est une émotion très forte qui nous prépare à nous défendre ou à attaquer. Elle s’exprime, outre les autres manifestations corporelles, par des poings serrés, car l’énergie s’y concentre. Ainsi, on peut voir un parent gronder son enfant, les poings fermés et posés sur les hanches, le visage menaçant.
Après observation, il est important de s’interroger sur les autres interprétations possibles et de chercher à valider son hypothèse. Évidemment, les gestes sans leur contexte ni la parole peuvent mener à une analyse erronée. Il vous faudra par conséquent prendre en compte la situation de communication tout autant que les gestes eux-mêmes, car les deux sont intimement liés.
Cécile G. pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
https://www.univ-montp3.fr/infocom/wp-content/REC-La-communication-non-verbale2.pdf