Si le burn-out est souvent associé au monde du travail, il ne s’y limite pas. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le burn-out est défini comme « un syndrome conceptualisé comme résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été correctement géré ». Le burn-out maternel, quant à lui, est également connu sous le nom d’épuisement maternel. En France, une étude de l’Ifop a révélé que près de 34 % des mères se sentaient concernés par ce syndrome, en 2022. C’est un état de détresse émotionnelle et d’épuisement physique qui survient chez certaines femmes à la suite d’un stress chronique lié à leur rôle de mère.  Alors, comment savoir si vous en souffrez réellement ? Débordée, épuisée, désintéressée, irritable et en colère : ce sont des signes qui caractérisent les mères à bout lorsqu’elles sombrent dans le burn-out.

« Le burn-out maternel ne se manifeste pas toujours de manière spectaculaire. Il peut s’installer insidieusement, par petites touches, jusqu’à ce que la mère se sente complètement épuisée et dépassée. » Christine Schmutz, psychologue clinicienne française et pionnière de la recherche sur le burn-out maternel.

1. Fatigue intense et syndrome d’épuisement maternel

Devenir mère est une expérience extraordinaire, mais elle peut aussi s’avérer éprouvante, tant physiquement qu’émotionnellement.

Le signe le plus évident du burn-out maternel est la fatigue intense et persistante. En général, les mères évoquent une baisse de vitalité constante. Le sommeil n’est plus réparateur, et les batteries sont complètement déchargées. Face aux responsabilités qui accompagnent la maternité, elles ont le sentiment que la tête est pleine de choses à faire, alors que le corps n’a plus l’énergie pour accomplir différentes tâches. De ce fait, chez certaines femmes, le rôle de mère devient une source de lassitude.

Sous la pression liée aux exigences familiales et sociales, un état d’épuisement se développe. Bien plus qu’une simple fatigue passagère, ce syndrome insidieux affecte profondément la santé et le bien-être des mères qui en souffrent. Indéniablement, les mamans dites « solo » sont aussi confrontées à la fatigue extrême : nous vous invitons d’ailleurs à découvrir les 11 astuces pour faire face à la fatigue en tant que mère seule.

Entre la nuit de sommeil entrecoupée, les pleurs de bébé, l’hypervigilance face à ce nouveau-né, l’allaitement ou les biberons à donner, la jeune maman se retrouve privée de la joie et de l’enthousiasme qui l’animaient pendant la grossesse.

Pour aller plus loin, voici 7 conseils pour se préparer à un post-partum serein.

2. L’irritabilité et la colère chez les mères à bout

Le burn-out maternel s’immisce également dans la sphère émotionnelle des mères, les rendant plus susceptibles à l’irritabilité et à la colère. Imaginez une tasse qui déborde goutte à goutte, jusqu’à ce que le flot devienne incontrôlable. C’est ainsi que l’on pourrait illustrer l’état psychologique des mères en burn-out, dont le réservoir affectif se vide peu à peu. Épuisées, elles perdent patience et se montrent plus irritables. Elles peuvent se sentir facilement agacées par leurs enfants, leur conjoint ou leur entourage. Cette irritabilité peut nuire aux relations avec les proches et créer une ambiance tendue au sein de la famille. Les mamans en burn-out risquent de se sentir isolées et incomprises, ce qui accentue encore leur mal-être.

Loin d’être capricieuses ou colériques par nature, ces mères se retrouvent dépassées par l’accumulation de stress et d’épuisement. Chaque petite contrariété déclenche des réactions disproportionnées et des sautes d’humeur.
Ces manifestations ne sont pas le fruit d’un manque de volonté ou d’amour. Les mères à bout de force ont besoin de soutien et de compréhension pour retrouver leur équilibre mental et reconstruire des relations saines avec leurs proches. Le burn-out maternel affecte négativement la dynamique familiale dans son ensemble : on parle aussi de burn-out familial.

Pour en savoir plus sur le burn-out familial, découvrez les 5 solutions pour le traiter.

3. Burn-out maternel et difficulté à s’occuper des enfants

Le syndrome d’épuisement maternel peut également affecter la capacité des mères à s’occuper de leurs enfants. Les mères à bout peuvent se sentir débordées par les tâches quotidiennes, manquant de patience et d’énergie pour s’occuper pleinement de leurs enfants. La responsabilité d’organiser la vie familiale, d’anticiper les besoins de chacun et de gérer une multitude de tâches ne laisse plus de temps pour soi.

Avec une to-do-list interminable, les mères peinent à trouver le temps nécessaire pour passer davantage de moments avec leurs enfants. Que ce soit à l’occasion de la naissance de son premier enfant ou non, la mère peut être touchée par le burn-out. Aussi, si vous êtes parent pour la première fois, découvrez ce qu’il ne faut pas faire pour une parentalité épanouie.

Les mamans en burn-out sont conscientes de leurs difficultés de s’occuper de leurs enfants comme elles le souhaiteraient. Par conséquent, elles développent un sentiment de culpabilité et d’échec profond.

4. Sentiment de culpabilité et d’échec maternel liés à la charge mentale

Incontestablement, le manque de disponibilité psychique des mères envers leurs enfants les amène à un sentiment de culpabilité et d’échec. Quand la réalité du post-partum s’impose, s’installe alors une charge mentale écrasante qui pèse sur les épaules des jeunes mamans. Loin des diktats de la « mère parfaite », les mères surmenées éprouvent des remords de ne pas y arriver. Elles se qualifient souvent comme de mauvaises mères, ne cessant de se remettre en cause sur leurs capacités maternelles.

Sous la pression des injonctions sociales, les mères se reprochent de ne pas répondre aux attentes irréalistes exigées par la société. La charge mentale, ce fardeau invisible, est un facteur déterminant du burn-out maternel. Elles se sentent constamment sous pression, tiraillées entre leurs différentes responsabilités, avec l’impression de ne jamais en faire assez.

Pour aller plus loin, voici 4 pistes d’actions pour diminuer sa charge mentale.

L’impact psychologique est significatif dans le burn-out maternel. La personne concernée fait face à une perte d’intérêt et de plaisir pour les activités autrefois sources de joie et d’épanouissement avec les enfants.

5. Perte de plaisir et d’envie face aux joies maternelles

Outre les symptômes physiques et émotionnels négatifs, il y a également une diminution progressive de la capacité à savourer les instants simples et les plaisirs de la maternité.
Les mères en burn-out se sentent détachées et indifférentes aux activités qu’elles partagent avec leurs enfants. Les jeux, les câlins, les rires, tout semble avoir perdu son sens et sa saveur. Cette perte de plaisir est un signe alarmant de l’épuisement maternel, car elle affecte profondément le lien mère-enfant et peut avoir des conséquences durables sur le développement émotionnel de l’enfant. Les mamans en burn-out éprouvent souvent un état de frustration, ne pouvant pas offrir à leurs enfants le temps dont ils ont besoin.

En se faisant aider, les mères retrouvent peu à peu l’envie de passer des moments de qualité avec leurs enfants. Dans un premier temps, il faut que ces mères s’accordent des moments seules, en tête-à-tête avec elle-même. Cela peut passer par une promenade, un café à l’extérieur ou la pratique de la méditation, par exemple. Pour passer un moment de détente et de relaxation garanti, découvrez 4 façons de commencer très facilement la médiation.

« Être une mère n’est pas censé être un sacrifice de soi. C’est censé être un voyage d’amour et de joie. Si vous ne ressentez pas ces choses, il est temps de prendre soin de vous. » Michelle Obama, ancienne Première dame des États-Unis.

Le burn-out maternel, bien qu’il ne soit pas une fatalité, est un phénomène courant qui nécessite une sensibilisation accrue. Pour aider les mères en détresse à ne plus se sentir isolées et à accéder au soutien dont elles ont besoin, il est important de
reconnaître les signes de ce fléau. Ce trouble est à différencier du baby-blues ou de la dépression du post-partum. Heureusement de nombreuses ressources telles que les associations, les groupes de soutien, les consultations psychologiques et les services d’aide à la garde d’enfants sont disponibles pour accompagner les mères. Il est également essentiel de noter que le burn-out parental touche aussi les pères, soulignant l’importance de leur rôle dans la prévention et la prise en charge du burn-out. Prendre soin de soi est fondamental pour surmonter le burn-out maternel.

Oumaya Kridane, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.

Sources :

https://www.who.int/news/item/28-05-2019-burn-out-an-occupational-phenomenon-international-classification-of-diseases

https://www.ifop.com/publication/les-francaises-et-le-burn-out-maternel/

https://www.ameli.fr/val-de-marne/assure/sante/devenir-parent/accouchement-et-nouveau-ne/baby-blues-depression-post-partum-grossesse

https://vaincreleburnout.fr/

https://www.lesechos.fr/weekend/perso/burn-out-chez-les-parents-aussi-1371427

Source image :

https://www.freepik.com/free-photo/medium-shot-woman-with-headache_16128607.htm#from_view=detail_alsolike