6 conseils indispensables pour commencer à danser le tango argentin

Vous rêvez d’apprendre le tango argentin, mais ne savez pas vraiment par où commencer ? Il est vrai que cette danse de couple emblématique de l’Argentine, née dans les quartiers pauvres de Buenos Aires, est plutôt complexe à appréhender. Rassurez-vous, les cours fleurissent en France pour acquérir aussi bien les bases techniques que les codes de la milonga, lieu de rendez-vous des danseurs. Nous avons compilé dans cet article 6 conseils que tout débutant devrait retenir pour progresser et se sentir à l’aise dans les bals.

1. S’inscrire à un cours collectif pour apprendre le tango argentin

Il existe sur tout le territoire français de nombreuses associations proposant des cours collectifs de tango. Ceux-ci présentent un double avantage.

Un lieu d’apprentissage

Les cours sont dispensés par des enseignants formés. Vous y apprendrez tout d’abord les bases absolues : l’abrazo et la marche (caminata). L’abrazo est l’essence même du tango. C’est cette manière si singulière de s’étreindre, de créer une connexion entre les deux partenaires pour permettre ensuite le guidage. La caminata, quant à elle, n’a bien sûr rien à voir avec notre marche de tous les jours. Il s’agit d’une marche dansée, sensuelle et élégante, entrecoupée de figures (tours, ochos, ganchos, etc.). Au fur et à mesure de votre progression, vous pourrez évoluer vers les cours de niveau intermédiaire, puis avancé.

Un espace de socialisation

Les cours collectifs sont également intéressants pour se créer un réseau, se faire des amis avec lesquels vous pourrez ensuite sortir dans les bals. Vous commencez tous plus ou moins au même stade et vous avancez ensemble. Un esprit de groupe se crée alors, fait de convivialité, d’encouragements et d’émulation. Il n’est généralement pas nécessaire de venir en couple. Le professeur se chargera de constituer des duos et d’organiser leur rotation.

2. Choisir des chaussures adaptées pour danser le tango

Il ne vous viendrait pas à l’esprit de randonner ou de skier sans des chaussures spécifiquement conçues pour ces activités. Pour danser le tango, c’est la même chose : considérez le soulier comme un équipement technique qui mérite l’investissement.

Pour les femmes

Optez de préférence pour des chaussures ouvertes, permettant un appui stable des orteils.
Les talons sont fortement conseillés pour une position d’abrazo plus confortable. Les différentes marques de chaussures de tango proposent des talons allant de 4,5 à 10 centimètres. Choisissez la hauteur dans laquelle vous vous sentez bien !

Ni trop souple, ni trop rigide, la semelle doit vous permettre de pivoter facilement, sans forcer sur vos articulations. Vous aurez le choix entre un revêtement en cuir ou en daim. Le premier permet d’évoluer sur des sols rêches tandis que le second, plus adhérent, sera parfait pour les parquets les plus glissants.

Pour les hommes

Suivez les mêmes consignes pour le type de semelle. Privilégiez en outre des chaussures fines et légères, qui ne blesseront pas le pied de votre partenaire si, par hasard, vous lui marchiez dessus…

Les chaussures de tango existent dans des styles très variés, du plus sobre au plus original. Elles permettent de se créer un look et d’entrer dans son personnage de tanguero ou tanguera. Vous les trouverez essentiellement en ligne ou sur des stands d’exposition lors de milongas ou festivals, où vous aurez l’occasion d’essayer vos modèles fétiches.

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3. S’entraîner dans les pratiques de tango

Un complément indispensable des cours

Le terme « pratique » désigne aussi bien le lieu que l’activité, à savoir une session d’entraînement, souvent précédée d’un cours. Comparons l’apprentissage de la danse à celui d’une langue étrangère : la leçon ne fait pas tout et la répétition est essentielle. Ainsi, la pratique de tango est le lieu privilégié pour essayer les différents pas et figures, et donc décortiquer la technique avec les autres danseurs. Elle peut être libre ou supervisée par les professeurs.

Une atmosphère conviviale et détendue

Il est courant que les élèves des niveaux avancés fréquentent la pratique, aussi bien pour aider les débutants que pour continuer à peaufiner leur propre danse. Vous pourrez y nouer des connaissances et commencer à inviter des partenaires hors du cercle de vos camarades de cours. L’ambiance est généralement bienveillante : c’est un moment idéal pour apprendre à oublier le regard des autres et prendre confiance en vous.

4. Maîtriser les codes de la milonga avant son premier bal

Enfin le grand jour est arrivé : vous voilà sur le point d’aller danser dans votre première milonga ! Véritable monde en soi, elle est codifiée par un ensemble de règles, tacites ou explicites. Historiquement instaurés pour canaliser la sensualité ambiante, ces usages peuvent varier d’un endroit à un autre.

Sens du bal, tandas et cortinas

La piste se respecte : les piétons la contournent mais ne la traversent pas. Les danseurs, eux, sont tenus de suivre leur ligne de danse ainsi que le sens du bal (à l’inverse des aiguilles d’une montre). Les figures volumineuses, type boleos, sont à éviter s’il y a du monde.

La musique est organisée en tandas, c’est-à-dire en séries de trois à cinq morceaux cohérents entre eux : tangos, milongas ou valses, de même style (lent, dramatique, romantique ou rythmique). Le couple danse ensemble pendant toute la séquence. Il est assez mal vu d’interrompre une tanda commencée, sauf cas de force majeure bien entendu.
Les tandas sont entrecoupées de cortinas, intermèdes musicaux avec du rock, de la salsa ou même de la musique classique selon l’inspiration du disc-jockey. Les couples se séparent et regagnent leur table pendant cette pause, propice aux conversations et aux jeux de regard, les miradas…

Invitations, miradas et cabeceos

À part entre amis ou dans les pays du nord de l’Europe, l’homme porte la responsabilité de l’invitation. Dans les milongas les plus traditionnelles, vous aurez l’occasion de travailler votre plus beau jeu de regard… En effet, les partenaires souhaitant danser ensemble se regardent droit dans les yeux : c’est la mirada. Par un hochement de tête, le cabeceo, l’homme signifie qu’il souhaite inviter telle ou telle partenaire, qui répond de la même manière si elle est d’accord. Ce code originel est très respecté en Argentine, un peu moins en Europe, où l’on invite souvent « à la table ».
Pour les personnes ne se reconnaissant pas dans cette répartition binaire des rôles, il existe également des milongas queer, qui s’affranchissent totalement des codes hétéronormés.

5. Parfaire sa technique de danse dans les ateliers et les festivals

Les ateliers

Animés par des professeurs, les ateliers thématiques mettent le focus sur un point technique précis et ont pour objectif de travailler la qualité du mouvement. Les ateliers femmes (ou followers) proposent par exemple d’explorer en détail l’équilibre avec talons ou l’improvisation des fioritures. Ces fameux artifices de pieds « décorent » la danse, expriment la sensibilité musicale des danseuses et exigent maîtrise et parcimonie. Les ateliers hommes (ou leaders) examinent quant à eux la posture, le guidage ou encore la marche.

Les festivals

Nul besoin d’aller jusqu’en Amérique du Sud pour s’imprégner de la culture tango et rencontrer une communauté de passionnés. Des festivals sont régulièrement organisés, aussi bien en France qu’à l’étranger. Ils sont ponctués de démonstrations de maestros internationaux, de concerts, mais aussi de conférences, expositions, projections de films, etc. C’est l’occasion de danser avec de nouveaux partenaires, de tous horizons et de tous niveaux, et de développer ainsi son adaptabilité.

6. Écouter des airs de tango et s’inspirer des vidéos des maestros

« Le tango réside entre un pas et un autre, là où s’entendent les silences et où chantent les muses »

Carlos Gavito, danseur, chorégraphe, producteur et maestro argentin.

De Carlos Gardel à Gotan Project

Écoutez les grands classiques du tango, ceux qui passent souvent dans les milongas : La Cumparsita, Poema, Milonga Sentimental, Pobre Flor, mais aussi les airs plus contemporains d’électrotango comme Progressive Tango ou Época… Constituez-vous des playlists à écouter de temps en temps : elles vous permettront de vous imprégner de la musicalité du compás, le rythme du tango argentin. En intégrant ses subtilités, ses pauses et ses silences, vous parviendrez au fil du temps à mettre de plus en plus de nuances dans votre danse.

Les maestros

Les vidéos foisonnent sur YouTube. De toute beauté, elles sont aussi riches d’enseignement et particulièrement intéressantes pour capter toute l’émotion du tango. Geraldin Rojas et Ezequiel Paludi, Noelia Hurtado et Facundo De La Cruz ou encore Lorena Tarantino et Gianpiero Galdi : trouvez les couples de maestros qui vous inspirent le plus. Pensez à suivre leur actualité sur les réseaux sociaux : ils voyagent régulièrement à travers le monde pour animer des workshops et se produire dans des festivals. Vous pourriez les y croiser !

Le tango argentin est une danse exigeante, c’est vrai. Ces quelques conseils devraient toutefois vous permettre de débuter dans les meilleures conditions. Avec un peu de patience et de persévérance, vous parviendrez vous aussi à danser con sentimiento, avec âme, sur les airs si envoûtants du mythique bandonéon.

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Florence Billard, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Andrée, tutrice de formation chez FRW

SOURCES
Dictionnaire passionné du tango | Éditions Seuil
Fédération Française de Danse – Tango Argentin
Les chaussures de tango argentin
Danser le tango argentin : les codes de la milonga
L’Agenda du Tango Argentin à Paris et en France
Tango Cat : agenda international des festivals de tango