La myopie est un trouble de la vue dû à une trop grande distance entre la cornée et la rétine. L’œil s’allonge au lieu de rester sphérique, la vision est floue de loin. L’explosion de cas de myopie évolutive (qui s’aggrave au fil du temps) chez les jeunes a débuté il y a une quinzaine d’années en Asie. Elle touche à présent tous les continents avec des conséquences pouvant aller jusqu’à la cécité à l’âge adulte. En France, 40 % de la population souffre de cette pathologie, dont un enfant sur cinq. Comment lutter contre ce mal du siècle, considéré par les spécialistes comme un enjeu majeur de santé publique ? De la prévention aux dernières innovations, des outils existent ! Découvrez dans cet article toutes les ressources pour freiner la myopie chez les enfants.
Myopie évolutive : quels sont les risques ?
Loin d’être anodine, la pathologie a des incidences majeures sur la santé visuelle tout au long de la vie. Elle pose aussi de sérieux défis dans la vie quotidienne des enfants, avec des répercussions sur le long terme.
Les complications oculaires
La progression du déficit visuel au fil du temps génère de multiples problèmes de santé oculaire : l’œil très myope vieillit plus vite et résiste moins aux agressions. Souvent méconnues, ces pathologies affectent plusieurs zones de l’organe de la vue.
- La rétine : rendue plus fine et fragile par l’allongement excessif de l’œil, elle se déchire plus facilement (décollement, hémorragie du vitré). Les atteintes maculaires (anomalies au centre de la rétine) sont aussi plus fréquentes et peuvent entraîner une forte altération de la vue.
- Le cristallin : cette lentille transparente indispensable à la vision nette peut s’opacifier et provoquer une cataracte dès 30 ans chez les patients porteurs d’un trouble visuel sévère.
- Le nerf optique : comme le reste de l’œil, il est étiré, donc plus vulnérable. Chez les personnes souffrant de glaucome, favorisé par la myopie, la pression trop intense dans le globe oculaire engendre la destruction du nerf et la cécité.
Les impacts sur la qualité de vie des enfants
La myopie est synonyme de difficultés scolaires, physiologiques et relationnelles qui perturbent le quotidien des petits, générant du stress et des risques psychosociaux.
- À l’école, les efforts constants pour voir clairement déclenchent fatigue oculaire et maux de tête, qui gênent leur concentration en classe et compliquent les apprentissages.
- Une mauvaise vue limite les performances physiques et amoindrit les bénéfices du sport pour le corps et l’esprit.
- le déficit visuel peut donner lieu à une stigmatisation et un sentiment d’exclusion qui fragilisent la socialisation des jeunes qui en sont victimes.
Être myope entrave la confiance et la bonne estime de soi des enfants et adolescents à un moment charnière pour la construction de la personnalité. Les conséquences sur le bien-être et l’équilibre psychologique sont cruciales et se feront sentir jusque dans l’âge adulte.
Tenir la myopie à l’œil : les 4 habitudes à prendre pour prévenir la déficience visuelle dès l’enfance
Nos modes de vie contemporains expliquent en grande partie « l’épidémie mondiale de myopie », selon la formule des ophtalmologues. Contrairement aux idées reçues, seulement 10 % des cas sont imputables à l’hérédité, ce n’est donc pas une fatalité ! Nous pouvons prévenir l’apparition de ce trouble de la vision chez nos enfants, en faisant vérifier leur vue chaque année dès 3 ans, et en adoptant les bons réflexes.
Jouer dehors
La vie au XXIe siècle favorise le temps passé en intérieur, au détriment de l’exposition à l’éclairage naturel. Or la dopamine, qui bloque l’étirement excessif de l’œil, n’est produite dans la rétine que sous l’effet de la lumière du jour. Il faut donc privilégier les sorties et jeux en plein air, idéalement deux heures quotidiennes. Une bonne façon d’agir à la fois pour sa santé oculaire, sa forme physique et son bien-être psychologique.
Garder ses distances
Pour nous permettre de voir à une courte portée, le cristallin se déforme grâce à la contraction d’un muscle. Lorsque celui-ci est trop sollicité, l’œil grossit et s’allonge, provoquant la myopie. La prévention consiste à faire des pauses à intervalle régulier (toutes les vingt minutes) lors de toute activité de près, en regardant au loin pendant vingt secondes minimum. L’exposition à la lumière naturelle pour la lecture ou la consultation d’un écran est recommandée et on conseille de respecter un éloignement d’au moins 30 centimètres entre les yeux et le support.
Bien dormir
On savait déjà que le sommeil joue un rôle essentiel dans le développement physique, psychique et cognitif des enfants. On a récemment découvert qu’il est aussi déterminant dans l’apparition des troubles de la vue. Des études ont démontré le lien entre un temps de repos trop court et la survenue de la myopie, peut-être corrélé à un taux de mélatonine insuffisant. Se coucher tôt et à horaires réguliers est la clé d’un sommeil serein et réparateur pour prendre soin de ses yeux !
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Adopter de bonnes pratiques numériques
Les effets néfastes de la surexposition aux écrans condensent les facteurs de risques de la myopie. Vision de près, éclairage artificiel, fatigue oculaire, coucher trop tardif : définir et contrôler strictement le temps quotidien passé sur les équipements numériques est primordial. Installer des filtres anti- lumière bleue sur tous les appareils limite aussi les impacts de leurs rayons nocifs.
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Les nouveaux moyens de freiner la myopie chez les enfants
Que faire lorsqu’un déficit de la vue est diagnostiqué chez son enfant ? On peut aujourd’hui aller plus loin que le simple port de lunettes correctrices, qui n’empêche pas l’évolution de la pathologie. Les récentes avancées technologiques ont ouvert la voie à des solutions inédites pour limiter la progression de la myopie. Passons en revue les avantages et inconvénients de ces nouveaux outils.
L’orthokératologie : le plus bluffant
Cette technique de correction oculaire consiste à porter des lentilles la nuit pour voir net le jour ! L’orthokératologie remodèle temporairement la cornée pendant le sommeil. Au réveil, la déformation à l’origine du défaut visuel a disparu pour la journée. Simple et indolore, la pose de l’équipement nécessite une hygiène des mains irréprochable. La méthode appliquée aux myopies évolutives chez les jeunes de moins de 25 ans permet de freiner fortement leur progression, à condition de l’utiliser sur plusieurs années avec régularité.
Les verres et lentilles de freination de jour : le plus facile
Et si le port d’équipements visuels permettait de voir net, mais aussi d’empêcher la myopie de se développer ? C’est le principe des verres et lentilles de freination, qui agissent sur la vue périphérique en plus de corriger la vision centrale. L’œil trop long mène les rayons excentrés à l’arrière de la rétine, ce qui aggrave la déformation de la cornée. Les outils de freination redirigent ces rayons à l’avant du globe oculaire. Aussi simple d’utilisation que les paires de lunettes ou lentilles classiques, ce système peut limiter jusqu’à 60 % l’évolution de la pathologie chez les enfants fortement myopes.
Le collyre ophtalmique : le plus contraignant
Les ophtalmologues utilisent l’atropine pour dilater la pupille et permettre une meilleure évaluation des troubles visuels. Microdosée et distillée chaque soir pendant plusieurs mois, cette substance bloque la croissance de l’œil, et donc celui de la myopie. Plus contraignant que d’autres solutions de freination, ce traitement est le seul dont le coût est pris en charge par la Sécurité sociale. Sa délivrance requiert en revanche une prescription en milieu hospitalier, et les effets secondaires, bien que rares, peuvent être gênants (maux de tête, vertiges, tachycardie). Ce procédé ne dispense pas du port de lunettes le jour puisqu’il est efficace sur le long terme uniquement.
La myopie évolutive représente un défi croissant pour la santé publique à l’échelle mondiale. Selon les projections, la moitié de l’humanité sera atteinte de déficit visuel d’ici 2050, d’où l’importance de modifier nos modes de vie et d’adopter les nouveaux outils disponibles. La recherche dans ce domaine continue d’avancer : une étude pilote se déroule actuellement en France sur l’utilisation de la lumière rouge pulsée pour ralentir la progression du trouble de la vue chez les enfants.
Cécile Martin, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.
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